Tiens. Pas capable de me retenir. Je vous raconte le plusss bô des Contes Urbains que j’ai vu dans ces douze années (donc plus d’une soixantaine).
.
Librement inspiré de la magnifique prestation de madame France Arbour (texte de Yvan Bienvenue) aux Contes Urbains (Éditions 1995 et 2002). Je laisse la parole à Emma, une résidente de la Villa du Bel Age :
Librement inspiré de la magnifique prestation de madame France Arbour (texte de Yvan Bienvenue) aux Contes Urbains (Éditions 1995 et 2002). Je laisse la parole à Emma, une résidente de la Villa du Bel Age :
.
« Ça faisait des semaines et des semaines que j’essayais de rejoindre monsieur Tino au téléphone. Ah ! Monsieur Tino . . . Vous ne connaissez pas monsieur Tino ? C’est une légende dans les résidences pour personnes âgées, surtout auprès de la gent féminine. Parce que, voyez-vous, monsieur Tino est spécialisé dans l’amour auprès des femmes de l’âge d’or. Oui, oui, le sexe ! C’est pas juste pour les tites-jeunes de 20 ou 30 ou 40 ans.
« Ça faisait des semaines et des semaines que j’essayais de rejoindre monsieur Tino au téléphone. Ah ! Monsieur Tino . . . Vous ne connaissez pas monsieur Tino ? C’est une légende dans les résidences pour personnes âgées, surtout auprès de la gent féminine. Parce que, voyez-vous, monsieur Tino est spécialisé dans l’amour auprès des femmes de l’âge d’or. Oui, oui, le sexe ! C’est pas juste pour les tites-jeunes de 20 ou 30 ou 40 ans.
.
Nous autres aussi on y pense, mais surtout en puisant dans nos souvenirs. Ça fait que, le jour où Gilberte ma voisine m’a donné le fameux numéro de téléphone de monsieur Tino, j’ai appelé. Tous les jours, pendant deux semaines : pas de réponse. Y était jamais chez lui. Probablement parce qu’il est trop en demande.
Nous autres aussi on y pense, mais surtout en puisant dans nos souvenirs. Ça fait que, le jour où Gilberte ma voisine m’a donné le fameux numéro de téléphone de monsieur Tino, j’ai appelé. Tous les jours, pendant deux semaines : pas de réponse. Y était jamais chez lui. Probablement parce qu’il est trop en demande.
.
Toujours est-il que la semaine passée, ya répondu. J’vous l’dis, mon cœur a presquement cessé de battre quand j’ai entendu sa voix. Une voix comme dans mes rêves les plus fous, douce et masculine en même temps. On a pas parlé trop longtemps (c’est un homme ben occupé) pi on a pris rendez-vous drette icitte dans ma chambre pour le lendemain soir, c’est-à-dire avant hier.
Toujours est-il que la semaine passée, ya répondu. J’vous l’dis, mon cœur a presquement cessé de battre quand j’ai entendu sa voix. Une voix comme dans mes rêves les plus fous, douce et masculine en même temps. On a pas parlé trop longtemps (c’est un homme ben occupé) pi on a pris rendez-vous drette icitte dans ma chambre pour le lendemain soir, c’est-à-dire avant hier.
.
Le grand jour est arrivé. L’après-midi, la coiffeuse est venue à la résidence sur la rue Panet pour me refaire une belle tête. J’ai pris un bon bain chaud, j’me suis parfumée. J’en ai même mis entre mes deux jambes parce que nous autres, les vieilles, ça nous arrive de sûrir un peu dans ces places-là. Pi j’ai mis ma plus belle robe.
Le grand jour est arrivé. L’après-midi, la coiffeuse est venue à la résidence sur la rue Panet pour me refaire une belle tête. J’ai pris un bon bain chaud, j’me suis parfumée. J’en ai même mis entre mes deux jambes parce que nous autres, les vieilles, ça nous arrive de sûrir un peu dans ces places-là. Pi j’ai mis ma plus belle robe.
.
À 9 heures du soir pile, ça cogné trois coups à ma porte arrière. Comme ça, les gardiennes de la résidence ne pourraient pas nous pogner. J’ai ouvert et il est rentré. Mon Dieu qu’il était beau ! Il m’a tout de suite fait le baise-main le plus galant de ma vie. J’en ai encore des frissons . . .
À 9 heures du soir pile, ça cogné trois coups à ma porte arrière. Comme ça, les gardiennes de la résidence ne pourraient pas nous pogner. J’ai ouvert et il est rentré. Mon Dieu qu’il était beau ! Il m’a tout de suite fait le baise-main le plus galant de ma vie. J’en ai encore des frissons . . .
.
Après avoir enlevé son paletot, il s’est installé sur le coin du bureau avec une cuillère, un petit sac de poudre pi une seringue. Là j’ai eu un peu peur mais il m’a rassuré en me disant que ça serait pas trop trop long. Il m’en a même offert. C’est de la cocaline qu’il m’a dit. J’ai refusé parce que moi, ce que je voulais, c’était du sexe, pas de la drogue.
Après avoir enlevé son paletot, il s’est installé sur le coin du bureau avec une cuillère, un petit sac de poudre pi une seringue. Là j’ai eu un peu peur mais il m’a rassuré en me disant que ça serait pas trop trop long. Il m’en a même offert. C’est de la cocaline qu’il m’a dit. J’ai refusé parce que moi, ce que je voulais, c’était du sexe, pas de la drogue.
.
Pendant qu’il faisait ses affaires, il m’a dit d’aller m’installer sur le lit. « À soir, ma belle Emma, on va faire l’amour oral ». J’ai commencé à avoir des sueurs sur le bord du front.
Pendant qu’il faisait ses affaires, il m’a dit d’aller m’installer sur le lit. « À soir, ma belle Emma, on va faire l’amour oral ». J’ai commencé à avoir des sueurs sur le bord du front.
.
Après avoir fini de prendre sa cocaline, il s’est approché du lit. Là, il m’a délicatement écarté les jambes, puis il a relevé ma robe. Il m’a enlevé mes petites culottes, s’est avancé la tête entre mes deux cuisses et … il est tombé raide comme une poche. Un infractus comme ils disent.
Après avoir fini de prendre sa cocaline, il s’est approché du lit. Là, il m’a délicatement écarté les jambes, puis il a relevé ma robe. Il m’a enlevé mes petites culottes, s’est avancé la tête entre mes deux cuisses et … il est tombé raide comme une poche. Un infractus comme ils disent.
.
J’avais l’air fine moi-là avec monsieur Tino raide mort entre mes deux jambes. Mais chu pas folle, alors j’en ai quand même profité en me balançant un peu les hanches pour me frotter vous-savez-quoi sur son nez. Pas trop longtemps parce que j’me suis mis a penser aux conséquences.
J’avais l’air fine moi-là avec monsieur Tino raide mort entre mes deux jambes. Mais chu pas folle, alors j’en ai quand même profité en me balançant un peu les hanches pour me frotter vous-savez-quoi sur son nez. Pas trop longtemps parce que j’me suis mis a penser aux conséquences.
.
A fallu que j’explique tout ça aux préposées, aux infirmières, au directeur de la résidence, pi finalement à la police. J’me suis sentie très très humiliée.
A fallu que j’explique tout ça aux préposées, aux infirmières, au directeur de la résidence, pi finalement à la police. J’me suis sentie très très humiliée.
.
Y m’ont sacré dehors ce matin, trois jours avant Noel. C’est vraiment pas drôle pour une femme de 71 ans. Mesdames et messieurs qui lisez ces lignes, vous pourriez pas me dépanner une petite semaine pendant les Fêtes. J’me ferais toute petite dans votre maison. Je coucherais dans le salon pi j’ai pas un gros appétit. S’il-vous-plaît. Vous n’avez qu’à laisser vos coordonnées au blogueur. Il saura bien me rejoindre…
.
Merci d’avance . . .
Merci d’avance . . .
haha sûrir un peu ....cocaline...
RépondreSupprimerFrance Arbour était extraordinaire. Imagine-toi une vieille dame toute seule sur scène, assise sur une chaise ordinaire et qui te débite cette histoire dans un langage québécois coloré. Sublime !
RépondreSupprimerQuel coup de rugine, c'est à s'en faire éclaté le rumen, une crudité urbaine un fruit qui se consomme blet, a racler la nature humaine ont y trouve dans ces textes une parlole tout uniment.(Quelle belle langue nous avont) !!!
RépondreSupprimerUn métier d'avenir, avec tout ces baby bommers entreposés dans ces bunker à suppositoires.
RépondreSupprimer@ monsieur l'adulte
RépondreSupprimerEn plein dans le mille. La job t'intéresse ? J'ai des contacts.
:-)