mardi 27 mars 2007

Comme disait Gérald...

En ces lendemains d'élections hallucinantes, je vous suggère ce court poème de Gérald Godin édité en 1967, l'année même ou un certain général venait nous jaser sur le balcon de l'hôtel de ville.

Cantouque menteur

les Louis Riel du dimanche
les décapités de salon
les pendus de fin de semaine
les martyrs du café du coin
les révolutavernes
les molsonnutionnaires
mes frères mes pareils
hâbleurs de fond de cour un jour
on en aura soupé
de faire dans nos culottes
debout sur les barricades
on tirera des tomates aux Anglais
des oeufs pourris des Lénine
avant d'avoir sur la gueule
la décharge de plombs du sergent Dubois
du royal Vanndouze
à l'angle des rues Peel et Saint'Cat
c'est une chanson de tristesse et d'aveu
fausse et menteuse comme une femme
et pleureuse itou avec un fond de vérité
je m'en confesse à dieu tout puissant
mon pays mon Québec
la chanson n'est pas vraie
mais la colère si
au nom du pays de la terre
et des seins de Pélagie

Il vous reste un peu de temps ? Offrez-vous une deuxième lecture de cette confession tiraillée entre le courage et l’abnégation, la colère et l’impuissance, la fierté et la déception. Tel que nous sommes.

1 commentaire:

  1. En ai fait une deuxième lecture... Ouf... J'ai également suivi vos élections et suis parfaitement d'accord : elles furent si hallucinantes que je me demandais si on parlait bel et bien de mon Québec d'antan...

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