L’été 1970. C’est mon dernier été « à la campagne » dans le petit mais charmant village de Labelle dans les Laurentides. Je quitterai en septembre pour aller étudier en ville et j’ai bien hâte.
Un week-end du mois d’août où on reçoit la visite de Montréal : deux oncles, deux tantes et deux cousins. Beaucoup de monde dans la maison.
Le samedi soir, je suis avec mes chums et nous revenons de la petite montagne où nous avons fumé quelques splifs de libanais rouge. En arrivant au parc municipal, je réalise que c’est MON club qui est en train de jouer la partie de baseball en cours. J’avais oublié…
Le coach m’intime l’ordre de venir jouer et m’installe comme frappeur suppléant. Arrivé au marbre, les balles rentrent vite. C’est un club d’adultes. Mais, chanceux comme je suis, j’hérite d’un but sur balles. Fiou !
Je trottine jusqu’au premier. Je m’avance donc de quelques pieds, je me penche avec les deux mains appuyées sur les genoux et j’observe le lanceur, prêt à retraiter en vitesse au premier s’il tente de me prendre à contre-pied. Le jeu du chat et de la souris.
Soudain, la malédiction : je pogne le FIX. Complètement dans la lune et la tête partie je ne sais où.
Ce qui m’a réveillé, c’est le son de la balle qui arrive dans le gant du joueur de premier but qui, vous le comprendrez bien, n’a eu aucune difficulté à me toucher pour ainsi me retirer. L’air penaud, je suis retourné sur le banc des joueurs avec le regard abasourdi du coach qui ne croyait tout simplement pas ce qu’il venait de voir.
Cette mésaventure aurait pu se terminer là, tout simplement. Mais elle m’a hanté plusieurs années parce que … l’oncle John assistait au match. Pendant des années, il n’a cessé de me rappeler ce jeu dans les réunions de famille.
« Michel ! Comment t’as fait ? Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie (et j’en ai vu du baseball, crois-moi). T’as même pas cligné de l’œil ! Aucun mouvement, aucun ! À quoi tu pensais ? C'est quasiment impossible !»
L’oncle John est décédé ya deux ans. Je suis sûr qu’il la raconte encore dans l’au-delà à qui veut bien l’entendre. Salut John !
dimanche 3 mai 2009
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7 commentaires:
méchant fix,
j'ai été manquer un examen d'anglais au cegep, dans les mêmes conditions.
OUPS...
Une belle histoire d'anti-héros! Tu ne l'as jamais dit à l'oncle John que t'étais gelé?
« Dans les mêmes conditions » comme dit Barbe blanche, j'ai déjà calé un verre de lait en rentrant de veiller. Il faut savoir que le lait et moi, ça ne fait pas bon ménage, je n'en mets même pas dans mon café!
Papa n'en revenait pas. Il m'a laissé aller me coucher sans dire un mot mais le lendemain matin, on a eu tout un déjeuner causerie!!!
À cette époque ma chère Zoreilles, un ado ne disait pas à so mononk ben straight qu'il était stoned !
Non, pas vrai, Croco? Tu me dis pas que tu t'étais gardé une petite gêne ec ton mononk?
;o)
T'aurais été mieux de passer pour stoned que pour « pas vite d'la poire! »
1-0 pour moi!!! Gnan gnan
Oh que j'te comprends! Ou ton oncle c'est selon...
Comme je passe le plus clair de mon temps sur les estrades de terrain de baseball,si je vois mon ado de gars pogner le fix je vais vite comprendre. (grâce à toi !)
Nous attendons toujours ta présence à une partie.
Je devrais y aller avec Claude un de ces dimanches ...
:-)
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