mardi 24 novembre 2009

Claude Charron et les Rolling Stones

Hier, j’écoutais le clip de l’heure sur Youtube : la chanteuse étrange Susan Boyle (l’anglaise qui a gagné le concours Great Brittain’s got talent malgré son look … euh … très ordinaire) qui chantait un extrait de son récent CD : une chanson magnifique des Rolling Stones intitulée Wild Horses. Cette chanson m’a remis en mémoire ce souvenir qui date de 1971 …

Je suis à Montréal depuis un an pour mes études collégiales. En fait, j’ai commencé ma deuxième année au collège Ahuntsic et je suis en appart pour la première fois avec des potes étudiants. Soir d’automne dans le Vieux-Montréal avec les boys. Dans un bar drôlement nommé Chez Dieu. Pas trop de monde dans la place pour cette soirée de semaine ordinaire. La bière rentre bien …

Soudainement, nous apercevons, seul sur la piste de danse, le député de Saint-Jacques du Parti Québécois, et j’ai nommé Claude Charron, le grand pourfendeur de Bourassa. Il danse très élégamment. Fluide malgré sa petitesse, il bouge comme un danseur de troupe moderne et ça nous fascine carrément. Look cool, cheveux longs bouclés, il est comme ailleurs dans sa tête. C’est impressionnant. Et puis c’est un personnage public fort populaire …

En le voyant quitter la piste de danse, nous l’apostrophons et l’invitons à notre table pour une bière. Il accepte et nous sommes joyeux de la chose. Même qu’un splif roule autour de la table et notre invité en tire une poffe. Nous sommes aux oiseaux. Placotage, sourires et béatitude.

Et puis Wild Horses des Stones qui commence avec la voix plaintive de Jagger. Charron est assis à mes côtés et me glisse dans l’oreille : « Tchèques la subtilité du drum dans cette chanson-là. Écoute, y en a pas de drum. Pour l’instant ! Et, tu vas voir, juste au début du troisième couplet, Charlie Watts va commencer un beat très délicatement … ».

Exactement comme il l’avait décrit. Éberlué j’étais de constater qu’un député de l’Assemblée Nationale de mon Québec pouvait connaître cette subtilité d’une chanson des Rolling Stones et que moi, le ti-cul de la campagne, j’étais là, à côté de lui, à minuit dans un bar de la ville, pour recevoir cette confidence dans mon oreille droite.

N’essayez même pas d’imaginer comment j’aimais Montréal et ma vie à cette époque …

30 commentaires:

Claire a dit…

Aye!
Tu me rappelles des souvenirs, toi!
Dans le Vieux, chez Dieu, le Nelson, l'Iroquois...
Tu me donnes envie de réécouter cette chanson, pour vérifier...

Zoreilles a dit…

Très agréable de « vivre » avec toi ce billet, Croco, et d'écouter la madame Boyle. Quand Claire nomme ces endroits de Montréal, j'en ai déjà entendu parler mais je n'ai connu que le Nelson, où j'ai été une fois seulement, de passage à Montréal...

« Un splif!!! » Ça faisait longtemps que j'avais pas entendu ça!!!!

Barbe blanche a dit…

AYOYE, les folles nuits de Montréal avec ses rencontres imprévues et impressionnantes, la musique qui te fais voler après une bonne pof. Ouin tu ne nous rajeunis pas avec ces souvenirs agréables d'une autre époque qui pourtant il me semble était juste hier...
Mes folles nuits se passaient loin, très loin de Montréal, j'étai étudiant dans la grande ville de Gaspé à rechercher à peu près les mêmes émotions avec les mêmes substances mais sur les mêmes musiques y rencontrant des personnages moins connus, George Langford, Alexandre Lagoya et autre.
Je peux te dire que tu m'as fait faire tout un voyage dans le temps
avec ces souvenirs et cette chanson des Stones.
Merci M. Croco

crocomickey a dit…

@ Claire

T'as nommé le trio de l'époque !

@ Zoreilles

Le Nelson, c'était bien aussi pour les shows de Plume !

@ BB

Quelle époque !!!

Claire a dit…

@ Barbe Blanche

Tu sais, on passait l'année à Montréal. Mais on faisait quand même un p'tit tour à Percé l'été. (S'cuse pour Gaspé...)J'ai le souvenir d'avoir fait le trajet d'une shot avec des amis pour apporter à la Maison du pêcheur un piano ...qu'on a ramené à Montréal à la fin de l'été.
Peut-être pour Langford, qui sait?

@ Croco

Moi, c'était pas tant Charron...
C'était Bourgault qu'on voyait à Luduqu..Je me collais , mine de rien, à ses côtés pour l'entendre parler...

crocomickey a dit…

@ Claire

T'aimais Bourgault ?

Va lire mon souvenir sur ce lien

http://crocomickey.blogspot.com/2007/09/pierre-bourgault-live.html

Claire a dit…

Merci Croco pour ton billet sur Bourgault.

Oui, oui, je me rappelle de tout ça...
Et plus tard, j'avais travaillé dans Taillon pour faire élire René.

Qu'est-ce qu'on a bien pu en vivre des affaires! Me semble que maintenant, c'est plus plate!
En tous cas, c'est pas Sarko ici qui me fait vibrer...

Lise a dit…

Cette chanson "Wild Horses" je la préfère de très loin chantée par les Stones, même en n'étant pas une fan de la voix de Mick Jagger. Je trouve qu'on s'est tellement moquée de Susan Boyle, peu gâtée par la nature il est vrai, que je suis inapable de l'écouter sans la revoir devant les juges arrogants et rigolards de l'émission l'ayant rendue célèbre.

J'ignore ce qu'est un splif (?), mais elle avait dû en fumer du bon pour trouver le courage de s'y présenter!!!

Tes anecdotes personnelles sont toujours intéressantes Croco et nous font voyager dans le temps, à l'époque de la jeunesse, que l'on croyait éternelle, avec la vie devant soi. Nostalgie! D'ailleurs ta dernière phrase veut absolument tout dire...

Il m'est très facile d'imaginer Claude Charron tel que tu le décris, même si je n'ai jamais mis les pieds Chez Dieu.

:)

Lise a dit…

moquÉ, pas de E. Pourtant j'ai relu avant de publier le commentaire. Misère!!!

Gérard Day a dit…

À la différence de bien des personnages politiques (de l'époque ou de maintenant) Charon était simple et vrai.

Je n'ai pas eu la chance de la côtoyer, mais si il y avait eu plus de personnes de cette trempe en politique, peut-être aurions-nous un pays maintenant.

Remarques qu'il y avait peut-être trop de "splifs" à cette époque. Comme le suggérait Bourgault dans la chanson de Charlebois... On aurait pu faire kek chose...

crocomickey a dit…

Belle analyse mon cher Gérard ...

Barbe blanche a dit…

@ Claire
y a pas de faute, Gaspé c'est au bout du monde.
Tout un été à Percé y faisant du théâtre à la salle paroissiale, flânant dans les rues et au centre d'art,à la maison du pêcheur, rêvassant au pied de rocher, et l'automne venu, faire une entrevue avec Claude Charron pour le compte de la radio CHNC de New Carlisle
Hé ben mon Croco
tu as ouvert la boite à souvenir
pis pas juste un peu.
Je me tais là, sinon la journée ne serait pas assez longue et il n'y a plus de bière...

Zoreilles a dit…

Vous connaissez Georges Langford? Vous êtes mes idoles!

Tant qu'à ouvrir la boîte aux souvenirs... Savez-vous quoi? Je viens de m'acheter un truc, ça a l'air antique, c'est tout compact, avec la radio AM/FM, les CD et... une table tournante pour les vinyles! J'ai ressorti mon vieux stock, dont Georges Langford!!!

Mes préférées : Le tour des maisons, Claire de la dune, Jusqu'au bout de la mer, La vieille chanson à Simon suivie de... La complainte des Lebel. À l'endos de la pochette, on le voit qui joue de la scie, assis sur une bûche de bois de grève, au bord de la mer... aux Iles de la Madeleine, bien sûr. Quand je l'écoute, il faut absolument absolument que je regarde l'endos de la pochette!

crocomickey a dit…

C'est pas pour t'écoeurer Zoreilles mais le bô Georges c'est un bon ami de ma soeur qui lui a d'ailleurs loué une de ses maisons ya deux ans pour des connaissances à lui qui venait passer une saison dans les Iles. Elle me compte parfois des soupers vaporeux avec Georges et d'autre poètes locaux. La maudite chanceuse ...

Zoreilles a dit…

Meuh... Tu dis ça juste pour « m'en spotter », parce que l'autre jour, je t'ai dit que j'avais entendu la chanson d'Elisapie avant toi et par Desjardins lui-même...

Pfft... Grosse annonce, ti magasin, je le répète!

Là, je te gage que tu vas me dire que Sylvain Rivière était là avec eux autres?

Claire a dit…

Vous faites des concours vous deux?
Moi aussi je veux jouer...

Mais c'est qui Sylvain Rivière?

Mmm...ça doit être un chum de Barbe Blanche...

Barbe blanche a dit…

Ben juste pour dire qu'il y a environ deux ans, j'ai rencontré George , il était avec Sylvain Rivière et quelques autres et il déblatéraient sur le dos de ce pauvre Chuck Guité, je me suis même permis de leur faire une tite joke en passant...
Il n'y avait pas de splifs en vue...

Barbe blanche a dit…

@ Claire
Sylvain Rivière , c'est un poête gaspésien, il a plusieurs recueils à son actif. En gaspésie il est aussi connu que le blond George Langford aux iles de la Madeleine.

Lise a dit…

QUELQU'UN POURRAIT-IL M'EXPLIQUER CE QU'EST UN "SPLIFF? MISÈRE!!!

crocomickey a dit…

Simplement un ... joint, duquel il nous arrive de tirer ... une poffe qui signifie ... une poffe !

Mouhahahaha !

Lise a dit…

L'ignorante que je suis te remercie Croco! Je vais me coucher moins niaiseuse ce soir...

Claire a dit…

Croco,
Par curiosité...
A part le Vieux, allais-tu au café Campus les dimanches soirs?
J'y ai vu des bons shows. Et au centre sportif de l'UdeM aussi...Et je ne parle pas du Forum...

Claire a dit…

Pardon,
je suis trop curieuse, ça ne se fait pas...

Lise a dit…

Décidément j'ai été beaucoup trop sage durant mon adolescence (durant toute ma vie en fait), ce qui explique pourquoi j'aime la délinquance de Croco, et tes commentaires Claire. Je crois que j'ai besoin d'être initiée au péché!

Bon, là je pars voir ma mère (que j'aime) à la résidence. Pour le reste, ce n'est pas pour demain...

Gérard Day a dit…

Au fait Crocomickey, posons-nous la question: D'où ça vient spliff?

J'emploie encore ce mot (pour "désigner" on s'entend!:-)) mais je ne m'étais jamais posé la question...

En passant, j'ai mis la main sur l'intégral des deux premiers disques solo de Bertrand Gosselin. Toujours aussi significatif et... Ouin, ça sent le spliff!

crocomickey a dit…

Bertrand Gosselin. le chum de Corcoran ...

J'en ai une bonne à vous conter sur Jim et Bertrand au Centre sportif de l'U de M. Ya une relation avec Raymond Lévesque dans cette histoire.

Merci d'avoir ravivé la chose.

Splif ? Aucune idée sur l'origine ...

Zoreilles a dit…

Splif? Sais pas, moi non plus. Pourtant, j'aime tellement savoir d'où viennent les mots d'habitude! Ce serait drôle, Croco, si t'écrivais un jour un billet là-dessus, quel nom on donnait à la droye qu'on fumait à l'adolescence!

Jim et Bertrand, j'ai aussi le long jeu (ça, c'est un vieux mot aussi) que je réécoute sur mon antique nouveau pick-up! C'est l'album souvenir 1981, 15 succès. Eux autres, ils devaient en fumer du bon!

Gérard Day a dit…

Oui, Jim & Bertrand ont animé une bonne partie de mavie. J'en joue encore souvent.

Mon album préféré a été pendant un long bout de temps "Île d'entrée".

Jim et Bertrand avaient chacun leur personnalité propre et tellement complémentaire. Mais j'ai toujours eu une sympathie particulière pour Bertrand Gosselin de qui on n'entend plus beaucoup parler. C'était un gars de Victo ou dans ce coin-là...

La région de Victoriaville a longtemps été un peu le nombril de la contre-culture des années 70. Toute une époque!

Claire a dit…

Spliff?
Je pense que c'est Jamaïcain. Genre gros joint conique

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Mon Dieu que c'est loin tout ça... Tu me rappelles ma jeunesse, Croco! En fait, je chantais dans le Vieux-Montréal tout justement sur la scène e l'Imprévu, du Nelson et par la suite, des Deux-Pierrots... Et ailleurs aussi, comme à La Licorne.... Cependant, il me semble que je ne dansais, chez Dieu...
En fait, si la mémoire de Claire est bonne, elle devrait se souvenir de tout ça...;)
Ephrem et Rosette, ma Claire, ça te rappelle quelque chose????
Enfin, entre les spliffs et les "grosses molles", je l'ai vécue à plein, ma jeunesse! :D Merci, ma vieille branche de Croco, d'avoir ressassé tous ces moments qui ont formé nos vies.