Ça fait deux semaines que je bosse sur ce contrat : la transcription d'un procès pour un accident survenu en août 2005 sur un chantier de construction. Deux travailleurs ont dégringolé en bas de trois étages et se sont blessés gravement en posant une porte-fenêtre en raison de la balustrade qui avait été mal installée.
Alors Jean-Paul l'avocat m'a fait parvenir un CD sur lequel sont enregistrées les 4 heures et 25 minutes d'interrogatoires, de contre-interrogatoires, de plaidoiries et de jugement. Je dois transcrire ça en texte sur papier.
Cinq secondes ou moins d'écoute et STOP. On écrit ce qu'on a entendu. La machine repart l'audio une seconde plus tôt et, cinq secondes plus tard, STOP et on re-tranccrit.
Platttte ! Mais platttte ! Vous avez pas idée. Surtout que le constructeur poursuivi se défend lui-même sans avocat et qu'il a le langage d'un enfant de troisième année ... D !
"C'est parce que, veux dzire, c'est que c'est quoi que le vrai ancrage que l'autre y avait dit que c'était posé correct, ya pas été vraiment posé quand que le surveillant ya dit que la veille y avait pas été su le chantier avec les bonnes visses pour la balustrade que l'autre y avait bien posé ...".
Vous voyez le genre ?
Et le juge qui, par bienveillance pour cet homme sans notion de droit, lui fait des explications enfantines et fait référence à des grands professeurs qu'il a eus et qui lui ont enseigné de grandes choses de la justice et bla bla bla. Qui plus est, ce juge est aussi nul que moi en construction (c'est tout dire !) et il pose des questions ahurissantes tant elles sont... évidentes. Ouf ! Parfois, je levais le ton pour le traiter de connard.
Mais j'ai fini ce matin. Et comme j'étais payé par un taux horaire, c'était bien agréable de finir tout ça en envoyant la facture à l'avocat.
Le repos est bienvenu. Une bonne Guinness peut-être ? :-)