Cette année, les Contes Urbains présentait un certain thème : les comédiens pour jeunesse de notre enfance devenaient les conteurs modernes dans les nouveaux locaux de La Licorne.
D'entrée de jeu, nous avons eu droit à Marcel Sabourin, le fameux Mandibule de la Ribouldingue. Sympathique à souhait, le cher Marcel n'a pas décroché la lune avec ce texte improvisé tout droit sorti de son cerveau "astral". En fait, ça n'était nullement un conte urbain dans la forme à laquelle nous sommes habitués. Mais, la réputation aidant, Marcel s'en est bien sorti et récolté sa part d'applaudissements.
Ensuite, madame Passe-Partout, Marie Eykel, nous est arrivée chiquement vêtue avec sa valise, prête à partir rejoindre son amie Maryse quelque part sur le globe. Un texte de Chrystine Brouillet qui a fait ressortir son côté matante branchée sur les vins et la bouffe de luxe. Personnellement, sur la centaine de contes que j'ai vu en 15 ans, je placerais celui-ci dans les hautes sphères de ma liste des ... contes insipides. Pas la faute de Marie Eykel mais au texte plattttte et sans punch.
Puis Fanfan Dédé, André Richard, est venu nous raconter sa sortie de prison et sa rencontre avec Bouboule. Très ordinaire avec un comédien hésitant souvent et maîtrisant mal son texte écrit au passé simple, un langage mal approprié pour un repris de justice !!! Je dois avouer que je savais d'avance que les trois premières prestations de cette cuvée se voulaient ordinaires et j'en remercie les critiques que j'avais lues à l'avance. Je savais que les trois derniers allaient racheter ce début ordinaire alors, vivement les autres !!!
Nous arrive alors la superbe Anne Casabonne venue nous réciter "Je les connaissais" de Michel Marc Bouchard, un habitué très efficace des Contes Urbains. La Casabonne a carrément assommé l'auditoire avec sa prestation. Ouf ! Des phrases et des phrases qui débordent à une vitesse ahurissante, dans un contexte hautement émotif, et pas une seule erreur, pas un seul bégaiement, pas un seul mot raté dans ce tsunami verbal. Rires fréquents de la foule, malgré le tragique, tellement elle parlait vite et sans bavure de ses voisins affectés par le drame. Chapeau pour cette performance magistrale.
Puis la Souris Verte est arrivée. Louisette Dussault s'implique dans le conte puisque c'est d'elle et sa soeur jumelle dont il est question dans "Les cagoules rouges", une bande de féministes québécoises totalement anonymes et totalement ... heavy ! La foule adore les confidences de la belle ... septuagénaire qui nous raconte même que, ben saoule et debout sur une chaise, elle avait chantée la célébrissime chanson mythique ... en se trompant d'animaux. Du bonbon !
Ensuite, pour la finale, est arrivé un espèce de malade mental que vous pouvez voir ci-après : Jean-François Gaudet !
Sur un texte halluciné de Fabien Cloutier (
Ousqu'yé Chabot et Scottstown), Gaudet nous a raconté ses péripéties sexuelles gaies avec son Denis. Je vous le dis tout de go : des rires aux dix secondes pendant 25 minutes. La blonde-rousse en est sortie totalement essoufflée d'avoir tant ri. Vulgarité extrême totalement acceptée par l'auditoire et la création d'un nouveau verbe hautement comique : "Va-t-il me ... feller ?". Et la chanson d'amour (sur un air de Cat Stevens) a complètement étourdi le pauvre spectateur de la première rangé qui s'est vu imposer le rôle du fameux Denis. Mon chum Sly (qui vit désormais à Rimouski) avait subi le même sort la semaine dernière sous les yeux moqueurs de sa mère et sa Shirley ... Et la binette innocente de Jean-François Gaudet, obsédé pas l'aspect hygiénique des sodomies qu'il subissait. Que des sourires dans le visage des spectateurs quittant la salle. Ça veut tout dire !