Dans l’année qui suivait l’arrivée de Champlain dans le gros village de Québec, un certain Galileo présentait sa formidable découverte : le premier téléscope qui allait permettre à l’Homme de dépasser son espace immédiat et commencer à explorer le vaste univers dans lequel il se meut.
Les passionnés de l’espace célèbrent donc cette année le 400ième anniversaire de cette déterminante avancée de Galilée et ce, un peu partout sur le globe et l’Année 2009 se veut donc l’Année Internationale de l’Astronomie. Pour sa thématique de l’édition 2009 de Nuit Blanche sur Tableau Noir, la SDAMR et Odace Événement ont choisi de joindre le mouvement amorcé localement par le Planétarium de la ville de Montréal et son responsable Pierre Chastenay, en vous demandant : « Pourquoi pas le ciel ? »
C’est au milieu des années 60 que Pierre Chastenay amorçait son séjour terrestre dans la ville de Trois-Rivières. Il se rappelle fort bien la voûte céleste de son enfance : très peu d’étoiles dans cette capitale des pâtes et papiers, la pollution s’y donnant déjà à cœur joie. Les visites chez sa grand-mère, à Saint-Basile dans le comté de Portneuf, lui ont permis ses premières extases devant l’immensité. Intrigué et fasciné, il dévore les livres d’astronomie sans savoir qu’il en écrira lui-même trois, expressément pour les enfants : Je deviens astronome (2002) La Terre, la Lune et le Soleil (2004) et La tournée des planètes (2008) aux Éditions Michel Quintin.
Les études s’amorcent au cegep de Trois-Rivières et la graine de l’astronomie commence à pousser avec ces photographies astronomiques au nouvel observatoire du collège. «J’ai découvert que j’adorais me sentir à proximité des étoiles et accumuler des connaissances par la lecture et l’expérimentation. C’est à ce moment que j’ai décidé de devenir astronome, je devais avoir 17 ou 18 ans. Je ne me suis jamais demandé si je serais capable de gagner ma vie grâce à cela. C’est ce que je voulais faire, c’est ce qui me passionnait, et j’ai foncé.»
Entrée à l’UQATR en physique, la rencontre d’astrophysiciens l’attire assez rapidement à l’Université Laval de Québec où cette deuxième session et les suivantes deviendront parmi les plus belles années de sa vie, admet-il. Ses mentors (Jean-René Roy et Serge Pineault) l’inspireront au point où il a réalisé la maîtrise la plus rapide de l’histoire du département : à peine une année pour boucler sa thèse intitulée Observations du rayonnement radio continu du reste de supernova G73.9 +0.9. (ndlr : ouf ! ya du génie dans l’air).
Au moment d’entreprendre son doctorat à l’Université de Montréal, un doute l’envahit : astrophysicien ou communicateur pour vulgariser et faire connaître ce qu’il aime tant ? Pour se donner le temps d’y penser, il amorce une année d’enseignement en électronique et astronomie au cegep d’Ahuntsic. Ce sera la seule ! Alors qu’il amène ses étudiants pour une visite au Planétarium, il rencontre le nouveau directeur de l’institution qui se cherche quelqu’un pour le remplacer comme responsable des activités éducatives. Il pose donc sa candidature et décroche l’emploi : il y est depuis une vingtaine d’années !
On comprendra facilement qu’un astronome et astrophysicien, passionné la communication avec le grand public, ne saurait trouver meilleure chaire que celle du Planétarium. Depuis 1988, il y est responsable des activités éducatives, concevant spectacles, expositions, matériel d'animation et matériel pédagogique destinés aux différents publics du Planétarium, en plus d’en être, évidemment, le porte-parole. Qui plus est, Pierre Chastenay entretient une collaboration avec Télé-Québec depuis une douzaine d’années, y présentant différents documentaires scientifiques et, plus récemment, Le Code Chastenay (beau clin d’œil !), une émission de vulgarisation (ah oui ?) scientifique.
Pierre Chastenay a toujours observé dans la population un intérêt marqué pour l’astronomie. Difficilement explicable, ajoute-t-il. Peut-être l’immensité de la voûte et parce que c’est de là que nous venons. Mais aussi plusieurs conceptions erronées : comme pour certains, les phases lunaires sont le résultat de la projection de l’ombre de la Terre sur la Lune, alors qu’il faudrait plutôt parler de l’angle d’éclairage du soleil sur la lune. Avec l’exception des éclipses de lune, s’empresse-t-il d’ajouter pour être totalement clair.
Ça n’est pas tous les jours qu’on peut parler avec un astronome. Au cours de cet entretien téléphonique avec Pierre Chastenay, je n’ai pu m’empêcher de le titiller avec l’astro … logie, à laquelle il n’accorde aucune, mais absolument aucune, crédibilité en raison de l’absence totale d’approche scientifique. Expliquer une personnalité par la position des planètes à sa naissance, c’est tout simplement impossible. Les croyances populaires sont peut-être alimentées par la ressemblance des mots astronomie et astrologie, mais rien n’appuie ces pseudo-spécialistes-charlatans-médiums qui utilisent des mots ayant un sens très général pour appuyer leurs dires et qui profitent du fait qu’on désire tous une description qui nous reconnaisse. Il y voit aussi un rapprochement entre croyances religieuses et sciences occultes.
Les extra-terrestres ? « Dans le monde entier, à tout instant et depuis fort longtemps, il y a en permanence des milliers, voire des dizaines de milliers de scientifiques ou amateurs avertis qui scrutent le ciel avec leurs engins d'observation. Comment se fait-il que pas un seul d'entre eux n'ait encore observé de soucoupes volantes ou d'autres manifestations extra-terrestres ... Ces millions d'heures à scruter la voûte céleste et ... rien d'anormal. Alors doit-on croire ce fermier qui prétend que ... ou encore l'autre qui s'est fait kidnapper par les cousins de E.T. ? »
Toutefois, Pierre Chastenay ne rejette pas les possibilités qu’un jour nous puissions trouver une vie végétale ou intelligente ailleurs dans le cosmos. Cependant, les cosmogonies ou systèmes qui en présentent un potentiel de par leur configuration, sont beaucoup trop éloignées et ne seront connues que dans des milliers d’années. Les contacts lumineux ou sonores du film Contact (avec Jodie Foster) l’avaient d’ailleurs enchanté quoique la fin du livre de Carl Sagan, sur lequel s’appuis le film, était beaucoup plus excitante pour le scientifique qu’il est. Le 2001 Odyssée de l’espace (Kubrick) avait évidemment emballé l’adolescent qu’il était à l’époque.
Parmi ses nombreux voyages, Pierre Chastenay n’hésite aucunement à mentionner ces quatre nuits passées à Hawai au sommet du volcan Mauna Kea comme étant les plus mémorables. L’endroit regroupe 15 observatoires (!!!) internationaux dont deux sont accessibles aux canadiens. Facilement le plus beau ciel qu’il n’ait jamais vu, foi d’astronome !
Pierre Chastenay se réjouit également des années qui viennent pour le Planétarium. Le grand déménagement et prévu pour 2012 dans le quadrilatère olympique. Les 5 firmes finalistes ont été sélectionnées et le dévoilement se fera fin-mai pour des travaux entre 2010 et 2012. Les changements concerneront surtout l’espace général qui sera fortement majoré, des locaux additionnels et une technologie … qui permettra entre autre de passer du 2D au 3D pour la voûte du théâtre, et la possibilité de s’y promener en délaissant la diapo pour la vidéo. Les montréalais vont re-tomber en amour avec leur Planétarium, assure Pierre Chastenay.
Les passionnés de l’espace célèbrent donc cette année le 400ième anniversaire de cette déterminante avancée de Galilée et ce, un peu partout sur le globe et l’Année 2009 se veut donc l’Année Internationale de l’Astronomie. Pour sa thématique de l’édition 2009 de Nuit Blanche sur Tableau Noir, la SDAMR et Odace Événement ont choisi de joindre le mouvement amorcé localement par le Planétarium de la ville de Montréal et son responsable Pierre Chastenay, en vous demandant : « Pourquoi pas le ciel ? »
C’est au milieu des années 60 que Pierre Chastenay amorçait son séjour terrestre dans la ville de Trois-Rivières. Il se rappelle fort bien la voûte céleste de son enfance : très peu d’étoiles dans cette capitale des pâtes et papiers, la pollution s’y donnant déjà à cœur joie. Les visites chez sa grand-mère, à Saint-Basile dans le comté de Portneuf, lui ont permis ses premières extases devant l’immensité. Intrigué et fasciné, il dévore les livres d’astronomie sans savoir qu’il en écrira lui-même trois, expressément pour les enfants : Je deviens astronome (2002) La Terre, la Lune et le Soleil (2004) et La tournée des planètes (2008) aux Éditions Michel Quintin.
Les études s’amorcent au cegep de Trois-Rivières et la graine de l’astronomie commence à pousser avec ces photographies astronomiques au nouvel observatoire du collège. «J’ai découvert que j’adorais me sentir à proximité des étoiles et accumuler des connaissances par la lecture et l’expérimentation. C’est à ce moment que j’ai décidé de devenir astronome, je devais avoir 17 ou 18 ans. Je ne me suis jamais demandé si je serais capable de gagner ma vie grâce à cela. C’est ce que je voulais faire, c’est ce qui me passionnait, et j’ai foncé.»
Entrée à l’UQATR en physique, la rencontre d’astrophysiciens l’attire assez rapidement à l’Université Laval de Québec où cette deuxième session et les suivantes deviendront parmi les plus belles années de sa vie, admet-il. Ses mentors (Jean-René Roy et Serge Pineault) l’inspireront au point où il a réalisé la maîtrise la plus rapide de l’histoire du département : à peine une année pour boucler sa thèse intitulée Observations du rayonnement radio continu du reste de supernova G73.9 +0.9. (ndlr : ouf ! ya du génie dans l’air).
Au moment d’entreprendre son doctorat à l’Université de Montréal, un doute l’envahit : astrophysicien ou communicateur pour vulgariser et faire connaître ce qu’il aime tant ? Pour se donner le temps d’y penser, il amorce une année d’enseignement en électronique et astronomie au cegep d’Ahuntsic. Ce sera la seule ! Alors qu’il amène ses étudiants pour une visite au Planétarium, il rencontre le nouveau directeur de l’institution qui se cherche quelqu’un pour le remplacer comme responsable des activités éducatives. Il pose donc sa candidature et décroche l’emploi : il y est depuis une vingtaine d’années !
On comprendra facilement qu’un astronome et astrophysicien, passionné la communication avec le grand public, ne saurait trouver meilleure chaire que celle du Planétarium. Depuis 1988, il y est responsable des activités éducatives, concevant spectacles, expositions, matériel d'animation et matériel pédagogique destinés aux différents publics du Planétarium, en plus d’en être, évidemment, le porte-parole. Qui plus est, Pierre Chastenay entretient une collaboration avec Télé-Québec depuis une douzaine d’années, y présentant différents documentaires scientifiques et, plus récemment, Le Code Chastenay (beau clin d’œil !), une émission de vulgarisation (ah oui ?) scientifique.
Pierre Chastenay a toujours observé dans la population un intérêt marqué pour l’astronomie. Difficilement explicable, ajoute-t-il. Peut-être l’immensité de la voûte et parce que c’est de là que nous venons. Mais aussi plusieurs conceptions erronées : comme pour certains, les phases lunaires sont le résultat de la projection de l’ombre de la Terre sur la Lune, alors qu’il faudrait plutôt parler de l’angle d’éclairage du soleil sur la lune. Avec l’exception des éclipses de lune, s’empresse-t-il d’ajouter pour être totalement clair.
Ça n’est pas tous les jours qu’on peut parler avec un astronome. Au cours de cet entretien téléphonique avec Pierre Chastenay, je n’ai pu m’empêcher de le titiller avec l’astro … logie, à laquelle il n’accorde aucune, mais absolument aucune, crédibilité en raison de l’absence totale d’approche scientifique. Expliquer une personnalité par la position des planètes à sa naissance, c’est tout simplement impossible. Les croyances populaires sont peut-être alimentées par la ressemblance des mots astronomie et astrologie, mais rien n’appuie ces pseudo-spécialistes-charlatans-médiums qui utilisent des mots ayant un sens très général pour appuyer leurs dires et qui profitent du fait qu’on désire tous une description qui nous reconnaisse. Il y voit aussi un rapprochement entre croyances religieuses et sciences occultes.
Les extra-terrestres ? « Dans le monde entier, à tout instant et depuis fort longtemps, il y a en permanence des milliers, voire des dizaines de milliers de scientifiques ou amateurs avertis qui scrutent le ciel avec leurs engins d'observation. Comment se fait-il que pas un seul d'entre eux n'ait encore observé de soucoupes volantes ou d'autres manifestations extra-terrestres ... Ces millions d'heures à scruter la voûte céleste et ... rien d'anormal. Alors doit-on croire ce fermier qui prétend que ... ou encore l'autre qui s'est fait kidnapper par les cousins de E.T. ? »
Toutefois, Pierre Chastenay ne rejette pas les possibilités qu’un jour nous puissions trouver une vie végétale ou intelligente ailleurs dans le cosmos. Cependant, les cosmogonies ou systèmes qui en présentent un potentiel de par leur configuration, sont beaucoup trop éloignées et ne seront connues que dans des milliers d’années. Les contacts lumineux ou sonores du film Contact (avec Jodie Foster) l’avaient d’ailleurs enchanté quoique la fin du livre de Carl Sagan, sur lequel s’appuis le film, était beaucoup plus excitante pour le scientifique qu’il est. Le 2001 Odyssée de l’espace (Kubrick) avait évidemment emballé l’adolescent qu’il était à l’époque.
Parmi ses nombreux voyages, Pierre Chastenay n’hésite aucunement à mentionner ces quatre nuits passées à Hawai au sommet du volcan Mauna Kea comme étant les plus mémorables. L’endroit regroupe 15 observatoires (!!!) internationaux dont deux sont accessibles aux canadiens. Facilement le plus beau ciel qu’il n’ait jamais vu, foi d’astronome !
Pierre Chastenay se réjouit également des années qui viennent pour le Planétarium. Le grand déménagement et prévu pour 2012 dans le quadrilatère olympique. Les 5 firmes finalistes ont été sélectionnées et le dévoilement se fera fin-mai pour des travaux entre 2010 et 2012. Les changements concerneront surtout l’espace général qui sera fortement majoré, des locaux additionnels et une technologie … qui permettra entre autre de passer du 2D au 3D pour la voûte du théâtre, et la possibilité de s’y promener en délaissant la diapo pour la vidéo. Les montréalais vont re-tomber en amour avec leur Planétarium, assure Pierre Chastenay.
Quelle efficacité Croco, j'ai mis plus de temps à te lire (attentivement) que celui que tu as passé avec Mr Chastenay...
RépondreSupprimerComment tu fais ?
Michel
Je suis moi-même observateur a mes heures, disposant d'un beau site dans les basses Laurentides j'ai fait l'aquisition voila quelques années d'un télescope Bushnell, ordinateur compris et système de localisation. Ma fois ce fut et est encore tout un apprentissage que de manipuler de tel instruments, mais les efforts en valent la peine étant de formation un technicien en géodésie je me sens dans mon élément pour ce gros jouet, aller voir la machine sur ce lien...
RépondreSupprimerhttp://www.bushnell.com/general/telescopes_northstar_78-8846.cfm
Faudra que tu me montres tes découvertes ... et tes traces de martiens !
RépondreSupprimerÀ ma grande honte, depuis le temps que je suis à Montrèal, je n'ai mis les pieds qu'une seule fois au Planétarium! Je consulte le site virtuel chaque mois pour savoir ce que l'on peut voir de spécial, mais avec les lumières de la ville, pffft!
RépondreSupprimerPour le texte, je ne peux qu'approuver l'opinion de Michel Hexagonal. Tu nous a gâtés!
Lise qui a -encore- oublié son mot de passe...
T'es dans le top 3 de la semaine mec :-)
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