Hé oui, hier soir, j’ai veillé jusqu’à 23 heures 37 minutes pour voir la prestation de celle qu’on appelle désormais « notre » Joannie. C’était hautement émotif quoiqu’un peu moins qu’il y a deux jours lors de son programme court. Mais bon, une médaille de bronze soulignée aujourd’hui par la presse du monde entier, y compris ces chauvins américains qui oublient leurs athlètes quelques instants parce qu'ils aiment tellement ces histoires de cœur.
Non, je voulais plutôt vous glisser quelques mots sur une athlète qu’on a presque oubliée. Je veux parler de la vraie championne, la vraie. Celle qui a gagné la médaille d’or. Elle se nomme Yu-Na Kim, elle n’a que 19 ans et elle vient de Corée.
Ce qu’elle est gracieuse cette jeune femme et mérite amplement tous les superlatifs débités en série par l’analyste Goldberg. Elle est dans une classe à part, voire un monde à part que même notre Joannie ne peut approcher. Vous avez vu les notes ? Des dizaines de points plus haut. À regarder Yu-Na Kim dans son exécution, on a l’impression qu’elle s’amuse sur le rond de glace dans la cour derrière chez elle comme s'il n'y avait aucune pression. Perfection. Des notes jamais vues aux Olympiques. Petite parenthèse pour souligner que son coach est Brian Orser, un canadien médaillé il y a des lustres.
Malgré ce presque-miracle, les unes de ce matin n’en ont que pour Joannie. Je n’ai rien contre ça mais, à mon humble façon, je voulais rendre hommage à la belle coréenne qui le mérite bien et qui n’a pas fini de vous éblouir. Gens de Sotchi, tenez-vous bien, elle arrive chez vous !