Retour très loin en arrière. Milieu des années 60. Je suis en cinquième ou sixième année. Dans mon petit village de Thurso dans l’Outaouais (mais oui, Guy Lafleur est mon ami…).
Je suis ce qu’on appelle un « premier de classe ». Rarement deuxième. C’est pas important, je sais. Mais c’est comme ça. Pas de gros effort mental pour performer, ça vient tout seul. J’ai du talent pour ce genre d’apprentissage. Pour l’autre sorte d’intelligence (clouer une planche, réparer mon bécyk, trouver les bons spots pour les poissons, patenter une glissoire, dresser un chien, débusquer les couleuvres pour effrayer les filles, capturer un pigeon, être comique et drôle en contant une histoire, parler de chars et de moteurs, bâtir une forteresse ou sculpter un bonhomme avec la neige) je suis nul. J’aimerais bien être plus «smatte» dans ces domaines, mais je ne m’offusque pas des talents supérieurs de mes chums. J’en profite.
Dans les sports, très bonne performance. Dans ma catégorie d’âge, c’est moi qui court le plus vite, qui saute le plus haut et le plus loin, etc. Sauf pour LE sport par excellence : le hockey. Ordinaire en raison d’un coup de patin…ordinaire. C’est moi le Ben Johnson en espadrilles, mais avec des patins, on oublie ça ! Ya pas juste Guy Lafleur pour me clancher. Je me classe dans la moyenne… inférieure. Mais je suis un gars d’équipe et je fais mon gros possible pour aider la gang.
Autre talent du petit Michel : il chante merveilleusement. Dans la chorale de l’école (80 voix d’enfants), je suis premier soliste. Je n’ai rien décidé, c’est comme ça. J’ai la voix, l’oreille musicale et le pitch.
Le talent scolaire, les réussites sportives (sauf pour le hockey) et le « chant » suscitaient une jalousie certaine. Mais comment gérer ça quand t’as treize ou quatorze ans. Même que certains me surnommaient sarcastiquement Josélito, le petit chanteur italien vedette de quelques films de l’époque. Le quolibet ne sonnait pas « gai » à l’époque, mais genre « pas très viril » ou « petit gars à sa maman ». Ce qui, vous en conviendrez, me tapait royalement sur les nerfs.
J’arrive (enfin) au moment précis de ma souvenance. Un match de softball. C’est pas du hockey, donc j’y excelle. J’arrive au marbre pour frapper. Des estrades fusent les bêtises et les «Josélito». Je suis sur le gros nerf. Et, soudainement, je fonce : j’enligne le lanceur et je lui hurle :
« Enweille ! Lance-la ta p’tite baballe. Josélito va s’en occuper ».
La balle en question est arrivée au marbre et … je l’ai catapultée encore plus loin que j’aurais pu l’imaginer. Au fin fond de la cour d’école, immensément en arrière du dernier joueur de champ. Tellement loin que, suivant le rush d’adrénaline, j’ai fait victorieusement TROIS fois le tour des buts avant que la balle ne revienne au marbre.
Et je vous le dis en toute franchise, mes oreilles n’ont jamais plus entendu le mot Josélito.
Délivrance adolescente…
Je suis ce qu’on appelle un « premier de classe ». Rarement deuxième. C’est pas important, je sais. Mais c’est comme ça. Pas de gros effort mental pour performer, ça vient tout seul. J’ai du talent pour ce genre d’apprentissage. Pour l’autre sorte d’intelligence (clouer une planche, réparer mon bécyk, trouver les bons spots pour les poissons, patenter une glissoire, dresser un chien, débusquer les couleuvres pour effrayer les filles, capturer un pigeon, être comique et drôle en contant une histoire, parler de chars et de moteurs, bâtir une forteresse ou sculpter un bonhomme avec la neige) je suis nul. J’aimerais bien être plus «smatte» dans ces domaines, mais je ne m’offusque pas des talents supérieurs de mes chums. J’en profite.
Dans les sports, très bonne performance. Dans ma catégorie d’âge, c’est moi qui court le plus vite, qui saute le plus haut et le plus loin, etc. Sauf pour LE sport par excellence : le hockey. Ordinaire en raison d’un coup de patin…ordinaire. C’est moi le Ben Johnson en espadrilles, mais avec des patins, on oublie ça ! Ya pas juste Guy Lafleur pour me clancher. Je me classe dans la moyenne… inférieure. Mais je suis un gars d’équipe et je fais mon gros possible pour aider la gang.
Autre talent du petit Michel : il chante merveilleusement. Dans la chorale de l’école (80 voix d’enfants), je suis premier soliste. Je n’ai rien décidé, c’est comme ça. J’ai la voix, l’oreille musicale et le pitch.
Le talent scolaire, les réussites sportives (sauf pour le hockey) et le « chant » suscitaient une jalousie certaine. Mais comment gérer ça quand t’as treize ou quatorze ans. Même que certains me surnommaient sarcastiquement Josélito, le petit chanteur italien vedette de quelques films de l’époque. Le quolibet ne sonnait pas « gai » à l’époque, mais genre « pas très viril » ou « petit gars à sa maman ». Ce qui, vous en conviendrez, me tapait royalement sur les nerfs.
J’arrive (enfin) au moment précis de ma souvenance. Un match de softball. C’est pas du hockey, donc j’y excelle. J’arrive au marbre pour frapper. Des estrades fusent les bêtises et les «Josélito». Je suis sur le gros nerf. Et, soudainement, je fonce : j’enligne le lanceur et je lui hurle :
« Enweille ! Lance-la ta p’tite baballe. Josélito va s’en occuper ».
La balle en question est arrivée au marbre et … je l’ai catapultée encore plus loin que j’aurais pu l’imaginer. Au fin fond de la cour d’école, immensément en arrière du dernier joueur de champ. Tellement loin que, suivant le rush d’adrénaline, j’ai fait victorieusement TROIS fois le tour des buts avant que la balle ne revienne au marbre.
Et je vous le dis en toute franchise, mes oreilles n’ont jamais plus entendu le mot Josélito.
Délivrance adolescente…
4 commentaires:
Le frappeur à la voix d'or.
:-)
Tiens ! Ça ferait un bon titre de film...
C'est quelle chanson encore sur ton45 tours?
Dominique-nique-nique.... :-)
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