Nous sommes submergés d’informations sur la situation en Haïti. Nous avons, entre autre, appris que Dany Laferrière n’a pas été blessé et qu’il est même arrivé au Québec jeudi dans la journée, un peu moins de 72 heures après le cataclysme.
Je me pose la question : pourquoi est-il revenu aussi tôt ?
On me répondra qu’il pourra être utile ici en sollicitant la solidarité et les dons dans tous nos médias. Mais il aurait pu le faire à partir de Port-au-Prince puisque tous nos médias y ont désormais pied à terre pour nous transmettre les images et les mots de là-bas. Monsieur Laferrière aurait été fort utile dans tous les clips avec des images convaincantes à l’appui de son témoignage sur place.
Qui plus est, lui l’idole et le héros de plusieurs haïtiens, il aurait pu rester là-bas pour les encourager et leur dire les mots qu’il sait si bien choisir. Ici, aucun sinistré ne l’entendra puisque la télé et la radio à Port-au-Prince … les gens n’en ont plus !
Je posais la question juste comme ça en passant …
Je me pose la question : pourquoi est-il revenu aussi tôt ?
On me répondra qu’il pourra être utile ici en sollicitant la solidarité et les dons dans tous nos médias. Mais il aurait pu le faire à partir de Port-au-Prince puisque tous nos médias y ont désormais pied à terre pour nous transmettre les images et les mots de là-bas. Monsieur Laferrière aurait été fort utile dans tous les clips avec des images convaincantes à l’appui de son témoignage sur place.
Qui plus est, lui l’idole et le héros de plusieurs haïtiens, il aurait pu rester là-bas pour les encourager et leur dire les mots qu’il sait si bien choisir. Ici, aucun sinistré ne l’entendra puisque la télé et la radio à Port-au-Prince … les gens n’en ont plus !
Je posais la question juste comme ça en passant …
Question fort pertinente en effet
RépondreSupprimerIl va sûrement se la faire poser dans toutes les entrevues qu'il donnera... On verra bien ce qu'il en dira.
RépondreSupprimerS'il était médecin, il aurait été plus utile sur place mais il est écrivain, il sait toucher, convaincre, rapporter ce qu'il a vu.
C'est pas une réponse, c'est juste une hypothèse...
Croco,
RépondreSupprimerc'est une opinion personnelle, mais je crois que lorsque des survivants d'une catastophe sont occupés à survivre et à attendre du secours médical, de l'eau et de la nourriture, leurs oreilles ne doivent pas être très ouvertes à la littérature.
Dany Laferrière, l'un des chanceux ayant réussi à se faire une bonne vie ailleurs n'aurait certainement pas réussi à trouver une écoute attentive à ses mots. Il a dû ressentir son impuissance, et son incapacité d'aider, face à la situation.
D'autre part, je le crois très sensible et bouleversé par ce qui s'est passé chez-lui; il suffit de lire ses livres pour comprendre que son pays natal l'habite toujours...
Mais, c'est mon opinion.
Je me suis posé la même question...
RépondreSupprimerD'autant qu'actuellement, ce que la communauté de Port-au-Prince a besoin, c'est de leadership et de positivisme, ce que Préval n'est pas en mesure actuellement d'offrir tant il est dévasté et dépassé.
Un homme comme Laferrière aurait, à mon avis, ce petit quelque chose de "stimulant", ce petit "suivez-moi, on va y arriver"... Mais bon, c'est son choix et il aura la chance de se justifier...
Actuellement, c'est Obama qui assume un tant soit peu le rôle de leader, de dirigeant du pays. Bon, ça fait ça de pris, mais si c'était un Haïtien qui jouait ce rôle, il me semble que ça serait autre chose...
Depuis 200 ans, les Haïtiens ont besoin d'un leader honnête et charismatique et ils n'en ont pas encore trouvé un. Ça changerait pourtant la donne, j'en suis persuadé.
Dany Laferrière est aussi canadien. Peut-on le blamer de quitter un endroit sinistré et rentrer au pays, au même titre que les autres canadiens?
RépondreSupprimerSommes-nous en mesure de nommer qui doit rester pour «remonter» les autres? À 57 ans, il en fait beaucoup pour Haïti, plus que les autres, il était d'ailleurs là-bas pour promouvoir la littérature, dans un pays sans lettres. C'est ça, à mon sens, la vraie reconstruction.
Peut-il supporter ce qu'il voit? Peut-il être utile? A-t-il envie de jouer au martyr ou au sauveur? Tout cela le regarde.
On lui a d'ailleurs posé la question à la radio et j'ai trouvé la chose un peu «cheap». Comme d'habitude nos journaleux qui sont brave de loin mais loin d'être brave posaient la question ainsi:
«Plusieurs se demandent pourquoi vous n'êtes pas restés là-bas....». Les journaleux n'ont jamais le courage de poser ces questions en leur nom.
Moi j'aurais répondu: « Pourquoi je ne suis pas resté là? Êtes-vous au courant qu'il y a eut un tremblement de terre? Il n'y a plus rien qui tienne, alors je reviens chez moi. »
Accent Grave
S'il était resté là-bas, l'aurait-on accusé d'acte opportuniste pour faire briller son image ?
RépondreSupprimerS'il avait fait une sortie en pleurant devant les caméras et qu'il avait dit : Take a kayak, do something! (remarquez que dans ce cas les 4 roues seraient plus efficaces!) Je vous entends dire : ouais, mais il aurait pu faire ceci, il aurait pu faire cela... D'une façon ou de l'autre : You're damn if you do, you're damn if you don't!
On le sait nous ce qu'il y a dans la tête, la vie de cet homme? On le sait nous les conséquences d'une telle expérience pour un humain? Chacun réagit à sa façon, avec ses capacités... On ne le sait pas. Et bien honnêtement, ça ne nous regarde pas. C'est quoi cette ingérence dans la vie des gens?
Pourquoi y se mêle pas de leurs petites affaires les jounialisssses?
Une simple opinion.
Dans le fond, c'est bien trop vai que ce n'est pas de mes maudites affaires. Je poais juste la question pour comprendre et monsieur Dany a évidemment le droit de faire ce qui lui plaît et souffrir sa peine comme il l'entend. Le plus important, c'est que la souffrance de ces gens s'amoindrisse au plus kliss...
RépondreSupprimerJe m'étais égaré un peu. Je m'en excuse.
Mais non cher Croco, tu n'étais nullement égaré. Comme toute personne sensible tu es dépassé par cette situation, si loin et si près de nous à la fois, car nous connaissons tous des Haĩtiens qui sont touchés directement, et tu essaie de trouver des réponses aux questions qui n'en ont pas.
RépondreSupprimerEt ta soeur TaLou a bien raison; peu importe le choix de quelqu'un, il y aura toujours un autre quelqu'un pour dire qu'il aurait dû faire le contraire. Quand on veut battre un chien, on trouve toujours un bâton, ce n'est pas moi qui le dit, mais un vieux proverbe de je ne sais plus qui...
Pour Dany Laferrière, n'ayant lu que quatre livres de lui, je ne connais pas toute son histoire, mais j'ai été touchée par ses écrits.
Ne t'excuse pas Croco, y'a assez de moi qui fait ça tout le temps et c'est fatigant pas à peu près!!!
Poser des questions et émettre des opinions c'est très loin de l'égarement.
RépondreSupprimerBien sûr que c'était une question pertinente!
RépondreSupprimerJe vais même y aller de ma réponse malgré que ce ne soit pas non plus de mes affaires: Ce que je crois c'est que Haïti en a bien assez sur les bras sans devoir, en plus, nourrir, approvisionner en eau et fournir des soins aux victimes qui n'y habitent pas et qui peuvent quitter le pays.
Je pense avoir trouvé la réponse :
RépondreSupprimerIl n'y a presque plus de nourriture en Haïti alors Danny Laferrière, plutôt que de prendre la portion d'un sinistré, a décidé de revenir manger au Québec ...
Justement, il a réservé chez Toqué ce soir !
RépondreSupprimerLe comique anonyme !
RépondreSupprimerTu peux nous parler du menu ?
La peur, la peine, l'écoeurement et bien d'autres motifs peuvent être à la source de décisions. Il n'est pas nécessaire de trouver une «noble raison». Nous pouvons continuer de lire et d'aimer Laferrière sans prétextes.
RépondreSupprimerLe pire dans tout cela c'est que la nature de ce triste événement fait de ce dernier quelque chose d'unique, de titanesque.
Pendant plusieurs jours, voire semaines, Haïti sera en situation hautement critique, des gens sont là, couchés dans les débris à mourir lentement, en espérant entendre des coups de pics qui ne viennent pas... nous avons échoué en ce qui concerne cette première phase de secours, première phase qui n'est pas terminée! Imaginez le reste.
Ensuite, des millions de gens devront intaller des bâches pour y vivre. Puis il y aura la pluie, les tempêtes, le problème de l'approvisionnement de nourriture permanent, la maladie, la démolition de tout ce qui reste debout, la reconstruction... et dire qu'ils n'avaient toujours pas reconstruit Les Gonaïves. Ouf! Je ne parle pas de sécurité, d'éducation, de soins de santé... etc.
Saviez-vous que depuis quelques années, les Nations Unies avaient déclaré qu'Haïti sera un modèle en ce qui concerne l'aide internationale... et nous faisions À PEINE de la charité! À ce niveau, rien ne se règle par la charité. C'est un concept qui m'écoeure, qui place le charitable au dessus de l'aidé. En parlant d'un pays, c'est méprisant, petit et ne mène à rien. Ce mot découle de «tendresse», il faut plus.
Qui ne connaît pas une âme généreuse qui est allé faire le bien à Haïti, ce que j'appelle «des voyages de touristiques populaires gratuits». Jamais aucun pays ne sortira d'une grande pauvreté par la charité. On peut faire du bien à quelques personnes par la charité mais on n'aide pas un pays ainsi.
C'est un sentiment plus noble (et plus coûteux) qu'il faut et qui a rapport avec une obscure égalité entre les Hommes.
Accent Grave
Le vrai du vrai dans tout cela, c'est comme tu dis Accent : même dans dix ans, ce pays sera encore en train de panser les plaies : à preuve les Gonaïves.
RépondreSupprimerLa catastrophe est trop grosse et le principal bogue, c'est que l'aéroport ne peut même pas recevoir les denrées et autres aideurs à un rythme convenable. Et cette tare ne se corrige pas en deux jours : une nouvelle piste d'aéroport, combien ça prendrait de temps ? Juste assez pour ne plus en avoir besoin ...
C'est drôle.... une de mes questions, une obsession que je vis depuis que j'en ai entendu parler, est de savoir ce qu'il devient de cette jeune québécoise de 31 ans dont la famille, incluant le conjoint qui est présentement à Haïti, Alexandra Duguay qui est quelque part sous les décombres de l'hôtel hôte du quartier général de l'ONU. En date d'hier, elle n'a pas été trouvée encore, ni morte, ni blessée.
RépondreSupprimerToute mon énergie, toute mes pensées sont dirigées vers elle et j'espère du fond du coeur que ça sera l'histoire de l'espoir.... une toute petite histoire qui se terminerait bien comme dans un ''petit miracle'' dans cette mer de désespoir...
Je pense constamment à sa mère... et je ne peux m'imaginer l'ampleur de son désespoir à elle. Je suis certaine qu'elle se fout pas mal des histoires de Danny Laferrière.
Allez tout le monde, jsute une petite pensée d'amour pour cette belle québécoise et pour donner le courage nécessaire à sa famille...
Bonne journée!
TaLou
XXO
Mais où donc st passé le commentaire de Ricdam ?
RépondreSupprimer?????????????????????????????????
Je dois être pyromane parce que c'est la deuxième fois que je parle de mettre le feu mais pkoi diantre ne brûlent ils pas les cadavres??? bientôt il pleuvra sur ces corps en décompositions, l'eau de pluie entrainera dans son sillon la mort et la mortitude jusque dans les petits points d,eau potable encore disponible...
RépondreSupprimerDonnez moi une torche qq'un!
À la question que tu posais, Croco, au sujet du retour un peu rapide (?) de Laferrière, j'avais émis une hypothèse. En fin de semaine, en forêt, je n'avais que la radio pour m'informer et j'ai entendu deux entrevues différentes avec Dany Laferrière. Il avait beaucoup plus et mieux à faire ici qu'à rester là-bas mais il aurait pu tout aussi bien revenir pour des raisons personnelles que je ne lui en aurais jamais voulu. Il a dit : « C'est tout ce que je sais faire, dire et raconter » et ça, il ne pouvait le faire qu'ici où il a accès à toutes les tribunes pour se faire entendre partout où on se l'arrache.
RépondreSupprimerTa question a donné lieu à beaucoup de commentaires intéressants de la part de tous. Évidemment, on réagit avec ce que nous sommes, ce que nous ressentons, ce que nous comprenons de ce qui se vit là-bas.
Certains personnalisent les enjeux, la meilleure façon d'aider, à court, moyen ou long terme, d'autres ressentent l'urgence d'agir, ont des idées précises sur ce qui devrait être fait en premier, etc. Tout est valable.
Qu'est-ce qui serait le plus juste, le plus efficace, le meilleur moyen pour venir en aide à Haïti, à son peuple de qui nous avons tant à apprendre? Me sentant tout à coup très Nord-américaine bien nantie qui a eu droit dans la vie à l'éducation, des soins de santé, un toit sur la tête et 3 repas par jour, j'accorde une grande importance en ce moment à l'opinion de gens comme Dany Laferrière, Luck Merville, Michaëlle Jean et d'autre comme eux qui incarnent « l'âme » de ce peuple et qui connaissent bien l'histoire, la culture et la situation à laquelle ils doivent faire face présentement.
@ Zoreilles
RépondreSupprimerC'est étrange (ou est-ce le hasard) que les trois personnes que tu nommes comme représentants de "l'âme" du peuple haïtien, ces trois personnes dis-je, soient tous les trois déménagées de ce pays depuis fort longtemps et ne tiennent pas à y vivre plus qu'il ne faut. Les haïtiens ont-ils une âme ... d'exilés ?
Encore une fois, pas de jugement. Je pose la question juste comme ça ...
J'ai nommé ces trois personnes-là parce que comme plusieurs personnes ici, au Québec, ce sont les noms qui me sont venus à l'esprit spontanément, je les avais vus, lus ou entendus dans nos médias.
RépondreSupprimerJ'aurais pu parler aussi du maire d'Amos, Ulrich Chérubin, un monsieur formidable mais pas une référence culturelle commune pour qui n'est pas de ma région, un autre « exilé » qui porte en lui la culture, l'âme haïtienne, qui fait sa large part pour son pays d'accueil mais qui reste très attaché à son pays d'origine, et qui s'inquiète présentement pour des membres de sa famille, à Jacmel, durement touchée par le séisme. J'ai entretenu dans les années 80 une correspondance suivie avec le frère Gérard Pelchat, de Port-au-Prince, qui me parlait des enfants d'Haïti. J'en sais juste assez pour savoir que je ne sais rien...
Les Haïtiens n'ont pas forcément une âme d'exilés, non, mais la diaspora haïtienne de par le monde est plus nombreuse qu'en Haïti. Et ils sont extrêmement solidaires.
Au Québec, particulièrement à Montréal, il y a une communauté haïtienne très importante. Normal que certains soient plus connus des Québécois parce qu'ils ont fait leur marque chez nous.