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mercredi 22 juin 2011

Pipi de la Saint-Jean ...

C’était en 1976 sur la Montagne. La très mémorable prestation des 5 grands (1 fois 5 avec Vigneault, Charlebois, Léveillée, Deschamps et Ferland). Quelques 5 mois avant l’avènement du 15 novembre où le PQ et René Lévesque ont pris le pouvoir. La fébrilité étreignait le Québec comme jamais. On sentait que ça s’en venait …

Une foule record sur la Montagne. Nous étions arrivés tôt dans l’après-midi pour s’assurer une bonne place, environ 50 mètres directement au milieu devant la scène. Nos étions six si ma mémoire est fidèle. Et les médias du lendemain ont parlé d’une foule de plus de 200,000 fêtards.

Les heures s’écoulent et la place se remplit rapidement. Plein de monde tout autour et ça devient difficile de bouger. Environ une heure avant le spectacle, une envie irrépressible de pisser me prend. Mais, oups, les toilettes ne sont pas très rapprochées. Mais il me faut pisser.

Alors je me lève et je quitte la gang pour aller me soulager. Pas facile de se déplacer dans une telle marée humaine. De sorte que 15 minutes après mon départ et mes efforts pour atteindre la forêt ou les cabanes-toilettes, je n’avais franchi qu’environ 20 ou 25 mètres. Pas drôle ! J’y réfléchis et j’en conclus que si j’arrive à destination et que je m’y soulage, je ne pourrai jamais revenir joindre ma gang à temps. Décision automatique, je reviens à ma place et … je souffre.

J’ai alors élaboré mon plan. La noirceur approche. Et … le show commence. Profitant de l’attention de tout le monde vers la scène, je suis agenouillé. Je baisse ma braguette, je saisis une bouteille de vin vide (un Pisse-Dru, je vous le jure) j’aligne mon gland sur le goulot et j’y vide ma vessie. Mon souvenir est une joie … double. La jouissance de soulager ma vessie en remplissant la bouteille et ma joie de voir le spectacle tant attendu (lui aussi) démarrer.

Je saisis un kleenex usagé et je l’enfouis dans le goulot pour bloquer tout déversement. La première chanson finie, tout le monde se lève pour l’ovation. Ça circule mieux : je me faufile sur ma gauche, je franchis environ 5 mètres et je dépose la bouteille par terre près du sac à dos d’un inconnu et … je réintègre ma place rapidement pour terminer l’ovation avec mes amis et me rasseoir en même temps que tout le monde.

Je ne sais pas si l’héritier de la bouteille de Pisse-Dru s’est fourvoyé dans les minutes suivantes ni comment ma bouteille a été traitée. Je n’ai plus jamais regardé vers la gauche . J’ai regardé DEVANT et j’ai vu et entendu un show mémorable dont on parle encore …

Avec Denise, Hubert, Ginette, Dag et … me souviens plus.

Me souviens aussi que pendant l’attente du show, des petits avions survolaient la foule en traînant des bannières qui flottaient dans le ciel et sur lesquelles on pouvait lire les souhaits de Bonne Fête Nationale avec le nom du commanditaire. Soudain, nous en avons aperçu un spécial sur la bannière duquel on pouvait lire : Mangez d’la marde (Plume). Pour de vrai !

Pour ma part, je serai moins scato et vous souhaite à tous et à toutes une très bonne Saint-Jean et du plaisir à n’en plus finir avec vos proches.

jeudi 4 novembre 2010

Le monde est petit ...

Vous le savez, il m’arrive de faire des entrevues/portraits de commerçants de l’avenue du Mont-Royal. Depuis 5 ans, je dirais que j’en ai fait approximativement une centaine. Et j’aime bien ces petits contrats parce que ça me fait rencontrer des gens et les connaître davantage en leur faisant sortir des choses moins connues. Ces hommes et femmes d’affaires ont tous et toutes leur petite histoire et plusieurs ont suivi un parcours pas toujours évident et, j’ajouterais, fort intéressant.

Ce matin, j’ai rencontré Vincent Bonhomme, un coiffeur qui aime bien associer son métier à la culture, d’où le nom de son commerce : Jardins d’art et de coiffure. Un type que j’ai trouvé, sincèrement, fort sympa. Français d’origine (Saint-Ambroix), il est arrivé ici en 2007 avec sa femme et ses deux enfants. Vous admettrez qu’il s’agit là d’une aventure peu banale. Changer de continent, à 40 ans, sans emploi assuré, simplement pour changer de rythme et connaître d'autres choses dans la vie …

L’entrevue est commencée depuis une quinzaine de minutes et je lui demande à brûle pourpoint dans quel coin de la ville il s’est installé en arrivant ici …

- Dans le quartier Villeray, qu’il me répond.

- Ah ! Mais je connais très bien. C’est vraiment MON coin dans la ville.

- Je demeurais sur la rue Faillon, ajoute-t-il.

- Justement, mon fils y a acheté un multiplex il y a deux ans à l’intersection Casgrain.

Là, le visage du coiffeur change et me semble vraiment bizarre … Il ajoute :

- Pas Jean-François, le pompier ?

Là, c’est MA face qui a probablement changé. Je suis un peu abasourdi … Mais comment … Et je rajoute :

- En effet. C’est mon fils…

- Mais quel hasard ! Je demeurais dans le logement qu’il occupe aujourd’hui ! Très sympa votre fils, je vous l’assure !

Ai-je besoin d’ajouter que le reste de l’entrevue s’est fort bien déroulé.

Non mais quand même ! Après la confirmation de JF, me suis dit que vraiment, ya des jours où le globe est minuscule …

dimanche 12 septembre 2010

Madame la Ministre ...

À l’émission des Lionnes sur la SRC, je viens de voir Line Beauchamp (récemment nommée ministre de l’Éducation). Ça m’a rappelé cette anecdote survenue il y a 5 ans je crois. Ma gang de l’Avenue du Mont-Royal procède à un lancement au deuxième étage d’un resto populaire du Plateau. Au premier étage, juste avant l’escalier qui monte au deuxième, une table et une chaise pour l’accueil des invité(e)s. Anissa les reçoit et s’occupe des manteaux d’hiver de tous et chacun qu’elle place soigneusement avec numéro dans le placard à l’arrière.

Soudainement, Anissa a besoin d’aller ailleurs (toilette ou cigarette, je ne sais trop) et me demande de la remplacer, ce que je fais de bon cœur.

Arrive alors Line Beauchamp, alors ministre des Affaires Culturelles, avec quelques attachés politiques. On la dirige vers ma petite table. Je me lève pour l’accueillir en lui disant un bô « Bonsoir madame la Ministre ». Elle me sourit en retirant son manteau.

Vous me connaissez : faut que je fasse une connerie.

Je lui lance simplement : « Désolé madame. Nous n’avons plus de place. Vous auriez dû arriver plus tôt … ».

Devant son air éberlué, je n’ai mis que quelques secondes avant de la rassurer avec un sourire et le classique : « C’était une blague ».

Mais elle avait quand même mordu à l’hameçon …


lundi 28 juin 2010

Photo ratée mais ...

... elle me dit beaucoup de choses. Elle n'est jamais sortie de mon premier album souvenir.

Bien sûr vous ne savez pas de qui il s'agit. Patience, vous le saurez bientôt.

Ça remonte à ... avril 1970. Je vis dans les Laurentides à Labelle. Je pars avec mon chum André et on s'en va à Montréal pour voir mon premier show rock au Forum. Et pas n'importe lequel : j'ai nommé rien de moins que ... Led Zeppelin, que tante Jacqueline, chez qui nous avons créché, nommait Zed Lépine ! C'était d'ailleurs la première visite du groupe en pleine gloire à Montréal.

Nous voilà dans l'enceinte André et moi. Dans le pit, en haut. Le show commence et, assez rapidement, nous essayons de descendre plus bas et voir nos héros.

J'ai en main un petit appareil photo de l'époque. Ça s'appelait un Instamatic et on plaçait sur le dessus une petite chose qui se nommait un flashcube. Pas de quoi faire une exposition photographique mais assez pour prendre les amis et la famille.

Bon ! Nous sommes rendus en bas, tout près de la scène. Je capote à voir les Plant, Page, Jones et Bonham nous livrer ces tubes qui nous font hurler.

N'écoutant que le courage de mes dix-sept ans, je fais le tour, je monte sur le stage, je m'approche des vedettes et je prends cette photo sur laquelle, en se forçant, on imagine Robert Plant à l'avant. Cette première image prise, j'ai juste eu le temps de voir arriver gardiens et roadies qui convergeaient vers moi. Hop, je me suis sauvé pour rejoindre André et j'ai ramené l'image avec moi.

Ahhh ! Souvenirs !

Avec un clin d'oeil à mon chum Ricdam qui est allé voir Éric Burdon and the Animals avant-hier au Métropolis. Le chanceux !

jeudi 6 mai 2010

Octobre, la crise

Cette anecdote est authentique, je vous l’assure.

Je vous ai déjà dit que j’étais arrivé à Montréal en septembre 1970 pour les études collégiales. J’arrivais de Labelle dans les Laurentides et je créchais chez tante Jacqueline (salutations à mes cousins Phil et Pat).

À peine un mois de passé dans cette ville qui m’excite au max et arrive ce début de la célèbre Crise d’Octobre où des membres du Front de Libération du Québec (le FLQ) kidnappent l’attaché britannique James Richard Cross. Enfin, je suis là, en pleine action dans la ville même du drame. Le ti-cul de la campagne est fortement impressionné.

Le weekend arrive et je monte à Labelle où j’en parlerai à mes parents, mes sœurs et mes chums. « Heille ! J’étais là ! Vous pouvez pas savoir comment c’est hot en ville ! ».

Samedi pm. Je jase avec Mom de la situation et je dis à Cécile : « J’comprends pas le FLQ d’avoir kidnappé un britannique. Moi à leur place, j’aurais ramassé Pierre Laporte. Lui c’est un vrai crosseur ! »

Faut dire qu’à cette époque, le sieur Laporte en question était Ministre du Travail dans l’équipe de Robert Bourassa et qu’il avait fort mauvaise réputation allant de favoritisme exagéré à collusion avec le crime organisé. Bref, je le détestais.

Quelques heures plus tard, je revois clairement la scène. Je suis dans la salle de bain à me brosser les dents. La porte est ouverte et donne sur la cuisine où Cécile vaque à ses occupations. La radio grise sur le dessus du refrigérateur nous annonce soudainement :

« Mesdames, messieurs. Il semble que le Front de Libération du Québec vient de procéder à un deuxième enlèvement. Il s’agit du Ministre de travail, Pierre Laporte, qui a été enlevé devant sa résidence sur la Rive-Sud de Montréal ».

Je me souviens très bien avoir figé en entendant cette nouvelle. Mais je me souviens davantage du regard ravagé et inquiet de ma mère qui me regardait avec effroi, croyant que ma récente « prédiction » se voulait le signe d’une association quelconque avec les malfaiteurs.

Non, Cécile ne m’a pas fait de crise mais j’ai dû utiliser tous mes talents et toute ma persuasion pour la convaincre de ma totale innocence. J’imagine encore ses craintes dans les jours qui ont suivi mon retour en ville …

jeudi 8 avril 2010

L'humour chez Air Canada

L’anglicisation de Montréal revient dans les manchettes avec un dossier piloté par Pierre Curzi. Ça m’a rappelé cette anecdote que j’avais publiée chez Planète Québec à l’été 2002 au retour d’un séjour à Vancouver. Ça allait comme suit :

Elle était fort jolie dans son uniforme d’hôtesse de l’air et sa queue de cheval blonde sautillait à chacun de ses pas. Un sourire radieux et des yeux bleus à s’y noyer.

Quand elle a atteint la rangée 34, elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a demandé :

- What do you want for drink ?

- Une grosse Dow tablette dans un verre sale, que je lui ai répondu.

- Pardon me sir, I do not understand.

J’ai pris mon sourire le plus charmeur pour lui rajouter en syllabes détachées :

- C’est pourtant pas compliqué mam’zelle. Une-grosse-bière-Dow-tablette-dans-un-verre-sale.

- Could you say that in English sir?

- Malheureusement, je ne parle pas anglais mam’zelle.

La belle blonde s’en est allé chercher une collègue qui m’a demandé à son tour :

- Qu’est-ce qu’on peut vous offrir à boire monsieur ?

- Coca-Cola, ai-je répondu suavement.

Bizarrement, je n’ai plus revu le sourire éclairant sur le doux visage de la blonde hôtesse unilingue. Un air de beu pour le reste du trajet. Décidément, chez Air Canada, ils n’ont plus le sens de l’humour...

mercredi 17 février 2010

On the top of Whistler


Mettons milieu des années 90. Séjour à Whistler chez Denys et Manon. Milieu de juillet. On va aller faire un tour sur la montagne. Non ?

Un premier « monte-pente ». Ça va bien. Puis un deuxième. Ensuite, un autobus (genre scolaire jaune) pour contourner partiellement la montagne. Et ce troisième monte-pente bien baptisé le Seventh Heaven Highway : le sol est très très loin sous nos semelles. Et on arrive …

Malgré la mi-juillet, ya du monde qui font du ski. En bas, on voit le village mais tout est tellement … petit ou minuscule.

Cet aprem, en regardant les filles descendre la piste olympique et risquer leurs vies, je suis allé fouiller dans cette vieille boîte d’archives et, hourrah, j’ai retrouvé cette photo du blogueur exhibitionniste et sa bedaine naissante dans les neiges éternelles de Whistler ...

samedi 9 janvier 2010

Pur Noisetier

Vous connaissez cette pub où l’on nous vante les vertus d’un collier ou bracelet fait à partir de morceaux de branches de cet arbre ? Avec le comédien Marcel Leboeuf comme porte-parole … Quelque chose qui m’apparaissait un peu comme du charlatanisme ou du miracle en promesse pour les crédules. Hé bien le blogueur porte ce collier désormais. Explications …

Au souper de Nowell, Hector Toe, mon beauf, portait ce bracelet supposément bénéfique contre les problèmes de peau, les douleurs musculaires diverses, voire même l’arthrose et autres indispositions. Il m’avouait que le simple port du petit bracelet lui avait éliminé des peaux sèches autour des yeux et des raideurs dans le cou. Comme ça. Sans explication et sans miracle. Le port du bracelet Pur Noisetier l’avait débarrassé de ces tares qu’il endurait depuis des années. Qui plus est, il avait un de ces fameux bracelets qu’il m’a offert.

N’ayant rien à perdre, je l’ai enfilé de facto en pensant à ces maudites petites parcelles de peux sèches que j’ai dans les oreilles depuis des années (psoriasis ou eczéma ?) et qui font même de minuscules galles à l’occasion quand je gratte trop. J’ai eu beau essayer diverses crèmes ou lotions : rien n’y faisait.

Vous me croirez si vous voulez mais quatre jours plus tard (oui, oui : 4), tout était disparu dans mes oreilles. La pureté totale dans mes pavillons. Le lendemain, le fameux petit bracelet s’est brisé durant mon sommeil. Impossible à réparer. Dix jours plus tard, les petites peaux sèches réapparaissent. Hier, je me suis procuré un collier Noisetier (moins de $20 chez Jean-Coutu) et ce matin, les petites kliss étaient à nouveau disparues.

Voilà !

jeudi 17 décembre 2009

Une blague ministrable ...

Vous vous rappelez de Pierre Pettigrew ? Ex-député du comté fédéral de Papineau (actuellement détenu par le Fissapet) et ex-ministre des Affaires Internationales dans le gouvernement Chrétien. J’ai une petite anecdote perso dans laquelle il joue son rôle de ministre. Je vous la raconte.

Ça se passait dans une succursale de la SAQ sur l’avenue du Parc, il y a une bonne dizaine d’années, sinon plus. Autrement dit, dans Outremont, ma chère. J’y suis avec mon pote Roger pour approvisionner notre soirée chez lui dans la montagne. Je cherche notamment une Vodka nouvellement connue sur le marché : la Iceberg, une canadienne (chose rare) produite à partir de l’eau des glaciers au large de Terre-Neuve. La Iceberg a même gagné un ou des concours internationaux, battant même la célèbre Absolute suédoise.

Dans le rayon réservé aux vodkas, nous cherchons, mais nous ne trouvons pas. J’aperçois le ministre Pettigrew qui fouine dans notre rangée à quelques mètres de nous.

Arrive alors le gérant de la succursale que nous avions réclamé. Je lui demande s’il connaît la vodka Iceberg. Devant sa réponse affirmative, je lui demande où elle est. Désolé, il n’en a pas. Je lève le ton :

« Comment ça vous n’en avez pas ? Heillle ! C’est une boisson CANADIENNE et vous n’en avez pas ? Vous avez des vodkas russes, suédoises, finlandaises, mais la CANADIENNE, vous ne l’avez pas ! Notre pays c’est le CANADA monsieur … ».

En même temps, j’observe le ministre du coin de l’œil. Avec le volume de ma voix, c’est sûr qu’il m’entend. Il ne regarde pas dans notre direction, mais je vois clairement son sourire …

Je poursuis ma plainte verbale. Le gérant essaie de me calmer poliment et mon chum Roger ne me trouve pas très drôle de faire le smatte dans SA succursale.

Finalement, avec mon insistance sur le CANADA, NOTRE PAYS, le gérant surprend mon regard vers le ministre, remarque également le sourire de celui-ci et … finit par comprendre le stratagème.

On a finalement choisi une bouteille d’Absolute, serré la main du gérant et fait un sourire clin d’œil au ministre. Ça n’a pas empêché Roger de me dire, une fois sortis de la place : « Essti qu’t’es con ! ».

lundi 14 décembre 2009

Dimanche soir nostalgique

Plutôt que regarder « les meilleures » blagues de Tout le monde en parle dimanche au soir, j’ai pitonné sur le poste PBS-Plattsburgh où on présentait un spécial Ed Sullivan et le Rock and Roll.

Débordement de nostalgie avec ces premières incartades des groupes brittish en sol américain. Les Beatles et les Rolling Stones, bien sûr, mais aussi les Doors, Eric Burdon and the Animals, Gary and the Pacemakers, The Young Rascals. Janis Joplin et autres icônes de l’époque. Tous présentés par l’imperturbable Ed Sullivan qui aimait bien leur serrer la main après la prestation. Et d’observer les jeunes spectatrices dans la salle qui ne fredonnaient pas les paroles, non : elles criaient aux meurtre !

Puis j’ai vu cette pochette d’un disque vinyle, celle de mon premier « long-jeu » acheté quelque part dans les années 60 : Best Hits – High Tide and Green Grass – The Rolling Stones ! De voir cette pochette m’a ramené ces tounes en tête : Satisfaction, 19th Nervous Breakdown, Time is on my side, It’s all over now et ma préférée, Not fade away.

M’est aussi revenue une pensée pour mes parents Maurice et Cécile qui m’entendaient hurler ces tounes dans cette pièce si peu insonorisée et qui enduraient ces montées d’adrénaline. Comme celles de ma sœur Line qui s’époumonait en criant « Qui sont ces gens » de Christine Chartrand (allez Line … un sourire ici). Des parents en or pour cette époque … dorée. Vraiment !

mardi 24 novembre 2009

Claude Charron et les Rolling Stones

Hier, j’écoutais le clip de l’heure sur Youtube : la chanteuse étrange Susan Boyle (l’anglaise qui a gagné le concours Great Brittain’s got talent malgré son look … euh … très ordinaire) qui chantait un extrait de son récent CD : une chanson magnifique des Rolling Stones intitulée Wild Horses. Cette chanson m’a remis en mémoire ce souvenir qui date de 1971 …

Je suis à Montréal depuis un an pour mes études collégiales. En fait, j’ai commencé ma deuxième année au collège Ahuntsic et je suis en appart pour la première fois avec des potes étudiants. Soir d’automne dans le Vieux-Montréal avec les boys. Dans un bar drôlement nommé Chez Dieu. Pas trop de monde dans la place pour cette soirée de semaine ordinaire. La bière rentre bien …

Soudainement, nous apercevons, seul sur la piste de danse, le député de Saint-Jacques du Parti Québécois, et j’ai nommé Claude Charron, le grand pourfendeur de Bourassa. Il danse très élégamment. Fluide malgré sa petitesse, il bouge comme un danseur de troupe moderne et ça nous fascine carrément. Look cool, cheveux longs bouclés, il est comme ailleurs dans sa tête. C’est impressionnant. Et puis c’est un personnage public fort populaire …

En le voyant quitter la piste de danse, nous l’apostrophons et l’invitons à notre table pour une bière. Il accepte et nous sommes joyeux de la chose. Même qu’un splif roule autour de la table et notre invité en tire une poffe. Nous sommes aux oiseaux. Placotage, sourires et béatitude.

Et puis Wild Horses des Stones qui commence avec la voix plaintive de Jagger. Charron est assis à mes côtés et me glisse dans l’oreille : « Tchèques la subtilité du drum dans cette chanson-là. Écoute, y en a pas de drum. Pour l’instant ! Et, tu vas voir, juste au début du troisième couplet, Charlie Watts va commencer un beat très délicatement … ».

Exactement comme il l’avait décrit. Éberlué j’étais de constater qu’un député de l’Assemblée Nationale de mon Québec pouvait connaître cette subtilité d’une chanson des Rolling Stones et que moi, le ti-cul de la campagne, j’étais là, à côté de lui, à minuit dans un bar de la ville, pour recevoir cette confidence dans mon oreille droite.

N’essayez même pas d’imaginer comment j’aimais Montréal et ma vie à cette époque …

vendredi 9 octobre 2009

Vélocipède

Hier, j’ai encore utilisé mon vélo pour aller au bureau des Postes expédier un paquet pour mon pote Jean-Louis à Winnipeg. Dès les premiers coups de pédales : la misère !

Ce corps vieilli n’en peut plus de forcer de la sorte pour faire avancer la bécane. Me semble-t-il que ça sera ma dernière année comme vélocipède. Trop souffrant et trop exigeant pour ma vieille carcasse.

Rendu à destination (environ un kilomètre), une question m’est venue : comment sont mes pneus ? J’ai vérifié : ils étaient d’une mollesse extrême. Si vous ajoutez mes 245 livres, ils étaient carrément à plat !

Je suis donc allé gonfler ces malheureux pneus coin St-Zotique et Papineau et, une fois remis en selle … j’avais rajeuni de 20 ans ! Ça roulait pas à peu près ! Me sentais quasiment prêt pour le Tour de France.

Morale de l’histoire : vieux cyclistes, vérifiez vos pneus après le début de la saison !

samedi 12 septembre 2009

Dame Yolande

Elle est décédée le 8 septembre dernier. Elle était âgée de 79 ans. Dame Yolande, c’est la mère de Sylvie Leblanc, une très bonne amie que j’aimais bien taquiner en l’appelant « Miss White », alors que nous bossions ensemble dans le Plateau.

Beaucoup de gens ont connu Dame Yolande dans le Plateau pour la simple et bonne raison qu’elle fut, pendant 18 années qu’elle a adorées, l’attachée politique, la secrétaire, la confidente et l’amie de Gérald Godin, notre député-poète national. Par la même occasion, dame Yolande avait également tissé des liens d’amitiés avec Pauline Julien, la chanteuse et compagne de vie du député de Mercier, ce fameux comté qu’il avait ravi au PM Bourassa le grand soir du 15 novembre 1976.

Mais revenons à Dame Yolande. Via ma chum Sylvie, j’avais obtenu un rendez-vous avec sa mère pour discuter ensemble et ainsi alimenter un article que je devais faire sur son ancien patron (l’article est ICI).

À la demande expresse de Dame Yolande, nous nous étions rencontrés dans un petit resto de frites et burgers de la rue Rachel dans le Plateau. Rien d’excessif, vous en conviendrez.

Alors nous discutons et nous placotons de ces belles années avec Gérald Godin et elle me raconte, souvent avec émotions, l’atmosphère de l’époque et la personnalité attachante de son ami-patron.

Soudainement, c’en est trop. En ressassant ces souvenirs, Dame Yolande devient trop triste, le « motton » lui saisit la gorge et les larmes ne peuvent plus rester à l’intérieur.

Et le chroniqueur n’en mène pas trop large lui non plus en voyant cette belle dame pleurer devant lui. Tellement que j’ai éclaté un peu moi aussi et plutôt que la consoler, me suis mis à pleurer avec elle. En silence, bien sûr, mais, mettons que ça coulait …

Alors Dame Yolande, s’apercevant de la chose, s’est aussitôt ressaisie, m’a pris l’avant-bras et m’a dit :

« Heille ! On arrête de brailler ! On a l’air de deux vrais fous ! ».

Voilà mon chaleureux souvenir de Dame Yolande.

jeudi 2 juillet 2009

Michael Jackson et mon fils

Tous les médias et même plus en ont parlé ou traité jusqu’à plus soif. Je vous reviens sur le sujet avec ma petite histoire perso où le chanteur N’A PAS le premier rôle.

Fin des années 80. Thriller l’album est sorti depuis belle lurette et le chanteur se promène sur la planète avec son méga-spectacle dont ce passage prévu au stade olympique à Montréal. Nous avons nos billets Jean et moi mais, comme ça lui arrive souvent, il est en retard et je l’attends à la maison chez moi, les deux billets en main. Le retard se prolonge et nous allons rater le début … Merde !

Je me décide et je dis à mon fils JF (environ 10 ans) : « Mets ton coat de Michael Jackson, je t’emmène au stade olympique voir les … Expos ».

Joie débordante de fiston qui enfile son jacket de cuir rouge écarlate avec des dizaines et des dizaines de zippers. Vous vous rappelez cette mode ?

Arrivés au stade, JF est songeur. En voyant tous ces posters et autres bidules de Michael Jackson il se demande si … Mais oui JF, ce ne seront pas les Expos mais le Roi de la Pop.

Exubérance du ti-cul choyé. Son premier show n’en sera pas un de Fanfreluche ou de Passe-Partout. Il exulte !

Nous avons rejoint Pierre, Fernand, Léo, Denys et sa Manon dans les estrades. Me rappelle aussi que l’alcool était interdit (incroyable mais vrai !). Nous avions quand même nos réserves camouflées dans des gourdes en cuir cachées sous nos aisselles. J’avais opté pour alcool-pamplemousse, mon drink de l’époque.

Mais la souvenance de mon fils, les yeux écarquillés par tout ce tape-à-l’œil et cette foule gigantesque. Et aussi sa fébrilité quand la « vague » des spectateurs arrivait. « Prépare-toi papa ! Prépare-toi ! La vague arrive ! ». Et de nous lever avec les bras dans les airs pour suivre le mouvement. Et les milliers de briquets allumés l’ont quasiment achevé tant était grand son enthousiasme. Quelles belles images dans ma tête !

Le show ? Bof ! Il n’était pas dans mes favoris. Je trouvais ça trop disco, trop danse. Mais ces souvenirs avec mon fils, je les lui dois. Merci Michael.

mardi 3 février 2009

Comment réagir ?

Une dépêche vient tout juste de sortir sur Cyberpresse : deux piétons heurtés à mort par un camion de déneigement. Le chauffeur a subi un violent choc nerveux, de même que plusieurs personnes ayant assisté à la scène.
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Ça me fait remonter en 1973. Je marche sur Saint-Hubert avec mon chum Dag. C'est une très belle journée, agrémentée par le fait que je m'en vais acheter mon premier appareil photo 35mm, un magnifique Pentax, chez L.L. Lozeau.
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Nous sommes à une intersection et attendons le feu vert. Le voilà. Mais un hasard m'a fait regarder en diagonale et sur l'autre coin de la même intersection, j'ai vu les dernières secondes d'un monsieur qui est passé sous les roues d'un immense camion (un 16 roues ???) et en ressortir comme un tas de linge fripé.
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Ma réaction ? J'ai pointé l'incident avec l'index de la main gauche, je me suis mis à crier et ... je suis parti à courir pleine vitesse pour m'arrêter 100 mètres plus loin, à l'autre intersection de la rue Saint-Hubert.
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Tout essoufflé et le coeur battant la chamade, me suis retourné lentement pour voir derrière moi ... mon chum Dag qui arrivait lui aussi à pleine épouvante.
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Façon de vous dire que je ne serais pas d'un grand secours dans des cas similaires. Pourtant mon fils, pompier, a cette fibre du sauveteur et a déjà opéré à quelques reprises dans des situations d'urgence. Chose certaine, son calme et sa bravoure, ça n'est pas héréditaire, je vous l'assure.
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Et vous, vous vous en tireriez comment ?
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Hey, trois "vous" collés. Meilleur en français qu'en sauvetage ...

mardi 13 janvier 2009

Jimmy au Père Lachaise

Avant-hier, je recevais d’outre-mer cette photo de la tombe de Jim Morrisson, le chanteur des Doors que je vénère presque autant que Neil Young. Une photo prise au cimetière du Père Lachaise à Paris, par mon français favori, Michel Antoine. Ce qui m’a rappelé l’anecdote suivante tirée de mon unique et bref voyage en Europe en 1995.

Parmi les incontournables à visiter durant ces 6 journées à Paris, figurait en tête de liste le tombeau de Jim Morrisson au Père Lachaise. Et du même coup, arpenter ce fameux cimetière connu aux quatre coins du globe.

Bien sûr, le Père Lachaise comporte des tombes prestigieuses telles Chopin, Molière, LaFontaine, la Piaf, Montand et Signoret. Mais Jackie, Denis et moi n’en avions que pour ce cher Jimmy, notre Rider on the Storm. Et pour commémorer cette visite, j’avais même apporter une bouteille de vin dans le but de me faire photographier, appuyé sur la tombe de Jimmy, avec le goulot dans la bouche pour simuler une cuite avec mon idole.

Spécial le Père Lachaise. Un très grand espace dans Paris qu’on ne voit presque pas de la rue parce qu’entouré d’un mur de pierres d’au moins cinq mètres. Mais une fois à l’intérieur : quel contraste. Du vert mes amis, mais du vert comme on en voit très peu ailleurs sauf, peut-être, dans la jungle. Le sol, bien sûr avec cette pelouse parsemée de tombes. Mais aussi cette voûte au dessus de nos têtes : c’est à peine si on entrevoit une parcelle de bleu du ciel. Tout est couvert par la verdure des branches et feuilles de ces arbres gigantesques et plusieurs fois centenaires. Beauté magnifique qui vous imprime un silence dans l’âme.

Tout en poursuivant notre quête de la tombe de Jimmy, on note ces innombrables flèches grafitées sur les tombes, nous indiquant le chemin à suivre pour se rendre chez Jimmy. Un irrespect des autres mais, bon, on en profite puisque ça n’est pas évident de s’y retrouver.

Nous arrivons chez Jim Morrisson. Première surprise : il y a plusieurs personnes, je dirais une vingtaine. Deux ou trois policiers ( !!!) pour empêcher … quoi ? Beaucoup de fleurs et d’encens qui brûle aussi, avec des chandelles et cierges allumés. Je suis surpris par l’âge de ces jeunes dont plusieurs n’étaient même pas nés quand Jim est partie en 1971.

Tout ceci pour vous dire que ma fameuse photo alcoolisée avec Jim : il n’en était même pas question. C’eut été totalement con, voire sacrilège. Rendu sur place, mon projet s’est éteint bien rapidement, l’émotion et les frissons l’emportant sur ma niaiserie de type adolescent. Me suis approché de la tombe, l’ai touchée d’une main en soufflant à voix basse : « Salut Jim ». That’s it and that’s all.

Et pour vous dire franchement, sur le chemin de la sortie, j’étais fier de n’avoir pas succombé à ma connerie. Même âgé de 42 ans, j’avais comme … vieilli, me souviens-je. Ado, sors de ce corps !

lundi 22 décembre 2008

Ma dernière Messe de Minuit

Dans les années 70, j’étais vraiment maniaque de photographie. Me rappelle l’agrandisseur au-dessus du bain dans les toilettes, avec le révélateur, le fixateur et autres liquides chimiques pour faire réagir les sels d’argent et faire apparaître l’image sur le papier blanc : quel beau miracle !

L’été 77 (ou 78 je crois), monseigneur Aucoin (si ! si !) nous avait même permis à Dag et moi de grimper dans l’un des deux clochers de l’église Saint-Vincent-Ferrier pour y prendre quelques clichés du quartier vu d’en haut. Revenu en bas, j’avais aussi pris une photo en contre-plongée des deux tours de clochers avec un filtre rouge, ce qui donnait, en arrière-plan, un ciel hyper-foncé contrastant avec les poffes de nuages totalement blanches. Une image superbe.

Pour la Noël, j’avais pris l’habitude de prendre quelques unes de MES photos, les reproduire en 5’’ X 7’’ et les envoyer comme carte de souhaits avec les mots de circonstances écrits à l’endos de l’image. Pour cette année-là, j’avais même envoyé à Monseigneur Aucoin ma belle photo des clochers avec approximativement ces mots : « Pendant cette période de consommation à outrance, puissions-nous prendre quelques instants pour repenser à nos qualités d’êtres humains … » ou quelque chose du genre. Ma façon de dire merci au curé-monseigneur pour l’escalade jusqu’aux cloches.

24 décembre. Nous sommes tous chez Adrien et Rita, dans l’attente de l’ouverture des cadeaux. Un peu avant minuit, Rita (c’est la belle-mère) décide qu’ELLE ira à la messe de minuit. Je décide de l’accompagner. Une fois installé sur le banc d’église, je constate que monseigneur Aucoin sera l’officiant, comme il le fut également pour le baptême de mon fils JF l’année précédente.

Arrive donc le sermon et le monseigneur qui grimpe dans sa petite tourelle pour venir nous parler. « J’ai reçu plusieurs cartes de souhaits provenant de vous mes chers paroissiens … Et il y en a une qui exprime vraiment ce que j’aimerais vous dire en cette nuit spéciale …» …

NON ! C’est pas vrai ! Il ne va pas lire MA carte ! Je capote ! La belle-mère (qui a vu cette carte avant l’envoi) amorce un sourire qu’elle voile de sa main.

Et le monseigneur de commencer sa lecture : « Pendant cette période de consommation … ».

Phoque ! C’est bien la mienne ! La belle-mère rit davantage. Je veux fondre.

J’y pense tout d’un coup ! Il va peut-être me nommer publiquement ce malade !

Tension extrême …

Soulagement final, il ne m’a pas identifié (ou encore pire montré du doigt !!!). Fiou !

Mais au retour à la maison, gracieuseté de cette chère Rita, je me suis fait ramasser pas à peu près.

Chouchou du Curé ! Écrivain de sermons ! Secrétaire particulier de Monseigneur ! On m’a même demandé si je l’avais déjà vu sous sa soutane …

Quolibets et blagues ont ainsi parsemé ma nuit divine de la Nativité. Les Brisebois ne m’ont pas manqué et je vous l’assure, je n’ai plus jamais envoyé de carte au curé. Ni assisté à la sainte messe d’ailleurs.

Malgré tout, je vous souhaite à tous et à toutes, une belle période de réjouissances avec les gens que vous aimez vraiment et … très important … dites leur que vous les aimez. Dites leur ! Ça fait tellement de bien et ça coûte si peu …

jeudi 13 novembre 2008

Premières minutes d'un premier job

L’Annonciation dans les Laurentides, été 1969. J’ai décroché un poste de préposé aux patients à l’Hôpital psychiatrique de l’endroit. Aux interrogations normales et à la nervosité que suscite un premier emploi, me fallait ajouter le mystère, voire la crainte entourant l’univers de la folie. Dans le vocabulaire de l’époque, cet endroit s’appelait tout simplement l'asile.
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Nous avions certes reçu une courte formation d’environ une heure sur ce qu’est la maladie mentale et les types de patients soignés par l’Hôpital. Pour le reste, c’était l’abstraction totale et j’appréhendais, comme tous mes collègues étudiants, la rencontre avec mon premier fou.
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Première journée ! Je suis assigné au Troisième-Sud, l’étage des oligophrènes (des adultes avec 7 ans maximum d’âge mental). J’enfile mon sarrau blanc de préposé et me dirige vers LA porte qui me mènera au monde de la folie. Avant d’ouvrir, je jette un coup d’œil par le judas pour observer la salle. Tout est calme. Une trentaine de monsieurs sagement assis sur leur chaise autour de la salle. Allez Michel, ça ne sera pas si pire !
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J’ouvre donc cette porte et la referme illico derrière moi (c’est la consigne en psychiatrie). Ce fut leur signal. Ils se sont tous immédiatement rués sur moi ! Ils arrivaient des quatre coins de la pièce et m’ont isolé devant cette porte. Leurs visages interrogatifs, curieux, inquiets ou souriants, et leurs mains ! Leurs mains me palpant les bras, les cheveux, le sarrau, alouette !
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J’étais sidéré. Entouré de cette gang de « vrais » malades qui me posaient moultes questions (As-tu un bicycle ? Yé où ton char ? As-tu une soeur ? Restes-tu icitte longtemps ?), je n’en menais pas large. Et le plus grand d’entre eux (un longiline six pieds six pouces) qui sautillait sur place en mordant dans ses mitaines de contention tout en poussant des hurlements jouissifs ! Je vous le répète, j’étais terrifié en essayant de me dégager de cet essaim d'adultes exubérants du mieux que je pouvais, lorsque j’ai enfin compris . . .

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Brièvement, j‘ai aperçu deux préposés RÉGULIERS au fond de la salle et ces deux salopards étaient pliés en deux, morts de rire devant ma frayeur. Je n’ai jamais su quelle facétie ils avaient pu compter à ces cinglés pour les inciter à accueillir le NOUVEAU de la sorte, mais je vous jure qu’ils n‘ont pas raté mon initiation. Les semaines qui ont suivi m'ont permis d'apprécier l'expérience de cotoyer ces adultes-enfants et même de m'y attacher sérieusement. Mais ce premier contact, ouf !
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Comme entrée sur le marché du travail, vous admettrez qu’on ne m’a pas épargné. Malgré tout, ce souvenir vaut son pesant d’or et mes palpitations d’alors valaient bien cette brève confidence .

jeudi 6 novembre 2008

Cinquante-six berges ...

Avec cette superbe journée "indienne", le blogueur va aller quérir une bonne bouteille de Pinot Noir à la SAQ Beaubien et se l'enfiler lentement derrière la cravate qu'il ne portera surtout pas pour se souhaiter une santé correcte, sans séjour à l'hosto. Ça devrait suffire à mon bonheur pour les 365 prochains jours.

jeudi 9 octobre 2008

Petites Créances

Me revoilà en Cour. 1974 (à une année près). Mon premier char, une superbe Volvo 67 (la dernière année des modèles « ronds ») payée $700 et re-peinturée vert sapin, a de sérieux problèmes de freins. Laissé le char chez un concessionnaire Volvo pour estimation.

J’y retourne deux jours plus tard pour apprendre que ça coûterait presque $1000 pour la job et patati et patata. Je regimbe et refuse. On me présente une facture de $150 pour l’estimé. Je ne veux rien savoir mais on refuse de me remettre mes clés. Qu’à cela ne tienne, je suis un jeune kriss, je sors du garage en furie, je me dirige dans la cour, je repère ma Volvo, j’embarque et avec mon double de clé, je mets le contact et m’en retourne chez nous.

Quelques semaines plus tard, lettre officielle : on me poursuit officiellement et bla bla bla. Je me rends au Palais de Justice et fais transférer la cause aux Petites Créances qui en étaient à leurs premiers balbutiements.

Plusieurs mois plus tard, c’est LE jour du procès. Je passe le dernier en matinée : presque plus de monde dans la salle. Le gérant du concessionnaire est présent avec un mécanicien. Ils expliquent leur position mais le juge les interrompt en demandant : « Comment ça $150 ? Un estimé, c’est pas gratis ? ».

Doléances du gérant qui explique tout le travail du mécanicien, qu’il a fallu chauffer les pièces au gaz pour les démonter, etc, etc. Et que tout ça représente un coût qui ne m’aurait pas été facturé … si j’avais fait effectuer la réparation et patati et patata.

Je n’ai pas dit un seul mot en Cour ce matin-là. Je vous le jure (mes Honneurs…). Aussi vrai que je puisse vous l’affirmer, le juge a pris toute la paperasse que le gérant avait déposée sur son bureau, l’a garrochée par terre devant lui et s’est exclamé d’une voix rageuse : « Cause rejetée ! Les frais sont à votre charge ! ».

Sortir de l’enceinte le cœur joyeux. Me souviens qu’une fois dans le corridor, des étudiants en Droit m’ont fait passer un court questionnaire sur ma satisfaction ( !) du système Petites Créances. Quelques mètres plus loin, le gérant Volvo et son mécano devant les mêmes questions : réponses tonitruantes et, forcément, différentes.

Avec Jean, le pote qui m’accompagnait, nous sommes allés au Gobelet dans ma Volks Rabbit flambant neuve, pour célébrer cette belle victoire … sur le bras du concessionnaire Volvo.