mardi 13 février 2007

La rançon des moineaux

Ça y est ! Vers la fin de la nuit, la tempête annoncée sur Montréal va commencer. Vingt centimètres appréhendés. Les champions internationaux du placotage sur la température seront bien servis. Sortez vos capots de poils.

Les autobus qui se déguisent en courant d’air, les amis du col(onel) bleu Jean Lapierre qui sortent doucement de leur torpeur, les milliers de pelles qui s’activent en cherchant les candidats à l’infarctus, les Goodyear-Pirelli-Firestone qui s’esquintent à plein régime pour trouver le centimètre de bitume qui les projettera par en avant, l’indice de courtoisie des chauffeurs de chars qui plonge allègrement avec les majeurs pointant vers les cieux . . . et la neige qui poursuit son ballet.

Mais les Montréalais en ont vu d’autres. À ces inconvénients, à ces irritants de la vie courante, ils n’opposent pas de véritable colère. Tout au plus laissent-ils percevoir un léger tapement de pied exprimant un début d’impatience. Bien appuyés sur leur manche de pelle, ils observent stoïquement tout ce brouhaha causé par la circulation.

J’ai même détecté la naissance d’un véritable sourire dans ces visages rougis par l’effort et le gel. Mais pourquoi ce sourire, me suis-je demandé. Pourquoi les Montréalais affichent-ils ce petit air baveux sur les bords ? À la dernière tempête, j’ai posé la question à la ronde et après avoir récolté quelques haussements d’épaules, un vaillant pelleteur du quartier de la Petite-Patrie m’a donné un début de réponse :

" C’est la rançon des moineaux, mon cher monsieur. Mon beau-frère demeure en banlieue. À chaque rencontre, il se fait un malin plaisir de me vanter les vertus du grand air et du gazouillis des oiseaux qui le réveillent le matin dans le 4-5-0. Cette semaine, il passe au cash : six heures dans son char pour venir travailler à Montréal et retourner chez lui ! Aujourd’hui, ses moineaux, il peut toujours les écouter sur un CD ... en suivant ses milliers de voisins à la queue-leu-leu ".

Et puis, le Montréalais s’est remis à pelleter joyeusement.

4 commentaires:

  1. hey ta l'air du freak de montreal ou ben du freak dla rue bordeaux. Bonne tempete de neige.

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  2. Serais-tu le Johnny de Kelowna BC par hasard ?

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  3. je vois que tu as toujours se petit sens de l'humour mon cher croco .. je viendrai de temps en temps te lire j'aime bien ce que tu dis
    a bientôt

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  4. Ici aussi, à l'ouest du Q!uébec loin de mon pays natal duquel je m'ennuie à mourir et ou Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver!, il tombe des flocons hallucinants depuis hier. De plus, il fait moins 30 avec le facteur du vent... Global warming, Mr. Gore? Really?
    J'ai pelleté, sué, chatné les joies de l'hiver et suis rentrée au bureau lequel, soit dit en passant se trouve à EXACTEMENT 10 pas de la msison. Je les ai comptés ! Bonne tempête, Mickey !

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