Photo Yann Doublet Le Soleil
Depuis plusieurs semaines, vous les voyez et les entendez aux
divers bulletins de nouvelles. Ad nauseam, pourrais-je ajouter. Je parle ici de
Léo Bureau-Blouin, Martine Desjardins et Gabriel Nadeau-Dubois, les trois
grands leaders des étudiants en conflit avec le gouvernement de John James
Charest.
Je n’ai point envie de vous entretenir sur les pour et les
contre touchant cette bataille qui n’en finit plus et qui alimente les
casseroles populaires et les réseaux sociaux. J’ai mon option et mes choix,
vous avez les vôtres et les innombrables intervenants et analystes des médias
vous abreuvent de leurs réflexions jour après jour depuis plus de quatre mois.
Alors que pourrais-je ajouter d’original et intelligent dans ce débat ?
Ce sur quoi j’aimerais vous entretenir, c’est l’intelligence
impressionnante de ces trois jeunes étudiants. Je me reporte dans le temps et
remonte au mois de février. Léo, Martine et Gabriel n’ont vraiment, mais
vraiment, aucune idée de ce qui les attend. Bien sûr, ils savent bien que la
bataille s’en vient et qu’ils seront les porte-paroles de leurs associations.
Mais anticiper ce tsunami médiatique … impossible.
Déjà, lors des premières interventions, j’étais impressionné par
la qualité verbale de leurs commentaires. Des phrases entières, complètes, bien
structurées et reflétant avec précision leur argumentation. Du ‘’par cœur’’ ou
du ‘’bien appris’’ me disais-je. Mais rapidement, après quelques jours, le
discours officiel n’est plus suffisant. Les journalistes deviennent harassants
et leur adressent d’autres questions et sous-questions qui demandent des
répliques disons … plus improvisées. Les trois leaders n’hésitent pas, ne
bafouillent point et livrent la marchandise intelligemment sans déroger à la
ligne de leur stratégie.
Ces trois personnages sont des … étudiants. Pas des
communicateurs expérimentés. Et même s’ils étaient en quête d’un diplôme en Communications
(ce qui n’est pas le cas), ils n’ont évidemment pas d’expérience probante.
À ce jour, malgré les centaines (minimum) de réponses devant
micros et caméras : aucune erreur, aucun bafouillage, aucune hésitation,
aucune grossièreté, aucune niaiserie, aucun refus de répondre et surtout, cette
incroyable assurance dans leurs propos.
Les journalistes agréés connaissent la game. Ils savent comment
perturber les politiciens et personnages publics. Et certaines de leurs ‘’victimes’’
s’en sortent mal devant les caméras. Pensez simplement à Sam Hammad ou encore
notre cher Gérald Tremblay …
Mais Léo, Martine et Gabriel, trois authentiques ‘’recrues’’, gardent le rythme sans tituber dans ce
marathon médiatique infernal. Imaginez la pression qu’ils doivent subir chaque
jour. Comment arrivent-ils à trouver le sommeil soir après soir ? Hey ! À peine
la vingtaine !
Trois prodiges ! ET le qualificatif n’est pas trop fort …
Indépendamment de votre perception de ce conflit et de votre
appui ou opposition aux carrés rouges, il faut reconnaître l’exceptionnelle intelligence et l’incroyable
vivacité cérébrale de ces jeunes québécois.
Ébahi je suis …