Le cousin Michel d'outre-mer m'expédie les paroles d'une chanson de Moustaki endisquée en 1975. Ça s'intitule Ballade en Fumée et c'est joliment tourné. Je crois que peu de québécois(e)s connaissent cette chansonnette. Alors, je vous la livre comme suit :
Te voilà tombée en disgrâce
Tu peux toujours te parfumer
Te voilà presque mal aimée
Portant tu gardes ton panache
Même s'il n'est que de fumée
Je t'ai connue dans ma jeunesse
Tu as brûlé tous mes pianos
Quand je jouais plus ou moins faux
Dans les bordels du vieil Anvers
Et ça faisait pleurer Margot
Je m'adresse à ma cigarette
Ma jolie blonde au goût anglais
Ma brune amère à mon palais
Le mégot des jours de disette
Celle qu'autrefois je roulais
Tu m'as séduit comme jadis
Tu séduisais peuples et rois
L'ingratitude faisait loi
On t'a mise au rayon des vices
Des drogues de deuxième choix
Je rêve à mes chansons futures
En te tenant entre mes doigts
Je cherche la rime avec toi
Et tout au long de l'aventure
On se consume toi et moi
Tout à l'heure en sortant de scène
C'est toi que je respirerai
Comme je te respire après
Chaque émotion et chaque peine
Dans un geste presque sacré
Tu es parfois ma récompense
Et parfois ma consolation
Dans mes moments de réflexion
Tu viens calmer mon impatience
Et je remets tout en question
Tu sais me rendre fraternel
Quand tu passes de main en main
Jusqu'au moment où tu t'éteins
Après la dernière étincelle
Comme une étoile du matin
Certains vont battre la campagne
Te dénoncer comme un poison
Moi je t'accueille en ma maison
Et je fais de toi ma compagne
Même s'ils ont un peu raison
Quand on pense que Moustaki vient d'annuler quelques spectacles pour cause ... d'insuffisance pulmonaire, on voit bien l'aspect prophétique de cette chanson, comme le soulignait le cousin ...
Et moi qui ai tant aimé Moustaki (et encore aujourd'hui) je croyais connaître l'ensemble de son oeuvre mais cette chanson-là, je la découvre grâce à vous deux. Je suis toujours (un peu) fumeuse, je n'en suis pas fière...
RépondreSupprimerLe plus merveilleux spectacle auquel j'ai assisté dans ma vie, c'est celui de Georges Moustaki, sur la scène du Théâtre du Cuivre, à Rouyn-Noranda.
Adolescente, j'ai usé tous ses disques (33 tours). Le voir sur scène, chez nous, c'était un rêve devenu réalité. Une soirée magique. Toute la salle était conquise à l'avance, on chantait avec lui toutes ses chansons, tellement qu'on est restés à flâner encore à l'extérieur de la salle, plus capable de s'en aller, longtemps après sa dernière chanson. Il a été d'une telle générosité...
Moustaki? Insuffisance pulmonaire? Annuler des spectacles? Que c'est triste...
J'ai bien hâte que Michel lise ton commentaire. Lui il est tout simplement fou braque de Moustaki. Il en rêve même je crois ...
RépondreSupprimerC'est bein vrai ça Croco...
RépondreSupprimerJ'ai toujours considéré Georges MOUSTAKI comme mon "Maître à penser", toutes proportions gardées.
Ayant reçu dans mon enfance un endoctrinement religieux de type évangélique très fermé (dont j'ai l'intention de te parler) j'achetais, adolescent, un à un, les vinyles de Georges que je dévorais fiévreusement et que je conserve précieusement. Il n'imagine pas à quel point tous les thèmes abordés dans ses paroles si simples et si profondes m'ont ouvert à la vie.
Je lui voue une reconnaissance infinie.
J'ai assisté à quelques concerts, notamment deux au théâtre d'ESCH SUR ALZETTE (Luxembourg) où il se produisait régulièrement : l'un où il a tout fait au piano parce qu'il s'était blessé à une main (une pensée pour Neil à ce sujet !), et l'autre, mémorable, où avec un chum, à l'entracte, nous nous sommes faufilés dans les coulisses juste derrière le type qui faisait la lumière sur un pupitre, et étions tout près de Georges que l'on admirait de profil sur scène tout de blanc vêtu. Sa choriste, sa blonde de l'époque, une très belle brune importée du Brésil, d'une gentillesse extrême venait entre certaines chansons se joindre à nous et nous demander, l'air inquiète, avec un magnifique sourire, si ça nous plaisait ; tu parles....! Malheureusement, on s'est fait refouler avant la fin du concert par un luxo très désagréable faisant partie de la sécurité qui ne nous a pas cru quand on lui a dit que nous on faisait partie du staff !
J'aimerais écrire personnellement à Georges pour lui exprimer ma reconnaissance et lui dire le bien qu'il m'a fait.
Je n'ai jamais osé l'aborder...
Je lui souhaite de prendre bien soin de lui et d'être serein.
J'aime mon très cher Georges depuis presque 40 ans. Georges, prénom qu’il a choisi à cause de Brassens qu’il admire ce dernier l’avait tellement encouragé à devenir l’artiste qu’il est.
Michel
Et le commentaire de Zoreilles alors ?
RépondreSupprimerMille fois pardon chère Zoreilles.
RépondreSupprimerJe savais votre affection pour Georges MOUSTAKI, me l'ayant confiée à l'occasion de votre billet "Un peu de chaleur en cette froidure" du 12 décembre 2008, dans lequel je vous avais laissé (2X par erreur)les paroles de sa chanson "LES AMIS". Celle-ci me semblait bien coller avec la chaleur hospitalière qui émanait de votre si belle écriture.
Cette affection est ici encore davantage exprimée, et ce point commun entre nous me fait chaud au coeur parce que vous savez combien je vous esime.
Michel
PS : dernier mot : estime. !!
RépondreSupprimerMerci Croco pour cette leçon de courtoisie. J'me sens bien honteux...
Mais non voyons ! C'est l'enthousiasme qui parlait trop vite !
RépondreSupprimerQue les hommes sont courtois et galants par ici! ;o)
RépondreSupprimer...
Michel, je me rappelais un peu cet échange que nous avions eu, je savais que nous aimions Georges Moustaki mais vous êtes encore plus fan que moi, je pense!
Tout de blanc vêtu, c'était exactement ça! Il a toujours été fidèle à lui-même.
Mes préférées : La mer m'a donné, Ma solitude, Il est trop tard, Le temps de vivre, Joseph, Votre fille a 20 ans (celle-là, est beaucoup trop vraie aujourd'hui!...)
Vous devriez lui écrire tout ce qu'il a représenté pour vous et tout le bien que vous pensez de lui. Peu de gens osent le faire. Il mériterait de recevoir cette lettre de vous et vous auriez beaucoup de bonheur à lui écrire. Ces grands artistes, ce sont des êtres d'une très grande sensibillité. Et de beaucoup de simplicité.
C'est comme ça que j'aime mes hommes, Zoreilles : courtois et galants ! :D
RépondreSupprimerOui, Michel est fou braque de Moustaki, et il a même laissé de douces paroles de Georges en commentaire à mon billet du 27 février dernier (Il nous reste toujours la danse).
Encore une fois, merci Michel pour toute cette tendresse!
Bonjour,
RépondreSupprimerJe trouve ce "post" et vos commentaires passionnants.
Je vous tiens au courant de la parution d'un livre et de la création toute récente d'un nouveau site, qui avec simplicité et déférence, se voudraient un moment d’exploration, d’échanges, de connaissances et de passage autour de l’étonnante «production» de Georges MOUSTAKI.
www.autourdemoustaki.fr
Le site est encore en construction mais il connait déjà un étonnant succés.
Nous pensons qu'il serait bon, et nous serions heureux, que vous alimentiez le site avec vos souvenirs de concerts (notamment celui où G. Moustaki avait un problème à la main) ou en racontant votre passion commune pour le chanteur dans la rubrique "Idées et Propos".
Amicalement,
Romain DUMAS-SAVENIER.
dumas-savenier@hotmail.fr
Alors Michel et Zoreilles = à vos plumes ... ou claviers !!!
RépondreSupprimerJe vais envoyer un mail à votre cousin, mon cher concitoyen Romain.
RépondreSupprimerSimplicité et déférence, ça me convient parfaitement pour Georges...
Quelle géniale idée que la création d'un site dans cet esprit là.
Grâce à toi Croco.... merci.
Zoreilles & co, à vos claviers !
Michel
Honte à moi, Georges Moustaki n'a marqué mon adolescence que parce que j'étais pâmée, tellement je le trouvais beau!
RépondreSupprimerMais il y a tout de même trois chansons qui m'ont marquée, parmi son inombrable répertoire, ce qui est peu je sais; Solitude (comme Zoreilles), Je ne sais pas où tu commences, et Il y avait un jardin, qui me touchent toujours autant aujourd'hui car elles sont intemporelles.
Lise, boudée par Blogger qui refuse son nouveau mot de passe...
Et, après avoir lu l'ode à la cigarette, moi qui n'ai jamais fumé de ma vie, je crois que je vais m'y mettre. Après tout, il n'est jamais trop tard pour bien faire....
RépondreSupprimerExcellente initiative Lise. T'auras jamais le temps de te scrapper les poumons. BRAVO !
RépondreSupprimerJe t'envie !
Je plaisantais Croco, tu le sais. Et je t'admire d'avoir cessé de fumer, car je ne peux que deviner à quel point ce doit être difficile, surtout lorsque le tabac est partout, quoi qu'on en dise.
RépondreSupprimerPrends soin de toi, sinon personne ne le fera à ta place.
Lise xx
Ca fait plaisir de constater que notre Georges a semé dans le coeur de tout un chacun(e)une petite graine d'amour, un petit quelque chose qu'on oublie pas.
RépondreSupprimerToutes les chansons citées par vous sont très belles.
Effectivement Zoreilles vous avez trop raison à propos de "votre fille à vingt ans", ça fait un peu mal. J'avoue que j'avais un peu hésité avant de d'en adresser les paroles à Rosie, peur de froisser, mais à nos âges, on sait lire entre les lignes, et on a pas encore dit notre dernier mot.
Je ne suis pas fan de Georges, je le considère comme un père spirituel ! Merci pour votre encouragement à lui écrire, qui prouve encore une fois combien vous savez écouter et comprendre vos semblables.
Lise, je constate que malgré votre souvenir marquant quant à la plastique de Georges, vous avez retenu la sublime "Je ne sais pas où tu commences" bien moins célèbre, ce qui me laisse à penser que vous devez en connaître bien davantage...
Lire toutes ces chansons comme on lit un poème, c'est bien, mais quand on a leur musique en tête, c'est le bonheur !. Quand je les écrit, ça chante automatiquement dans ma tête, et ça me transporte.
Dans mon premier grain de sel déposé sur le blog de Croco, j'avais écrit:
"Je regrette beaucoup qu'en dehors de quelques chansons éternellement divulguées, d'autres de sa création (nombreuses et admirables) ne soient pas plus connues."
C'est vrai qu'il en existe bien d'autres dans son "inombrable répertoire" (cf : Lise) mais vous en avez saisi la quintessence.
Je suis très ému et heureux de vous avoir rencontré par le biais de notre cher Croco...
Michel
@Michel
RépondreSupprimerIl est tellement dommage que, pour beaucoup d'artistes, il y ait des trésors qui resteront éternellement cachés; chansons pas assez commerciales, pas assez accrocheuses pour plaire à tous.
J'avais des goûts très éclectiques durant ma sage (mais oui!) adolescence.
@Lise
RépondreSupprimerBien sûr Lise on sait bien que c'est comme ça. Pour tout artiste, on a toujours édité des singles "tubes", extraits d'albums qui comportaient des diamants.
En voilà un bel exemple :
Spécialement pour vous je vous adresse les beaux yeux de Georges, reflets de son âme, et son regard intérieur.
Si vous y fûtes ce jour là, vous auriez pu le croiser à Paris, sur les quais de la seine....
Votre vie aurait pu être boulversée !!!
http://www.dailymotion.com/video/x1lt3v_georges-moustaki-y-le-meteque-y-196_music
Michel