C’était en 1976 sur la Montagne. La très mémorable prestation des 5 grands (1 fois 5 avec Vigneault, Charlebois, Léveillée, Deschamps et Ferland). Quelques 5 mois avant l’avènement du 15 novembre où le PQ et René Lévesque ont pris le pouvoir. La fébrilité étreignait le Québec comme jamais. On sentait que ça s’en venait …
Une foule record sur la Montagne. Nous étions arrivés tôt dans l’après-midi pour s’assurer une bonne place, environ 50 mètres directement au milieu devant la scène. Nos étions six si ma mémoire est fidèle. Et les médias du lendemain ont parlé d’une foule de plus de 200,000 fêtards.
Les heures s’écoulent et la place se remplit rapidement. Plein de monde tout autour et ça devient difficile de bouger. Environ une heure avant le spectacle, une envie irrépressible de pisser me prend. Mais, oups, les toilettes ne sont pas très rapprochées. Mais il me faut pisser.
Alors je me lève et je quitte la gang pour aller me soulager. Pas facile de se déplacer dans une telle marée humaine. De sorte que 15 minutes après mon départ et mes efforts pour atteindre la forêt ou les cabanes-toilettes, je n’avais franchi qu’environ 20 ou 25 mètres. Pas drôle ! J’y réfléchis et j’en conclus que si j’arrive à destination et que je m’y soulage, je ne pourrai jamais revenir joindre ma gang à temps. Décision automatique, je reviens à ma place et … je souffre.
J’ai alors élaboré mon plan. La noirceur approche. Et … le show commence. Profitant de l’attention de tout le monde vers la scène, je suis agenouillé. Je baisse ma braguette, je saisis une bouteille de vin vide (un Pisse-Dru, je vous le jure) j’aligne mon gland sur le goulot et j’y vide ma vessie. Mon souvenir est une joie … double. La jouissance de soulager ma vessie en remplissant la bouteille et ma joie de voir le spectacle tant attendu (lui aussi) démarrer.
Je saisis un kleenex usagé et je l’enfouis dans le goulot pour bloquer tout déversement. La première chanson finie, tout le monde se lève pour l’ovation. Ça circule mieux : je me faufile sur ma gauche, je franchis environ 5 mètres et je dépose la bouteille par terre près du sac à dos d’un inconnu et … je réintègre ma place rapidement pour terminer l’ovation avec mes amis et me rasseoir en même temps que tout le monde.
Je ne sais pas si l’héritier de la bouteille de Pisse-Dru s’est fourvoyé dans les minutes suivantes ni comment ma bouteille a été traitée. Je n’ai plus jamais regardé vers la gauche . J’ai regardé DEVANT et j’ai vu et entendu un show mémorable dont on parle encore …
Avec Denise, Hubert, Ginette, Dag et … me souviens plus.
Me souviens aussi que pendant l’attente du show, des petits avions survolaient la foule en traînant des bannières qui flottaient dans le ciel et sur lesquelles on pouvait lire les souhaits de Bonne Fête Nationale avec le nom du commanditaire. Soudain, nous en avons aperçu un spécial sur la bannière duquel on pouvait lire : Mangez d’la marde (Plume). Pour de vrai !
Pour ma part, je serai moins scato et vous souhaite à tous et à toutes une très bonne Saint-Jean et du plaisir à n’en plus finir avec vos proches.