mardi 7 août 2007

Le déclin ...

Ça m’a frappé aujourd’hui, encore une fois.

Ya plusieurs années, Denys Arcand éblouissait le Québec avec Le déclin de l’empire américain. Des profs fortement intellos nous ont parlé de cette marche irrépressible des nouvelles économies qui allaient mettre un terme à la domination de nos voisins d’en bas. Ces paroles émises par une sociologue hyper-branchée (Dominique Michel) se voulaient, en quelque sorte, la vision (ou la prévision) du cinéaste.

Les choses avancent en ce sens, me semble-t-il. Aujourd’hui, on nous apprenait qu’une méga société de prêt immobilier américaine déposait son bilan. Une société qui prête depuis des lustres à des acquéreurs qui ne rencontrent pas (de justesse) les critères du prêt « non-risqué ». Depuis quelques années, plusieurs sociétés immobilières américaines oeuvrant dans le prêt « risqué » ont fait faillite. Reprenant les maisons des acquéreurs qui n’arrivent plus à payer, elles ont saisi les cabanes mais sont incapables de les revendre. Résultat = faillite. La déconfiture de cette méga-société qui oeuvrait dans le « risque raisonnable » témoigne en faveur du déclin.

L’informaticien de Los Angeles qui gagne $80,000 US par année (avec les autres avantages sociaux) qui se voit remplacé par un informaticien de New Delhi aux Indes (avec son salaire fabuleux de $25,000) ne la trouve pas drôle. On ne parle plus ici de jobs sous-payées dans le textile. Inde-Pakistan-Chine : méchante marée de consommateurs.

Pensons quelques instants à ces centaines de millions de chinois qui vont acheter automobiles, frigos, télés et autres denrées de luxe (!!!) pour une première fois … faisant ainsi travailler leurs congénères dans les usines locales. Le capital bouge et j'imagine mal les asiatiques se procurer du Ford, Chrysler, Westinghouse, Panasonic, General Electric, etc. Home made ...

Ça ne se fera pas en criant ciseau, bien sûr. Mais le balancier commence à bouger et sérieusement. Ne reste qu’à espérer que les dirigeants du prochain empire n’auront pas la vengeance dans l’âme et seront moins belliqueux militairement parlant. Le ciel est sombre, avez-vous remarqué ?

Mais la déconfiture appréhendée des cowboys du capital dans leur "land of the free" ne m'émeut pas outre-mesure. Craindre les retombées pour ceux qui me succèdent ... oui.

Dans notre coin québécois du globe, nous reste une grosse carte à jouer : l'eau potable. Viaaarge ! Le prix du litre d'eau en bouteille frôle celui du pétrole ! Mais nos dirigeants tergiversent, tergiversent, tergiversent ...

2 commentaires:

  1. Très belle analyse, Crocomickey, le ton est juste, rien n'est alarmiste dans ton billet et tu sais anticiper les conséquences à plus ou moins long terme de cette déconfiture de nos voisins du sud.

    J'aimerais que tu fasses fausse route mais malheureusement, je crois que tu as raison.

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  2. On sourit toujours un ti-peu en cachette quand les USA mangent une claque en raison de leur superbe si désagréable. Mais on va finir par rire jaune (asiatique ...) un moment donné !

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