Pour terminer cette série sur les chansons des Beatles, on y va avec l’Album Blanc (véritablement intitulé sobrement The Beatles) qui se veut une collection d’une trentaine de tounes imaginées et écrites durant une période assez folle merci où la dope et les enseignements vaporeux du maharishi Mahesh Yogi (décédé hier !) meublaient leurs journées. Un contraste évident avec les albums précédents pleins de couleurs et de sonorités nouvelles. Simplicité blanche, instruments plus sobres (beaucoup de guitare acoustique) et des thèmes moins "songés".
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BACK IN THE USSR. Une chanson pastiche de Paul qui inversait les valeurs transmises par Chuck Berry dans son tube Back in the USA : heureux d’être de retour dans son Amérique civilisée avec ses cafés, ses drive-in, ses gratte-ciels, ses juke-boxes et ses... hamburgers. Lors d’une rencontre musicale avec les Beach Boys, Paul décida de rendre hommage aux femmes... soviétiques, un peu comme les Beach boys le faisaient avec les Californiennes dans Surfin’ USA. J’ajoute que de sombres conservateurs américains y virent un hommage au système soviétique, en pleine guerre froide. Comme quoi les Bush de ce monde ont de qui tenir.
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DEAR PRUDENCE. Il s’agit de Prudence Farrow, la sœur cadette de l’actrice américaine Mia Farrow (ex-blonde de Frank Sinatra et Woody Allen) qui était en stage de méditation aux Indes. Prudence, une fille très très sensible, prenait la méditation au sérieux et ne sortait presque jamais de sa chambre pour rencontrer Dieu plus vite que les autres. Les gens croyaient qu’elle allait devenir dingue, alors les Beatles ont chanté : Dear Prudence, won’t you come out to play. Prudence n’est pas devenue folle et enseigne aujourd’hui la méditation quelque part en Floride.
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GLASS ONION. L’oignon de verre ! John s’est tout simplement payé la tête de l’armée de capotés qui tentaient de donner des significations farfelues aux paroles étranges des chansons des Beatles : qui était l’Eggman de I am the Walrus, le thé dans Lovely Rita signifiait la marijuana, Henry the Horse était un code pour l’héroïne, etc. John a donc pris des éléments-clés de plusieurs chansons et les a regroupées pour méduser les "chercheurs". Vous y entendez donc des mots extraits de Strawberry Fields, Fixing a Hole, The Fool on the Hill, I am the Walrus et Lady Madona. Et quand John pousse : the Walrus was Paul (signe de mortalité), il lance à tous les chercheurs un immense pied-de-nez ! Tiens-toué !
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OB-LA-DI OB-LA-DA. C’est une expression de Jimmy Anonmuogharan Scott Emuakpor, un joueur de congas nigérian (si, si !) et personnage flamboyant des bars de Liverpool. Dans sa tribu des Yorumba, l’expression signifie : Life goes on et Jimmy l’utilisait à outrance dans ses conversations. Quand il apprit que les Beatles en avait fait une chanson, il intenta une poursuite même s’il a joué des congas lors de l’enregistrement de la toune en 1968.
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WHILE MY GUITAR GENTLY WEEPS. Simple comme bonjour ! Dans sa période Yi –King, George prend un roman au hasard sur une étagère, ouvre une page et retient les deux premiers mots : gently weeps (pleure doucement). Il commence sa chanson en juillet 68 et, devant l’indifférence des autres Beatles, la complète en septembre avec son ami Eric Clapton.
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HAPPINESS IS A WARM GUN. Ma préférée. John fut inspiré par une phrase découverte dans un magazine dédié aux armes : le bonheur est une arme chaude dans vos mains. La chanson fut complétée en jam session plus tard avec des copains et prit une tournure plus obscène. She’s not a girl who misses much (elle n’en rate pas beaucoup). When I feel my finger on your trigger (quand je sens mon doigt sur ta gachette…). Les autres phrases touchent également des particularités érotiques comme celle d'un copain de bar qui aimait baiser sa blonde avec des gants de velours (shes’s well acquainted with the touch of a velvet hand). Bon, j’arrête ici, bande de pervers !
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SEXIE SADIE. Vous voulez savoir qui était le sadique, hein ? Je vous le donne en mille : c’était le maharishi Mahesh Yogi ! Les Beatles commençaient à trouver que le grand maître s’intéressait davantage à leur portefeuille qu’à leur bien-être spirituel. Et lorsqu’ils apprirent que le gourou s’était "essayé" auprès de quelques disciples féminines en les manipulant, ils quittèrent Rishikesh et John composa Sexy Sadie pour calmer sa fureur.
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Et voilà ! Pour compléter la visite, je vous suggère de cliquer sur Dancing Lunatic qui vient tout juste d'insérer trois vidéos extraits du récent film Accross the Universe où quelques chansons du Fab Four sont mises en évidence. Assez pété merci !
Croco,
RépondreSupprimersi tu n'as pas vu le film mentionné par Rosie, ça vaut la peine de le louer. C'est vrai que la musique est excellente !
Encore une fois, mille mercis vieille branche !
RépondreSupprimer:-) En passant, j'ai pris le temps de consulter un de mes vieux bouquins sur Les Beatles (sur la vie de John Lennon, plus précisément), et voici ce que j'ai trouvé à propos des fameuses
"Revolution Number 9" et "I'm So Tired" de l'Album Blanc.
Apparemment, toutes les chansons de cet album portaient sur la rumeur de la mort de Paul.
Un peu ahurissant, comme explication, mais enfin...
Revolution #9: "..his voice was low and his eye was high and his eyes were closed.." "..*Paul* died.." "..my fingers are broken and so is my hair, I'm not in the mood for wearing clothing.." "..maybe even dead.." "..you become naked.." (These lyrics are heard playing the song forward amongst other things, the droning "number 9". McCartney has 9 letters in it) "..get me out, get me out!.." "..turn me on dead man, turn me on dead man.." (these are heard playing the song backwards, there is a nasty car crash and it catches fire, that's when you hear Paul screaming "get me out! get me out!". Curiously, the forward droning words "number 9, number 9" actually are the words "turn me on dead man" backwards!)
I'm So Tired: Interesting title. If you play the end of the song backwards you hear, "..Paul's dead man, miss him miss him.."
Quant aux paroles de "Glass Onion", les explications que j'ai trouvées rejoignent les tiennes, mais voici un autre point de vue assez intéressant : "A glass onion is a term used for a coffin with a glass panel over the top so you can see in, see how the other half live"... ...
Désolée pour la longueur de mon grain de sel... J'aurais dû en faire une chronique sur mon propre blogue, tiens... Eh misère ! Mon baromètre de stupidité doit être assez élevé, ce soir ! :-o
Moi j'ai de la misère avec HAPPINESS IS A WARM GUN, je la trouve trop expérimentale...
RépondreSupprimerPar contre j'adore OB LA DI OB LA DA, c'est tellement entrainant. Méchante bonne toune...
Question de goût semble-t-il. Happiness c'est ma meilleure. J'adore hurler le dernier ...
RépondreSupprimerguuuunnn !
Et que dire de Rocky Racoon ????? Celle-là, je la chante à tue
RépondreSupprimer-tête partout et n'importe où... J'en connais aussi TOUTES les paroles... Ciel, que je suis booooonnnnnneeeeee... :-)