Ma première observation sur Jean-Jacques Pelletier portera sur son cerveau : il est malade. Une maladie que je décrirais comme un débordement imaginaire frôlant la psychose. Et je l’encourage fortement à poursuivre son délire et surtout, à ne jamais consulter un psy.
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Je ne suis pas un goinfre littéraire, le nez plongé perpétuellement dans un bouquin. J’y vais par coup de cœur, souvent influencé par une connaissance ou encore par une critique qui touche une de mes cordes sensibles. Fréquence? Trois ou quatre romans par année, ce qui est loin d’être impressionnant, mais également davantage que le québécois moyen.
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Avec Jean-Jacques Pelletier, c’est autre chose. Complètement subjugué par les briques que l'ex-prof de philo du collège Lévis-Lauzon nous présente depuis quelques années. Un projet global : Les gestionnaires de l’apocalypse. Le premier roman s’intitule La Chair Humaine (1998) et se promène dans les dédales du trafic d’organes. Les deux suivants, l’Argent du monde 1 et 2 (2001) vous entraîneront dans les détournements de sommes colossales puisées dans les méga-fonds de pension (dont celui des employés d’Hydro-Québec). Par la suite, il a publié Le Bien des Autres 1 et le 2 dans lesquels on navigue dans la politique canadienne et québécoise avec des touches de sectes religieuses.
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Des briques vous disais-je. Entre 700 et 800 pages. Pour ne rien gâcher, l’éditeur y va en format poche pour ne pas hypothéquer votre portefeuille. Entre $15 et $20 l’unité, ce qui me console des « beaux livres » de 200 pages en 14 pica double interligne qui frôlent les $30. Moi je veux lire, pas garnir esthétiquement une biblio.
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Les romans de JJ Pelletier se suivent. Il vous faudra commencer par le premier et je vous en donne ma parole de lecteur ordinaire, vous deviendrez accro. On est ici dans l’espionnage international haut de gamme et le centre de l’action se déroule principalement à Montréal et Québec pour des raisons qui vous apparaîtront fort plausibles.
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L’Institut, un regroupement d’agents indépendants et sans attaches politiques ou économiques, s’insurge contre un vaste complot mondial visant le méga-fric. Ça décolle, ça bouge, ça grouille et ça reste toujours « possible ». Rien de farfelu ou grotesque.
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Vous y verrez défiler une bande de motards (des pions qui n’imaginent pas à quel point ils sont minuscules dans le grand plan), des tueuses professionnelles agissant comme danseuses nues d’un club sélect sur la Sainte-Catherine, un jeunot cyber-pirate qui craque les systèmes de sécurité, un flic débonnaire affecté du syndrome de Latourette, ce qui lui permet de proférer des déclarations hallucinantes. Je vous laisse découvrir les autres dizaines de personnages.
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Aucune longueur dans ces milliers de page. Oups ! Un topo dans les nouvelles sur RDI ou TVA et ça repart ailleurs. Pas de longues réflexions ou descriptions des lieux interminables. Action !
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En 98, pour la Chair Humaine, dans le Devoir : « Une mécanique de précision aux rouages parfaitement huilés. Rien ne manque. Même pas l’humour, décapant en plus d’une occasion ».
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En 2001, pour l’Argent du Monde, le Voir s’exclamait : « Aux Etats-Unis, ou en Angleterre, Jean-Jacques Pelletier serait très riche. Comme le sont Grisham ou LeCarré. L’auteur québécois n’écrit pas les mêmes livres qu’eux, bien sûr. Mais ses sagas d’espionnage n’ont rien à leur envier tant elles sont bien ficelées et efficaces ».
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Offrez-vous ce magnifique cadeau abordable. J’ai bien dit ACCRO !