mardi 15 mai 2007

Dieu et le golf

C'est en voyant cette très vieille photo prise dans les années 70 que m'est revenue cette histoire plutôt spéciale. Outre l'humble blogueur sur la droite, on y aperçoit Denis et Richard qui furent mes principaux partenaires de golf au cours de ces années bénies où nous nous retrouvions pour l'ouverture de la saison et les premiers élans.
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Non ! Tiger Woods n'est pas le propos de cette chronique printanière, même s'il pulvérise ses adversaires depuis plusieurs années. Il s'agit plutôt d'une anecdote touchant la relation entre l'Être Suprême et le piètre golfeur que je suis (handicap 25).

Quelques semaines après le Tournoi des Maîtres (édition 1996), les fourmis avaient commencé leur ravage sur nos jambes de golfeurs. La hâte extrême de taper une première vraie drive sur un premier vrai trou nous faisait tous saliver comme des canidés de Pavlov.

Bâtons maintes fois astiqués, triple-inventaire du sac pour ne rien oublier (gourde bien remplie, balles, tees, serviette propre, crayon, marqueurs et j'en passe).

Ce samedi matin de la fin-mai 1996, nous allions amorcer la saison par le pèlerinage annuel au Carling Lake, un superbe parcours caché tout près du petit village de Pine Hill dans les Laurentides. Les frais dispendieux d'une journée à ce Club sélect (voiturette obligatoire) rongeaient certes notre budget estival, mais au fil des ans, l'expédition était devenu un must incontournable.

Je vous parlais de Dieu et j'y arrive. La glace est brisée : double-bogey au premier trou, une normale quatre de difficulté moyenne. Ça y est la saison 96 est lancée.

Tout s'est passé sur le deuxième tertre de départ. Un normale quatre, dog leg à gauche avec un lac d'à peine 100 verges à traverser sur le coup de départ. Je dois ici vous avouer ma hantise maladive des obstacles d'eau.

J'y perds continuellement mon calme et mes moyens. Psychologique, me direz-vous ? Je ne le sais que trop ! Je suis incapable de neutraliser le stress que les mares d'eau m'imposent : mains moites, palpitations accélérées et j'en passe encore.

Sur ce deuxième tertre de Carling Lake, j'ai joué de prudence, comme d'habitude, en remplaçant ma Titleist pression par une vieille balle sale, sous les sarcasmes de Richard et Denis.

Concentré sur la balle souillée à mes pieds, j'ai alors vécu cette expérience inoubliable. Une voix intérieure, chaude et rassurante, m'a interpellé :
...
"Michel, prends une balle neuve !"

J'ai très clairement entendu cet appel et j'avoue en avoir ressenti des frissons inconnus. J'ai donc retiré la vieille balle, sorti la Titleist de ma poche et l'ai placée avec assurance sur le tee. Comme je m'apprêtais à frapper avec confiance, la Voix divine m'a sussurré :
...
"Michel, prends un élan de pratique !"

Qu'auriez-vous fait à ma place? J'ai obéi et frappé l'air de toute mes forces. La Voix est alors revenue pour me dire sèchement :
...

"Michel, reprends ta vieille balle !"

3 commentaires:

  1. Est bonne! Est bonne! Tu nous as bien eu:)
    La peur, ça ne se contrôle pas et comme toi, à chaque fois que j,ai écouté dieu, j'ai perdue ma bonne balle ost...:)

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  2. OK ! C'est une joke de golfeur. Mais j'ai essayé de la rendre croyable et plausible jusqu'à la dernière phrase.

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  3. Tout ce que je peux dire c'est que certains vieillissent en beauté... Quelle casquette, mon vieux! :-)

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