Mais oui, il a entamé la cinquantaine il y a quelques années, le chroniqueur. Il ne s’est pas trop privé des plaisirs abordables de la vie. Il a fêté, vibré, brossé, bamboché, abusé de beaucoup de bonnes choses et substances, légales ou pas, il a bien ri, énormément ri avec ses entourages, ses amis et ses connaissances.
Mais depuis une décade, il avait « un peu » mis la pédale douce en amoindrissant les excès et surtout en allongeant les intervalles entre les « dérapages contrôlés ». La machine humaine a quand même ses limites.
C’est arrivé comme ça. Tout d’un coup et sans avertissement. Un banal dimanche soir, le dernier du mois de janvier. Un petite douleur là, juste dans le haut du poitrail. Comme une misère à faire passer une bouchée dans l’œsophage. Et ça fait un peu plus mal. Ben voyons ! Qu’est-ce qui se passe ? Puis, une autre « petite » douleur naissante sur le bicep du bras gauche …
Le début de la grande frousse ! Vite, appelle le taxi. Direction = l’urgence de Jean-Talon. Les quatre-cent pas sur le trottoir en attendant « l’essti d’taxi » qui n’arrive pas. On embarque, on arrive, on entre à l’urgence et … en moins de deux minutes, le chroniqueur se retrouve dans une pièce isolée, allongé sur une civière, plogué sur le soluté avec l’aiguille dans le bras droit, l’autre aiguille dans le bras gauche pour les prises de sang, la machine qui prend la pression, le pouls et le battement cardiaque avec ses satanés bips bips et, pour finir, le tube à oxygène dans les deux narines. Et le fils du chroniqueur qui arrive sur place, les yeux grands ouverts et inquiets en apercevant son paternel ainsi accoutré… Vous voyez le portrait ?
Deux journées d’observation vont suivre, d’un étage et d’un service à l’autre avec des dizaines de tests, de piqûres, de haute et de basse pression avec ce serre-bras qui « serre » automatiquement aux 15 minutes, avec ces pilules multicolores qu’il faut ingurgiter, avec les conseils de ne pas s’énerver, de ne pas bouger, de chier sur une chaise, de remettre l’oxy dans les narines, de voir brièvement vos meilleurs potes venir vous encourager, d’entendre le voisin râler à droite ou tousser à gauche, tiens une autre piqûre dans le bedaine (deux par jour) et ce cardiologue si calme, si calme, si calme (merci docteur Benisty).
Mercredi aux aurores : le départ. Accompagné de son infirmière attitrée (merci Hélène pour cette presque maternité…), le chroniqueur est saucissonné sur la civière, amené dans l’ambulance et conduit jusqu’à Saint-Luc dans le bas de la ville. Il apprécie les quelques secondes d’air frais que lui vaut ce déplacement.
Salle d’op. Quatre ou cinq masqués. Le chroniqueur étendu sur la table, on le recouvre d’un tapis quelconque et les masqués s’enfouissent sous une grande cape en plastique transparent. Au plafond, des machines énormes qui bougent, quelques écrans de télé.
Ayoye ! On vient de m’introduire un cathéter dans l’artère du bras droit. À frette ! Cette petite sonde va suivre son chemin et se rendre jusqu’au gros muscle qui pompe et qu’on retrouvera sur les cartes de la Saint-Valentin dans 10 jours.
Un masqué sort de la cape et me dit : « Hey ! On va pouvoir te débloquer une artère ! ». En tout et partout, quarante minutes dans la salle d’op. Retour à Jean-Talon en ambulance. Suivront deux autres interminables journées d’observation avant d’obtenir le fameux congé et retrouver ce clavier pour vous raconter cette grande frousse.
Ouin,une belle grande frousse !
RépondreSupprimerJ'espère quelle t'a fais assez peur pour que tu commence à prendre soin de toi,parce que moi je n'ai qu'un parrain et je souhaite le garder !!!
Alors, ça va mieux, j'espère ? Et si je comprends bien, ils ont débloqué ton artère, mais comment vont les autres ? As-tu cessé de fumer, de boire et de bambocher ? Un programme d'exercices et un régime alimentaire équilibré sont-ils au programme ? Bref, COMMENT VAS-TU ????? Ton pauvre neveu se fait un sang d'encre donc, comme il le dit si bien : PRENDS SOIN DE TON PETIT TOI !!!!!
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