Le 2 décembre dernier, je vous exposais ma vive déception de n’avoir pas assisté au spectacle que donnait Neil Young la veille au Centre Bell. Deux semaines plus tard, je lis un commentaire provenant de Cosnes et Romain en … France. C’est le plus long commentaire à ce jour sur mon blogue et il me prouve qu’il y a plus maniaque de Neil Young que moi. Et prouve aussi que la fameuse expression « l’univers » du blogue n’est pas si exagérée … Alors je vous reproduis les beaux coups de plume de Michel Antoine, notre cousin d’outre-mer à tous …
Cher Mr Crocomickey, la raison qui m'a incité à vous présenter cette requête est aussi la suivante : votre attachement à Neil Young...
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En 1974, je me trouve dans un troquet (bar) où un pote (chum) de lycée déboule l'air ravi, un vinyle précieusement maintenu sous le bras, chose qu'il venait d'acquérir au prix de douloureuses et patientes économies, c'est à dire à un prix n'ayant aucune signification économique, aucun caractère de vénalité; le prix du coeur et de la passion.(je me souviens qu'un 33 tours coûtait alors 37,50 FF, ce qui représentait une somme importante quand on avait pas le sou !).
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Le vinyle, la chose en question, était : "Harvest" de Neil Young…
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Je me suis littéralement foutu de sa tronche, arguant de je ne sais plus quelle imbécillité mal à propos, déblatérant un artiste que je connaissais tellement peu et au sujet duquel mon avis gratuit était tout simplement obscène. J'écoutais alors beaucoup de rock and roll, doors, floyd, stones, musique classique, cohen, et autres gallagher, creedence… toutes sortes d'artistes et de styles que je continue à aimer.
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Avec une énorme faiblesse pour Moustaki, mon préféré, mon Maître à penser à cause de ses idées et de sa philosophie sur la vie, l'amour, l'amitié, le partage, le bonheur, le refus de l'autorité et de l'oppression, sa façon de les exprimer simplement, au moyen d'une musique bien à lui, et de mots que ne savent agencer que les poètes. Je regrette beaucoup qu'en dehors de quelques chansons éternellement divulguées, d'autres de sa création (nombreuses et admirables) ne soient pas plus connues.
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Par amitié pour mon pote, j'ai écouté "Harvest" qu'il m'a par la suite prêté.Et ce fut LA REVELATION, la beauté de l'âme à l'état pur, s'exprimant en voix et en musique ; la conversion de St Paul (sur le chemin de Damas... ?) c’est du pipi de chat en comparaison de ce que j'ai pu ressentir... mais St Paul n’a pas connu Neil Young. Voilà, c'est tout.
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Je comprends très mal l'anglais quand il n'est pas prononcé « style » comme on apprend à l'école. Alors l'anglais chanté et comme c'est souvent le cas, trop rapidement et (ou) avec un quelconque accent spécifique à certains anglophones..., c'est pire.
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Neil Young, ça va encore, mais étant à des lustres de tout comprendre, je me suis fondu, dissous, liquéfié dans ce que j'écoutais, traduisant quelques mots au gré des phrases chantées et les adaptant à mes émotions, à mon ressenti, à mon univers.Tout m'allait si bien ; je suis devenu un admirateur inconditionnel de ce mec là. J'ai par la suite, et toujours, adopté tous les albums parus et paraissant, et peut être autant que vous, Cher Mr Crocomikey !!!
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A partir de ce moment, dans ma communication avec certains(es), j'ai souvent amené discrètement, sur la pointe des pieds, au moment qui me semblait opportun, le sujet de mon admiration pour Neil Young, sans partage en retour la plupart du temps, ce qui m'a souvent navré.
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Par contre, la rencontre de fans me ravit toujours, et bizarrement me flatte énormément comme si Neil Young était une partie de mon être. Bien évidemment, il en est une, mais il ne s'agit là que d'un fantasme et du transfert qui s'est opéré au fil du temps entre moi même et ma perception de sa création. Combien de fois me suis-je pris à rêver de le rencontrer seulement quelques instants pour lesquels j’aurai fait ou donné n’importe quoi ? Mais n’est il pas mieux justement de demeurer en état de rêves, la réalité souvent désenchante.Dans un esprit de partage, j'ai beaucoup gonflé de gens en leur faisant écouter ce que je percevais comme quelque chose d’admirable. Pour me faire plaisir, on m’a dit quelques fois que ça l’était.
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Claudine, l'amour de ma vie, connue en 1977, je l’ai abreuvée, saoulée plus que de raison de Neil Young; elle est devenue (et est toujours) mon épouse en février 1979, nous fêterons donc nos 30 ans de vie commune en février prochain !Saoulé également nos deux enfants, Marion (28 ans) et Simon (22 ans), qui ne m’en ont jamais voulu, ont apprécié, et sont des amateurs très éclairés de musique, très éclectiques en la matière.
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Une de mes nièces, la petite trentaine, m’a confié tout récemment qu’elle venait de découvrir « Harvest » qu’elle se passe en boucle, complètement émerveillée de cette découverte.
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Énormément de monde a déconseillé à Neil Young de chanter, et même un blaireau d’ingénieur du son lui prédisant, lors d’un enregistrement en studio, qu’il ne réussirait jamais en tant que chanteur. Moi j’adore la voix de cet artiste, sa couleur émouvante, touchante et rebelle aussi ; elle est son empreinte, sans parler de l’incroyable diversité de ses musiques, dont celles semblant les plus simples sont en réalité extrêmement pointues ; il suffit de s’y colleter…
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J’ai eu le bonheur d’assister à un concert de Neil Young & Crazy Horse le jeudi 14 mai 1987 à LUXEMBOURG, dont j’ai gardé le ticket d’entrée qui porte le n° 0001 ! C’était fabuleux : concert intimiste comme je les aime, possibilité de se déplacer et de se trouver sans problème au pied de la scène avec Neil à moins d’un mètre… le rêve.
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On a eu droit à la totale avec :
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- une partie acoustique, Neil seul au piano ou à la guitare, avec ou sans harmonica, interprétant tous les morceaux cultes, demandant au public ce qu’il voulait entendre ; je me demande encore aujourd’hui pourquoi je me suis trouvé incapable de prononcer un seul titre de chanson…
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- une partie électrique délirante avec le Crazy en pleine forme et notamment une version époustouflante de « Like a Hurricane ».
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Les gens flashaient de toute part, j’étais écoeuré de ne pas avoir pris mon appareil photo, normalement interdit…
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Quelques années plus tard, un concert, dont j’avais déjà pris le billet, a été annulé à mon grand regret. La cause : Neil s’était méchamment coupé un doigt un découpant du saucisson !!!
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Voilà en gros, Cher Mr Crocomickey ce que je voulais raconter, sans vouloir vous importuner.
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En tout cas, vous l’aurez compris, Neil Young est également MON Neil Young à MOI, je vous accorde tout de même le partage !