Le connard c’est moi. À l’occasion. Et de moins en moins souvent, devrais-je ajouter. Mais quand je fais le connard, je ne blesse ni indispose personne. L’anecdote qui suit date de quelques années et je vous la refile parce qu’elle m’est revenue en mémoire avant-hier quand je l’ai racontée à quelqu’un.
Chez le super fromager Hamel du Marché Jean-Talon, j’ai mon numéro et j’attends qu’on l’annonce. Une jeune fille le prononce et je m’approche.
- Avez-vous ça du Raillopul (prononcez à l’anglaise…)
- Comment vous dites ça ? me demande la demoiselle.
- Raillopul …
- Je connais pas. Attendez …
Elle se dirige alors vers une collègue plus expérimentée et lui chuchote quelque chose à l’oreille. La collègue en question me regarde, s’approche et me demande …
- Vous appelez ça comment ?
- Raillopul, que je dis.
- Mmmm, me dit l’expérimentée. Je connais pas. Vous savez où c’est produit ?
Et moi de répondre avec ma face de crétin …
- C’est fait ici au Québec. Y en a qui appellent ça du … Riopelle.
Les deux filles ont ri (un peu) et ne m’en ont pas voulu. Le reste de l’échange s’est fort bien déroulé. Mais je me demande encore aujourd’hui ce qui me pousse à commettre ce genre conneries. Surtout qu’elles ne sont jamais préméditées. Ça sort comme ça, comme un flux incompressible au cerveau. Et la plupart du temps, je me trouve très drôle alors que ceux ou celles qui m’accompagnent me trouvent très … connard !
Attendez. Tiens une autre chez Hamel ...
La demoiselle est juste en face de moi. Je sais que je suis le prochain numéro. Elle nomme le chiffre et moi de hurler en levant la main tenant mon billet : "BINGO !". Avec ma voix de stentor, tout le monde a fait le saut dans la place, y compris particulièrement la jeune serveuse devant moi. Me trouvais tellement drôle !