Pierre Huard qu’il s’appelait. À peu près mon âge, donc se rapprochant de la soixantaine. Il est décédé hier dans l’après-midi durant son sommeil m’a dit son beauf Fernand. Pas de surprise quand je l’ai appris.
Pierre était un bon ami. Pas LE chum qui figure dans les cinq doigts de la main come le dit l’expression. Mais un type que j’aimais bien. Que tout le monde aimait bien, devrais-je dire. Un grand sec, pince-sans-rire et amoureux de la vie.
Il y a deux ans, on lui annonce la fatalité = un gros problème sanguin, voisin de la leucémie. Il entreprend les traitements divers pour augmenter le taux de globules (blancs ou rouges ?) et ça lui redonne de l’entrain. Mais les tests subséquents ramènent la dure réalité : ça progresse. Et physiquement, l’évidence : perte de cheveux et amaigrissement. Il a retrouvé sa crinière grisonnante mais pas l’énergie manquante.
Début septembre, il m’a confié que son oncologue lui apprenait que pour son « restant de vie », on ne pouvait plus mettre de « s » pour le nombre de mois …
Ce qui m’a impressionné chez Pierre, c’est la sérénité avec laquelle il a vécu son déclin. Conscient du non-retour, mais cool comme toujours, il m’a dit qu’il n’avait aucune crainte. « J’ai eu une belle vie, pleine d’amour, de beaux enfants bien placés dans la vie et ma compagne de toujours qui va continuer son existence en santé. J’ai connu de beaux plaisirs, des belles expériences et là, je vais m’en aller. Pourquoi pleurer et regretter ? Inquiètes-toi pas pour moi, je pars en paix».
Entendre un vrai « mourant » me parler ainsi, ça m’a fait du bien. Et j’espère et me souhaite avoir une telle attitude et une telle vision quand mes derniers dés auront été lancés.
Lire un joli poème ou un texte poignant sur la chose, ce n’est rien comparé au témoignage d’un ami. Et c’est cette image d’un homme serein devant la fatalité que je conserverai.
Salut Pierre et merci …