Ya deux ans, au tout début de ce blogue, je vous contais cette belle histoire. Puisqu"à cette époque, à peine dix personnes lisaient mes écrits (incluant mes deux soeurs, mes deux chums, Doparano et Rosie) je vous la remet donc sous les yeux. Ça va comme suit :
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Permettez-moi de vous raconter cette courte anecdote concernant deux amis solides qui m’endurent depuis une trentaine d’années. La photo remonte au début des années 70 où les deux gratouillaient la guitare en arrivant (péniblement …) à vocaliser quelques tounes des chansonniers de l’époque.
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On se transporte au Bowling Métropolitain situé juste en face d’un célèbre abreuvoir de l’époque nommé Le Gobelet, rue Saint-Laurent. Gros tournoi de quilles au cours du weekend et nos deux lascars ont réussi à décrocher un contrat pour y faire un peu de musique, genre ENTERTAINMENT comme ils disent . . .
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Fébriles, les artistes s’installent le samedi en fin d’après-midi, branchent le mini-ampli, accordent les guitares et commencent leur prestation avec un tube des Karricks, un duo populaire formé de Claude l’Ours Lafrance et Michel Mc Lean. Ça s’intitule Au chant de l’Alouette, une ballade folklorique que vous avez sûrement fredonné au cours de votre existence.
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Frénésie et enthousiasme qualifient cette performance de nos deux espoirs de la chanson. Les deux dernières strophes arrivent :
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Au chant de l’Alouette, je veille et je dors
J’écoute l’Alouette et puis je m’endors.
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Le dernier accord s’évapore dans la salle : aucun sourire dans la foule, aucun applaudissement. Une indifférence presque parfaite n’eut été de l’exclamation bien sentie d’un quilleur frustré : «Vos gueules!».
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Le proprio s’approche illico des bardes en herbe, leur tend un billet de 20 dollars et les exhorte à quitter les lieux sur-le-champ. Penauds, Denis et Richard (alias Ricdam qu'on voit en avant-plan sur la photo) ont obtempéré sans demander leur reste.Vous l’aurez deviné, leur carrière de musiciens a pris fin à cet instant précis. L’informatique et l’automobile les ont mieux servis au fil des ans.
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Beaux joueurs, je les ai maintes fois entendus réciter cette déconfiture avec l’aplomb de ceux qui savent rire d’eux-mêmes. Et invariablement, l’histoire se termine de la même façon :«On s’est vite consolés en utilisant ce formidable cachet pour aller nous procurer un cube de libanais rouge...».
10 commentaires:
Eh! Que c'est bien dit mon cher Mickey ;-) Si j'me souviens bien, c'était plus fraternel, en face du bowling. Mais demain matin, à 8.00hrs, Denis pis moi, on va jouer du marteau... Ça ,ça va être moins drôle, en ce qui me concerne :-(
commencer sa carrière
de chanteur
dans une salle de quilles,
c'est s'assurer une carrière très courte,
peu importe le talent des artistes.
au moins ils ont été payés,
alors ils étaient des professionnels.
wow...
Quelle anecdote savoureuse!
;o)
Oui, je me souviens de l'avoir lue, cette délicieuse histoire, mais je l'ai relue de nouveau, avec des yeux neufs et m'en délecte encore plus que la première fois ! :-)
Après deux ans, je suis toujours là... pour y rester.
Que vous êtes fines mes "vieilles" lectrices !
Fines et vieilles.... Comme un bon cognac, quoi ! :D
Fine? Oui, merci, mais vieille? Ça, non, je l'ai pas pris personnel pantoute!!!
y a deux ans,il y avait déjà un bout que je te lisai sur Planète Québec,je t'y ai même écrit,tu m'a demandé pourquoi je ne commentai pas sur le blogue et je t'ai répondu" parce que" et bien aujourd'hui je vais terminer cette phrase : je ne savais pas comment viarge...
J'ai appris depuis.
@ BB
You make my day !!!
Trop drôle !
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