Je suis assis dans une cage en verre (environ 1 mètre par 1 mètre). Ya un tuyau dans lequel je respire puis expire quand Claudine (l'inhalothérapeute) m'en donne l'ordre.
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Ça fait bien une dizaine d'épreuves (!) que nous traversons ensemble. Quelques-unes m'ont laissé un peu étourdi : t'as beau pousser, puis pousser, un moment donné, t'en viens à manquer d'air.
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Arrive le test final : longue respiration, retiens ton souffle et puis expire le tout le plus longtemps possible. Alors j'expire et j'expire. Claudine m'encourage : "Enweille ! Enweille ! Pousse ! Ya encore de l'air ..."
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Je suis passé de rose à écarlate à mauve ... puis j'ai repris mon souffle. Étourdi ? Mettez-en ! J'ai même perdu connaissance pendant quelques secondes. Une chance que j'étais assis dans une cage : me suis frappé la tête sur une des parois. Ce qui m'a ramené dans votre monde, c'est la voix de Claudine criant : "Hey ! Vite, j'ai besoin d'aide !".
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J'ai repris mes sens. Ne voulant prendre aucune chance, Claudine m'a placé sur chaise roulante et m'a amené à l'urgence où je suis passé devant tout le monde pour qu'on prenne tous mes signes vitaux (pression, glucides, etc) et même un électrocardiogramme. Tous étaient parfaits (pour ma condition) et on m'a donné congé avec le sourire, me recommandant de forcer moins fort au prochain test.
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Ne me reste plus qu'à aller voir mon doc Jean-Luc au début février pour connaître les résultats de mes pauvres poumons.
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Je suis persuadé que Claudine se rappellera de ce patient avec la barbichette tressée grise ...