jeudi 13 juin 2013

Charlebois


Robert Charlebois célèbre cette année son cinquantième anniversaire de vie artistique.  La grande parade dans les médias et les performances dans les grands évènements musicaux sont commencées.

D’entrée de jeu, je vais l’avouer : je suis un fan totalement fini de Charlebois. Vers la fin des années 60, quand le ‘’disque’’ Lindbergh est sorti, ma folie de fin d’adolescence aidant, j’étais totalement en amour avec ce grand artiste qui canalisait si bien mon émancipation naissante et celle de mon peuple.

Et en septembre 70, à mon arrivée définitive en ville, j’étais là à la Place des Nations pour son show au retour de France après sa nomination pour LA chanson française de l’année, la sublime Ordinaire. Notre fierté collective n’avait d’égal que notre immense amour de ce gars de chez nous …

Des ‘’disques’’ totalement renversants ont suivi et je bavais de bonheur en écoutant ces tubes qui m’inspiraient tellement.

Bon ! Les années ont passé et notre Charlebois n’a évidemment pas tenu le haut du pavé. La ferveur populaire s’est déplacée vers d’autres artistes et le fringant Charlebou prenait aussi de l’âge. Et ses tounes ne m’électrisaient plus comme avant. Et quelques dérapes médiatiques ne l’ont pas aidé non plus. Me souviens que le Swing Charlebois Swing ne m’avait pas vraiment ému. Son succès financier dans le monde brassicole, choquant pour certains, ne m’a pas vraiment fait bouder l’artiste que j’aimais tant.

Non. Ce qui m’a vraiment déçu de Robert Charlebois, c’est qu’après ses années triomphales, il n’a vraiment  jamais reconnu médiatiquement l’énorme, ÉNORME, importance des auteurs qui ont écrit les textes de ses chansons les plus populaires.

D’accord, le sieur Claude Péloquin a piqué sa crise il y a quelques années en hurlant que sa plume pour Lindbergh, California et quelques autres de ses textes n’était pas vraiment mentionnée par Charlebois dans ses entrevues. Mais l’égo du poète, tellement immense, me laissait indifférent.

Sauf que … les plus grands tubes de Robert Charlebois n’ont pas été écrits par Robert Charlebois. Il en a fait la musique (un mélodiste extraordinaire) mais les mots, les idées et les thèmes de ses grandes chansons, il n’en est pas le créateur.

Pensons à Réjean Ducharme, Marcel Sabourin, Bourgeault et d’autres : les paroles ne sont pas de lui. Même les paroles de l’incroyable Québec Love (Si j’avais les ailes d’un ange) ont été écrites par … Daniel Gadouas (la seule de sa vie, sauf erreur). Et … Ordinaire … a été écrit par Mouffe, sa blonde de l’époque.

Mais oui, Charlebois en a écrit quelques-unes dont ce Joe Finger Ledoux qui m’a tellement marqué, sans être un tube à l’époque.

Charlebois est avant tout un compositeur-interprète. Mais oui, on pourrait ajouter le mot auteur à la description. Mais la chose est un peu amplifiée si vous me permettez.

Et ce qui me déçoit depuis plusieurs années, c’est que l’artiste n’insiste pas beaucoup dans ses entrevues sur l’apport immense et inspirant de ces collaborateurs sur la route du  grand succès de sa carrière. Les grandes chansons dont on se rappelle, il en a fait la musique et les a magnifiquement chantées. Mais il ne les a pas écrites, sauf quelques-unes moins remarquables.

OK ! C’est une perception personnelle. Mais ce serait tellement cool qu’il profite de cette année de réjouissances dans sa carrière pour insister davantage sur l’apport de ses paroliers qui sont, eux aussi, des artistes et admettre que sans ces mots si pertinents, sa carrière n’aurait pas été ce qu’elle a été.

6 commentaires:

  1. Charlebois, une tête enflée qui a su tellement bien interpréter les mots des autres.
    Une tête enflée qui n'est pas capable d'admettre, que ses plus grands succès ont été écrit par d'autre que lui.
    Ses textes à lui, bof, un peu tièdes.
    Comme je les ai chantés à tue tête, les chansons de ses années de gloire, celle écrite comme tu le dis si bien, par Péloquin, Bourgault et autre.

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  2. Il était justement l'invité de Pénélope hier soir, dans le cadre de la tournée des médias pour son cinquantième anniversaire de carrière et les hommages qui lui seront rendus...

    Pendant l'entrevue, il partait allègrement dans de grandes envolées qui n'avaient pas rapport, je trouvais, dans ce type de talk show. Heureusement, autour de lui, il y avait des invités qui savaient vivre et qui lui laissaient beaucoup trop de place, à mon humble avis.

    Je suis ambilante par rapport à Charlebois. Je l'aime, sans plus, je l'ai déjà vu en spectacle, il était correct.

    Mais pour moi, une chanson, c'est d'abord et avant tout un texte, qu'on habille ensuite de mélodie, d'arrangements musicaux, de rythme, de présence sur scène, etc.

    Vouloir s'accaparer tout le crédit sans partage, ce n'est jamais la marque des grands.

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  3. C'est justement en le regardant chez Pénélope que l'idée m'est venue d'écrire ce texte ...

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  4. Charlebois? Sais pas trop quoi penser de lui. N'oublions pas que sa fausse identité nationaliste l'a rendu populaire, il a "surfé" là-dessus. Plus tard, il ressemblait à une girouette puis il s'est lancé en "affaires", dans la bière. Là encore, ce n'est pas lui qui a construit l'entreprise, il était l'actionnaire porte-parole. Aujourd'hui, après avoir adopté un air de "crooner", il vit sur ses succès passés, rien à voir avec la création.

    Du point de vue artistique, j'aime ce qu'il a fait dans la première moitié de sa carrière, ensuite, ça m'a laissé froid ou disons... tiède. Ce fut un formidable interprète, même s'il a déjà dit qu'en début de carrière, il faisait des "folies", c'était ses meilleures années.

    Ce n'est pas un grand. En ce qui concerne le crédit qu'il faut reconnaitre aux autres... je dirais que les "autres" étaient bien heureux que Charlebois, interprète leurs chansons. Le chanteur n'a pas à louanger les auteurs mais un GRAND le ferait tout de même.

    Je retiens que ce n'est pas un auteur. C'est peut-être aux chroniqueurs d'insister sur la chose.

    Personnellement, quand j'entends une chanson, c'est la mélodie et les arrangements qui m'intéressent.

    Grand-Langue

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  5. Concernant ta dernière phrase, en ce qui me concerne, dans une chanson que j'aime, les paroles ont toutes leur importance. Fredonner une toune comme Québec Love en chantant des da-da-da ou bidou-bidou-bidou, plutôt que Si j'avais les ailes d'un ange, je partirais pur QUÉBEC , ça fait toute une différence dans mon appréciation ...

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  6. Je comprends, une chanson signifie des mots, des phrases, des textes et parfois des messages.

    Malheureusement, mon oreille filtre d'abord les sons, les mélodies et les harmonies, la musique.

    Ainsi, si la musique ne m'accroche pas, je n'entendrai pas les paroles.

    Il m'arrive de découvrir des textes après avoir entendu une chanson des dizaines de fois.

    Je suis ainsi fait (rire)

    Grand-Langue

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