Milieu des années 70. Dans ce quartier Villeray qui m’a accueilli (ou recueilli) dans la grande ville. Je trippe très fort sur la photographie avec mon pote Dag qui m’a initié à la chose jusque dans la chambre noire.
Une belle journée d’été avec cette envie qui nous prend d’aller tirer quelques images spéciales du quartier, tout en haut, dans le clocher de l’église Saint-Vincent-Ferrier. Bonne idée, géniale et excitante. Mais, comment s’y rendre ?
Allez ! On va oser … Toc Toc au presbytère et la dame nous introduit auprès de Monseigneur Louis Aucoin, un ami proche du cardinal Léger ! Impressionnés nous sommes, mais bon, faut y aller. Même brève, la rencontre est agréable et, à notre grande surprise, le saint homme décroche le combiné, rejoint le sacristin (qu’on appelait le bedau si la mémoire m’est fidèle) et lui demande de nous guider jusqu’en en haut.
Monter au jubé, ajouter quelques marches additionnelles et finir en grimpant une longue échelle fixe pour soulever la trappe et nous retrouver dans le fameux clocher. C’est franchement « haut » et la petite clôture qui ceinture la place nous arrive aux genoux. Le vent est plus fort dans ces hauteurs. Bravement, nous dégainons nos appareils et cliquons dans tous les sens « cardinaux » et … nous redescendons sur le plancher des vaches.
Plusieurs mois plus tard, début décembre, j’expédie cartes de souhaits des fêtes à mes proches. Des cartes personnelles, à savoir des images en noir et blanc que j’ai prises et « développées » moi-même, au verso desquelles j’écris les messages avec mes mots.
J’ai une belle photo du clocher de l’église prise en plongée avec un ciel contrastée au maximum résultant de l’utilisation d’un filtre rouge. L’idée me passe et je la poste au Monseigneur avec un texte approprié, genre : « En ces temps de consommation à outrance, puissions-nous prendre quelques instants pour retrouver nos valeurs plus humaines et bla-bla-bla ».
Le soir de la Noël, je me retrouve dans la famille de ma blonde, tout près de l’église. Quelques personnes désirent assister à cette fameuse Messe de Minuit, dont ma merveilleuse belle-mère. Ça me tente pas pantoute mais, le jeune « prétendant » que je suis, pour plaire à sa belle Denise, ira volontiers assister à la cérémonie avec belle-maman et quelques autres.
Bien entendu, c’est l’auguste Monseigneur qui officie. Nous sommes assis à l’arrière de la nef. Arrive le sermon dans la chaire. Et le représentant du Seigneur amorce son important discours à peu près dans ces mots : « J’ai reçu une carte de souhaits d’un paroissien comme vous tous et les mots qu’il m’a écrits résument parfaitement ce dont je voudrais vous parler en cette nuit … ».
Non ! Non ! Non ! C’est pas vrai ! Je rougis illico. La belle-mère m’observe et souris, pendant que Monseigneur amorce la citation. Merde ! C’est bel et bien mon texte. Je capote et je voudrais disparaître. Please, my Lord : faut pas qu’il me nomme …
Fiou ! Il ne m’a pas identifié. Mais de retour au domicile, pouvez-vous imaginer les sarcasmes innombrables que tout-un-chacun s’est fait un plaisir de me garrocher jusqu’aux petites heures de cette sainte nuit ? Rien d’enrageant, certes. Plutôt des souvenirs rimant avec sourires, une trentaine d’années plus tard.
Une belle journée d’été avec cette envie qui nous prend d’aller tirer quelques images spéciales du quartier, tout en haut, dans le clocher de l’église Saint-Vincent-Ferrier. Bonne idée, géniale et excitante. Mais, comment s’y rendre ?
Allez ! On va oser … Toc Toc au presbytère et la dame nous introduit auprès de Monseigneur Louis Aucoin, un ami proche du cardinal Léger ! Impressionnés nous sommes, mais bon, faut y aller. Même brève, la rencontre est agréable et, à notre grande surprise, le saint homme décroche le combiné, rejoint le sacristin (qu’on appelait le bedau si la mémoire m’est fidèle) et lui demande de nous guider jusqu’en en haut.
Monter au jubé, ajouter quelques marches additionnelles et finir en grimpant une longue échelle fixe pour soulever la trappe et nous retrouver dans le fameux clocher. C’est franchement « haut » et la petite clôture qui ceinture la place nous arrive aux genoux. Le vent est plus fort dans ces hauteurs. Bravement, nous dégainons nos appareils et cliquons dans tous les sens « cardinaux » et … nous redescendons sur le plancher des vaches.
Plusieurs mois plus tard, début décembre, j’expédie cartes de souhaits des fêtes à mes proches. Des cartes personnelles, à savoir des images en noir et blanc que j’ai prises et « développées » moi-même, au verso desquelles j’écris les messages avec mes mots.
J’ai une belle photo du clocher de l’église prise en plongée avec un ciel contrastée au maximum résultant de l’utilisation d’un filtre rouge. L’idée me passe et je la poste au Monseigneur avec un texte approprié, genre : « En ces temps de consommation à outrance, puissions-nous prendre quelques instants pour retrouver nos valeurs plus humaines et bla-bla-bla ».
Le soir de la Noël, je me retrouve dans la famille de ma blonde, tout près de l’église. Quelques personnes désirent assister à cette fameuse Messe de Minuit, dont ma merveilleuse belle-mère. Ça me tente pas pantoute mais, le jeune « prétendant » que je suis, pour plaire à sa belle Denise, ira volontiers assister à la cérémonie avec belle-maman et quelques autres.
Bien entendu, c’est l’auguste Monseigneur qui officie. Nous sommes assis à l’arrière de la nef. Arrive le sermon dans la chaire. Et le représentant du Seigneur amorce son important discours à peu près dans ces mots : « J’ai reçu une carte de souhaits d’un paroissien comme vous tous et les mots qu’il m’a écrits résument parfaitement ce dont je voudrais vous parler en cette nuit … ».
Non ! Non ! Non ! C’est pas vrai ! Je rougis illico. La belle-mère m’observe et souris, pendant que Monseigneur amorce la citation. Merde ! C’est bel et bien mon texte. Je capote et je voudrais disparaître. Please, my Lord : faut pas qu’il me nomme …
Fiou ! Il ne m’a pas identifié. Mais de retour au domicile, pouvez-vous imaginer les sarcasmes innombrables que tout-un-chacun s’est fait un plaisir de me garrocher jusqu’aux petites heures de cette sainte nuit ? Rien d’enrageant, certes. Plutôt des souvenirs rimant avec sourires, une trentaine d’années plus tard.
C'est quand même drôle comme anecdote. J'aurais même pas pensé lui écrire en premier lieux mais je me serait bien plu dans ce clocher.
RépondreSupprimerT'aurais dû signer « Crocomickey », personne n'aurait su! Mais au contraire des blogueurs, les monseigneurs, eux, ne citent pas les anonymes ou les noms de plume...
RépondreSupprimerJe persiste et signe... Zoreilles (qui s'est déjà retrouvée dans des situations semblables)