samedi 31 janvier 2009

Son bébé : la Boîte Noire

C’est dans les alentours du grand village de Québec que François Poitras a traversé l’enfance et l’adolescence. Comme pour les vieux films sur les étagères de la Boîte Noire, il me rappelle, avec une fierté certaine, les entrepreneurs que furent ses ancêtres dans le voisinage de la Capitale.
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L’arrière-grand-père y dirigeait une scierie au début du vingtième siècle. Plus tard, le grand-père Poitras y tenait un atelier de réparation pour la machinerie agricole (1920), avant d’y démarrer une entreprise de machineries pour le bois meuble. Vite d’esprit (et d ‘affaires …), le père se consacra à la fabrication de meubles scolaires dans les années 60, une époque exponentielle dans l’ouverture des écoles.
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De son côté, François affichait une attitude … disons … plus … intello. Ce qui le fit émigrer à Montréal en 1980 pour entrer à l’UQAM en … littérature. Il faut bien dire que préalablement à cet exil, le jeune Poitras avait déjà une certaine piqûre pour le cinéma : le ciné-club du dimanche à Radio-Canada et sa manie d’encercler les films à voir dès la réception du télé-horaire, figurent parmi ses plus vieux péchés cinématographiques.



En 1986, âgé d’à peine 27 ans, l’entrepreneur qui dort en François Poitras se lance en affaires en ouvrant la Boîte Noire au coin de Rivard et Marie-Anne. À peine 700 pieds carrés mais déjà l’originalité en classant les films … par réalisateurs ! Il me lance aussi une belle pensée pour les importations des USA : le premier film de Jarmush (Permanent Vacation) autant que le dernier de Spielberg …
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Un but en tête : améliorer l’offre aux cinéphiles. Il faut bien dire qu’au début des années 80, l’offre vidéo était embryonnaire et n’avait rien à voir avec la multitude de commerces dédiés à la chose aujourd’hui. François se rappelle très bien un article du jeune Richard Martineau, dans le VOIR, une nouvelle revue branchée née elle aussi en 1986, où le scribe décrivait la Boîte Noire comme « l’Autre club vidéo ». De bons souvenirs.
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Suivront un déménagement sur la rue Saint-Denis en 1989 (2000 pi. Ca.), l’acquisition du deuxième étage en 1992 (6000 pi. Ca.) et l’arrivée sur Mont-Royal en novembre 2007. On peut noter ici une fidélité certaine au Plateau Mont-Royal, ce dont convient François Poitras. Mais la renommée de la Boîte Noire lui donne le territoire montréalais comme clientèle de base, avec des percées certaines dans le 450. On parle ici d’une institution. Je mentionne également les succursales coin Laurier et Parc (1997) et McGill près du Vieux-Port (2003) qu’on décrirait plus fidèlement comme étant des Clubs de quartier. Voilà !
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Vous le savez, la Boîte Noire n’a pas son pareil pour les films du répertoire, les anciennetés et les raretés. Vous trouverez ici El Topo et la Montagne Sacrée de Alexandro Jodorowsky qui ont fait la gloire du Cinéma Outremont et de l’Élysée. Mais également et probablement tout ce qui meuble votre nostalgie cinématographique. Avec une belle part au cinéma français, devenu une rareté ailleurs. Des films à vendre aussi, comme ce coffret contenant 7 films (oui 7 !) de Claude Lelouch. J’ai également noté une très grande variété de séries-télé américaines (même la récente et folle Weeds) et d’ici (Minuit le Soir).
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Dès l’ouverture matinale de ce lundi frisquet de janvier, j’ai remarqué une dizaine de fouineurs dans les allées de la Boîte Noire. J’ai aussi remarqué ce guide de l’utilisateur au comptoir d’information : une véritable bible écrite en petits caractères et contenant pas moins de 957 pages. Et ces jolies cartes postales originales, dont l’une avec cette citation de Guitry : « Allons, faisons la paix, veux-tu, séparons nous ! ».
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Pour la projection dans le futur, François Poitras travaille à consolider les acquis et planche à son rythme sur un (gros) projet touchant l’internet, de façon à ouvrir dans la Boîte Noire, une nouvelle fenêtre « pas comme les autres », question de garder le rythme de l’innovation.

vendredi 30 janvier 2009

Dédé Fortin : les mots du départ

Le film Dédé dans les brumes sortira en salle le 13 mars prochain. Le chanteur des Colocs sera interprété par Sébastien Ricard, un membre des Loco Locass, par ailleurs très bon comédien.
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Non, je n'étais pas un fanatique des Colocs. Tout au plus connaissais-je les lignes des refrains les plus populaires. J'avais remarqué aussi, sur l'écran de ma télé, cette aisance à semer généreusement le party dans les grosses foules des gros shows. Et j'aimais bien.
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La syncope provoquée par son départ radical m'avait donc étonné. Le Plateau où je travaille avait grisonné poliment et respectueusement. Pas d'esclandre et sans hystérie pour alimenter les médias.
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Soudain, dans les jours suivant son suicide, à la Une de La Presse : son dernier texte sué et accouché un mois plus tôt. Pas de party ni de rumba dans ces mots. J'ai ravalé ma gomme et ajusté ma focale. Un spleen lourd et triste exprimé par des images et des tableaux d'une beauté infinie ...
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Offrez-vous quelques instants pour lire, relire et vous imprégner de ce texte magnifique. N'y cherchez point les indices explicatifs ou les clés de l'énigme. Laissez-vous tremper quelques minutes dans le bain de poésie sublime que nous laisse un Québécois qui nous aimait énormément.

Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton coeur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour lui et tu es tout petit
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Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n'entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transporté par le vent
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Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douceur du silence d'un éternel repos ... mais
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Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète
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Comme la lune est moqueuse quand elle s'empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais ne me quitte
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Et dans la solitude de ce nouveau départ
J'aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l'univers
Que la joie est revenue et qu'elle reste à jamais mais
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Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur
Je parle à qui le veut de mon pays fictif
Le coeur plein de vertige et rongé par la peur
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André Fortin
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NDLR : Ouf !

jeudi 29 janvier 2009

L'univers de la pub ...

Je vous parlais tantôt de cette possibilité de faire une entrevue avec Antoine Bertrand la semaine prochaine. L'idée cadrait avec cette pièce intitulée Pillowman (à l'affiche de La Licorne jusqu'au 20 février) dans laquelle il joue un rôle déterminant.
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Je communique donc avec la responsable des relations de presse pour solliciter quelques minutes dans la semaine de l'acteur.
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Fin de non-recevoir. La dame, par ailleurs fort gentille, m'explique qu'elle ne veut plus de pub pour la pièce, les billets étant tous vendus. En parlant de la pièce, les téléphones affluent davantage et les gens se font dire qu'il n'y a plus de billets et, donc, la frustration du public augmente. Elle refuse même les entrevues télévisées ... c'est tout dire.
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Alors vous pensez que le petit reporter pigiste totalement inconnu se verrait privilégier ? Poser la question c'est y répondre. On se reprendra sur autre chose ...

Du boulot !

Entente contractuelle ce matin avec Odace Événement de l'Avenue du Mont-Royal. Quelque chose comme 25 textes à fournir pour l'année 2009. Rien de très payant mais surtout des rencontres avec des hommes et femmes d'affaires débrouillard(e)s et, à l'occasion, avec des artistes inspirants comme Antoine Bertrand (Junior Bougon) la semaine prochaine et Pierre Lebeau (l'hystérique des Boys) en avril. Bref, de quoi occuper le blogueur qui commençait à trouver le temps très long.

mercredi 28 janvier 2009

L'intervieweur interviewé

À ne pas manquer ce soir 20h sur les ondes de Télé-Québec : Les Francs Tireurs.

On y verra Patrick Lagacé interviewer Stéphane Bureau !

Deux gros egos : l'un baveux et l'autre tête enflée mais combien brillante. Paraîtrait même que Bureau admet avoir un ego surdimensionné ...

Un avant-goût signé Richard Therrien ICI

Et tout de suite après, sur ARTV, le film Les Affranchis ...

mardi 27 janvier 2009

Un fou furieux

Fabien Cloutier nous avait présenté son conte urbain Ousqu’yé Chabot en décembre 2005 à La Licorne. J’en avais eu mal aux côtes tellement j’avais ri.

Il est de retour en ville et j’assistais hier soir, à la nouvelle mouture de ce conte qui est devenu un spectacle complet intitulé Scotstown, le village d’où proviennent les deux lascars venus célébrer les Fêtes à Montréal.

Le spectacle a une durée de 90 minutes désormais, comparativement au conte initial qui en comptait environ 25 minutes. La foule d’hier soir (environ 50 personnes remplissant littéralement l’espace de la Petite Licorne) s’est esclaffée près de 200 fois. Et je n’exagère pas !

Voilà toute une performance pour le comédien : 90 minutes non-stop où il nous raconte les péripéties qui ont suivi cette escapade en ville. Retour « à la campagne » pour nous entretenir sur les différentes histoires habitées par ses chums rockers et les personnages ahurissants du bedeau, du gros éleveur de cochons et de poulets, de son cousin abuseur, des russes en visite et de ce pauvre Chabot si populaire avec les grosses femmes.

Fabien Cloutier n’a pas de collègue à qui donner la réplique et à qui laisser la parole pour respirer et récupérer un peu. Il est seul sur l’estrade et fonce à 100 milles à l’heure dans ses histoires avec une gestuelle trrrèèèes énergique. Je l’imagine complètement brûlé après chaque représentation.

À éviter pour les prudes du langage ! Les jurons et blasphèmes sont évidemment omniprésents dans le vocabulaire de ce rocker campagnard qui arrive même à se perdre dans la ville de … Québec. Expressions sexuelles osées et passages scabreux occasionnels en scato. Mais toutes ces dérapes rapides lui sont pardonnées parce que le personnage est sympathique et, forcément innocent dans tous les sens de ce mot..

J’y retourne dans dix jours avec 7 compères qui vont tous et toutes … se pogner le ventre.

Reste des places. Jusqu’au 10 février à la Petite Licorne 514-523-2246.

lundi 26 janvier 2009

La tête enflée

Martineau qu'il se nomme. Il écrit des ti-papiers pour le Journal de Montréal et pour Canoe, le gros blogue géant de Pierre-Karl Péladeau.
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Monsieur vient de nous faire savoir qu'il va continuer à écrire malgré le lock-out parce qu'il est "pigiste" et non employé de Québécor. Ayoye ! Un pigiste qui écrit quelque chose comme 250 articles par année pour le groupe PKP, me semble que ça fait pas mal contractuel. Avec l'émission-télé sur TVA, ça crée des beaux liens avec l'employeur, non ?
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Allô Solidarité !
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Quelle chiure ce type !

dimanche 25 janvier 2009

Allez, tout le monde !

C'est dimanche, on prend ça cool et on relaxe avec une bonne bouteille de Tino Rossi en écoutant le Bord de l'eau de Gravel !

vendredi 23 janvier 2009

À la Maison Blanche

Cette blague vient tout juste de commencer sa grande tournée sur le web. Je l'aime bien alors je vous la refile.
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Un jour frisquet de janvier 2009, un vieux monsieur est assis dans un parc face à la Maison Blanche. Après quelques minutes, il se lève et va voir le soldat qui est de garde et lui dit:
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" J'aimerais visiter la Maison Blanche et rencontrer le président Georges W. Bush."
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Le soldat lui dit: "Monsieur Bush n'est plus président et il n'habite plus ici." Le vieux monsieur s'en va sans dire un mot.
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Le lendemain, le vieux monsieur est encore assis sur le banc de parc. Il se lève, va voir le même soldat et lui dit: "Je veux visiter la Maison Blanche et rencontrer le président Georges W. Bush."
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Le soldat lui répond à nouveau :" Monsieur Bush n'est plus président et il n'habite plus ici."
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Le vieux monsieur s'en va, toujours sans dire un seul mot.

Pour une troisième journée consécutive, le vieux monsieur est assis sur le même banc de parc et regarde toujours la Maison Blanche. Il se lève enfin et va voir toujours le même soldat et lui dit:
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" J'aimerais visiter la Maison Blanche et rencontrer le président Georges W. Bush."
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Le pauvre soldat ne sait plus trop quoi dire... Il lui dit :
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" Monsieur, ça fait 3 jours que vous me demandez de rencontrer monsieur Bush et ça fait 3 jours que je vous dis que monsieur Bush n'est plus président et qu'il n'habite plus ici ! Est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas???"
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"Non ... non ... dit le vieux monsieur, je comprends très bien. C'est juste que ça me fait tellement plaisir de vous l'entendre dire ..."
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Alors le soldat s'est mis au garde-à-vous, l'a salué et lui a dit :
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" À demain, Monsieur ! "

(Merci Ricdam)

mercredi 21 janvier 2009

Dégénération !

Le grand-père (le blogueur) entrait à Sainte-Justine en 1957 pour l'ablation de l'appendice.

Le père Jean-François (le pompier) y séjournait en 1981 pour des pétachies de type purpura de Hoenock-Scheunlein.

Le ti-cul James y séjourne présentement en 2009 pour une infection des ganglions.

Abonnement familial quoi !

En mode comparatif

J'avais l'habitude de décrire une platitude comme ceci : c'est ennuyant comme une chanson d'Isabelle Boulay.

Depuis cet après-midi, j'ai trouvé plus judicieux comme comparaison : c'est ennuyant comme un film de Léa Pool.

mardi 20 janvier 2009

Photographes-Poètes

(Photo Michel Proulx)
L'école de photographie Marsan existe depuis belle lurette. Mais à chaque année, durant le solstice d'été, le prof Michel Proulx amène avec lui une bande d'étudiant(e)s en safari-photo aux ... Iles-de-la-Madeleine.
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Hé oui ! Je le sais parce que chaque année, le groupe utilise le plus grand des chalets de ma soeur sur la plage de la Martinique à Havre-Aubert, pour les réunions du matin et de la fin de journée.
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Ce sont des artistes de la lentille. Alors placez une quinzaine de ce type d'artistes pendant une semaine dans les Iles et vous obtenez une magie exceptionnelle que vous retrouverez en bonne partie sur ce site :
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Quand même étrange qu'un si petit territoire puisse engendrer d'aussi belles images en aussi grand nombre, avec une variété aussi large.
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Allez vous rincer les yeux sur les portfolios du prof par thématique (paysages, bateaux, noir et blanc, personnages, etc) mais aussi les meilleures des étudiants pour chacun des safaris depuis 2005.
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Et dites vous bien que ça n'a rien à voir avec les photos de voyage de matante ou ... celles du blogueur. Des artistes je vous dis !

lundi 19 janvier 2009

CLAUDE


C'est Ma Claude, Ma fierté et MA fille.

Elle commence aujourd'hui sa dernière année avant la ... trentaine.
Elle s'en va donc se chauffer la couenne à Cuba avec ses proches.

Joyeux Anniversaire ma belle folle ...

dimanche 18 janvier 2009

Plus ça change ...

Cet après-midi avait lieu à Washington, devant le Monument Mémorial de Lincoln, le spectacle YES WE CAN, en hommage au président Barack Obama qui prendra les rennes du pouvoir mardi matin. Ici au Québec, nous pouvions voir ce spectacle en direct avec, entre autres, U2 et Bono, Springsteen, Garth Brooks. Beyoncé et de nombreuses autres vedettes.
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Mais aux USA, si vous n'étiez pas en personne à Washington, il vous fallait regarder le show à la télé ... PAYANTE de HBO. Aucun des grands réseaux nationaux n'a présenté le spectacle sauf des exttraits aux bulletins de nouvelles avec la mention "Courtesy of HBO".
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The land of the free ... or the land of the $ ?

Délice des Îles

La blonde-rousse vient de réaliser cette recette qu'elle a piquée à une certaine Guylaine Richard au beau milieu du golfe Saint-Laurent. C'est une mousse de homard. Avec une mise en garde toutefois : cette mousse badigeonnée sur une biscotte pourrait vous faire perdre connaissance ...


Mousse de homard

500 g de chair de homard
284 ml de soupe de tomates
250 g de fromage à la crème léger
2 enveloppes de gélatine sans saveur
125 ml de poivrons verts et rouges
60 ml de céleri
60 ml d’oignons verts hachés
60 ml de jus de homard
250 ml de mayonnaise légère
Sel
Poivre concassé
Persil frais

Dans une casserole, faire fondre le fromage à feu doux.
Ajouter la soupe de tomates et la mayonnaise et retirer du feu.
Diluer la gélatine au mélange de fromage, de mayonnaise et de soupe de tomates.
Ajouter le homard et les légumes finement hachés.
Assaisonner et verser dans un moule à aspic préalablement huilé.
Mettre au réfrigérateur environ 6 heures.
Démouler et décorer de persil frais.

Bon appétit !