mardi 14 juin 2011

Ô Kébèk : wow et ouf !

Bon ! On est tous d’accord pour affirmer que l’hymne national Ô Kébèk commandé à Raoul Duguay par la Société Saint-Jean-Baptiste, c’est pas très fort et que ça relève plutôt de la poésie marginale à laquelle le poète abitibien nous a habitués depuis une quarantaine d’années.

Raoul Duguay nous amène dans la grandiloquence avec cet extrait :

Le Saint-Laurent nage dans notre sang

Coule en nos veines mille vagues d’espoir

Notre grand fleuve berceau de notre histoire

Abreuve notre foi dans nos droits et devoirs

Comme ses eaux nourricières se mêlent à l’océan

Nous embrassons les humains venant d’autres horizons

Notre raison notre passion notre fraternité

Nous engagent à partager

Raoul nous amène aussi sur une piste humoristique avec cet autre extrait :

Kébèk c'est nous aussi grands que nos rêves

De nos racines monte joyeuse sève

Quand va éclore l’iris versicolore

La vie allélouille l’hirondelle gazouille

Nous baignons dans les beautés de notre immensité

Sous les aurores boréales brame brame l’orignal

Près des bouleaux une merveille

Les ailes au soleil

Le harfang des neiges s’envole

De toute évidence, Raoul Duguay n’est pas un compositeur d’hymne national. J’imagine mal les spectateurs du Centre Bell entonner la chanson avant un match des Canadiens tout comme je doute qu’on puisse retenir par cœur ces paroles comme nous avons su retenir celles de La Bitte à Tibi qui, soit dit en passant, n’a pas son pareil pour allumer une foule et la mettre en transe.

Sous le titre « Mes oreilles saignent », le journaliste de La Presse Patrick Lagacé vient nous donner la preuve qu’il subit l’influence de son collègue des « Francs-Tireurs », j’ai nommé le nombriliste et mesquin Richard Martineau. Lagacé pèse sur sa plume pour ridiculiser les auteurs et comparer certains extraits à Normand L’Amour ( !!!), Passe-Partout et clowns du même acabit. L’œuvre est une niaiserie, affirme-t-il.

Alors monsieur Lagacé, pourquoi ne pas nous composer un hymne national digne du Québec ?

Vous me rétorquerez que vous n’êtes pas compositeur mais journaliste.

Dans cet article où vous exposez vos « saignements », vous n’êtes pas un journaliste mais bel et bien un emmerdeur qui veut accroître son auditoire …

Je suis un fan de Patrick Lagacé mais là, comme pour d'autres rares occasions, il a dérapé et ridiculisé le travail d'un artiste sincère et ses acolytes en musique.

12 commentaires:

Zoreilles a dit…

Voilà, c'est dit! Contente que t'en parles...

Sur les 63 auteurs invités par la SSJB, 62 se sont défilés. Raôul Duguay, au moins, a fait une recherche sérieuse, il s'est penché sur ce qu'il a considéré comme une mission, il y a mis tout son coeur de poète et d'artiste, sa vision toute personnelle de ce qu'il y avait de plus beau au Québec, pardon, ô Kébek. Rien que pour ça, Lagacé lui devait au moins un minimum de respect pour son oeuvre, son implication et sa créativité. Raôul, ça reste Raôul, il fallait s'attendre à ça.

Je sais que ça ne fera jamais un hymne national au Québec, qu'on ne s'appropriera pas cette chanson-là. Raôul n'a jamais été « marketing », c'est un artiste multidisciplinaire (poète, philosophe, conteur, peintre, sculpteur, auteur-compositeur-interprète, musicien, écrivain, défenseur de rivières et j'en passe et des meilleures) et moi, c'est pas mes zoreilles qui saignent, c'est mon coeur, quand je lis un gars un peu trop « marketing » comme Lagacé qui a essayé de se faire de la cote d'écoute sur le dos d'un homme sincère, authentique et un brin naïf, je le concède.

Il y avait moyen de dire son point de vue sans « détruire » l'oeuvre et pire encore, l'artiste.

Un jour, un Lagacé d'une autre époque avait écrit dans son journal : « Il eut mieux valu que cet homme se fasse couper les deux mains plutôt que d'écrire ça » De qui parlait-il? De Félix Leclerc.

Lise a dit…

Tu es un fan de P. Lagacé? Ben, pas moi! Et je ne crois pas qu'il soit influencé par son acolyte Richard M. Après tout, qui se ressemble s'assemble en général, et pour ce qui est du mépris envers ceux qu'ils insultent, certains qu'il n'y aura pas de représailles, ces deux-là mériteraient un trophée.

Les blogues de La Presse, sauf celui de Chantal Guy, qui parle de livres, je ne les lis plus depuis qu'il faut s'abonner. J'avoue avoir jeté un oeil sur celui dudit monsieur Lagacé, une fois ou deux, et les insultes pleuvent entre lecteurs, comme ce n'est pas possible! De la boxe virtuelle, ni plus ni moins. Pas pour moi.

Pour ce qui est du texte de Raoul Duguay, je l'aime...mais pas pour un hymne national.

Pour finir, j'ai de la misère avec le "look" de monsieur Lagacé; trop propre, trop net, trop bien coiffé, rasé de trop près (je ne serais pas étonnée que les aisselles y passent aussi), ça me rappelle un Premier Sinistre que je ne nommerai pas...

Désolée Croco, là je tais.

Anonyme a dit…

Faut pas sous estimer certains artistes, sauf que dans le cas de Raoul, pas capable de l'entendre chanter. Sa voix nazillarde gâche tout.

Je n'ai pas écouté les paroles, déjà que la musicalité ne m'a pas touchée. Chanté par quelqu'un d'autre, qui sait...

Je crois qu'il y a de la recherche dans le texte.

Peu de gens savent comment fut créé l'hymne national canadien.

Un génie musical d'ici, Calixa Lavallée, un peu saoul, improvisait sur l'ouverture de l'opéra la Flûte Enchantée...

Cet essai, à la demande de ses amis devait servir de chanson officielle pour la St-Jean-Baptiste! (fête des canadiens français). Puis, quelqu'un proposa cet air (avec les paroles de Routhier, je ne me souviens pas des détails) pour l'hymne national canadien.

Le jury canadien aurait voulu discalifier ce québécois mais rien à faire, c'était de loin le meilleur air, il fut adopté!

Pauvre Calixa! Un tel génie, presque renié par sa nation. Il représenta les USA 6 fois aux concours mondial de musique et remporta le concours à chaque fois. Il composa des symphonies (l'une d'entre elles est toujours à Boston), il fut admiré par les plus grands musiciens de l'époque, mais ici, on se moquait de lui!

À sa mort, les américains ne voulurent pas retourner son corps au Canada affirmant que nous n'en n'étions pas dignes! Il marqua l'histoire militaire américaine grâce à son talent de clairon, il motivait les soldats plus que n'importe qui, lui qui rêvait de devenir soldat mais qui, malheureusement, était trop frêle!

Croyez-le ou non, en trouvant ses compositions dans un coffre, son beau-frère se servit de ses feuilles "inutiles" pour allumer son poêle à bois!

Ne faisons pas le même coup à tous nos artistes!

Accent Grave

crocomickey a dit…

@ Accent

Je ne connaissais vraiment pas cet angle de la carrière de Calixa Lavallée. Étrange destinée que la sienne. Messi pour cet éclairage ...

@ Lise

Je ne lis vraiment pas les journalistes avec leur "look" en arrière-pensée. Ni leurs vêtements, ni leur marque de char non plus ...

Lise a dit…

Oups!!! Rien à ajouter...

:(

Lise a dit…

En passant Croco,

je ne juge pas les gens sur leur apparence, leurs vêtements et leur auto, surtout que je suis incapable de distinguer ces dernières; des carosseries polluantes, point.

Je ne suis pas superficielle à ce point, et mon dernier paragraphe sous-entendait autre chose, peut-être compréhensible pour moi seule. Mais bon j'aime mieux mourir incomprise que passer ma vie à m'expliquer...

C'est tout!

crocomickey a dit…

Moi c'est les aisselles que j'ai pas trop compris ...

:-)

HawkFest a dit…

Faut pas trop en vouloir à Lagacé, lui aussi est tanné que l'on nous infantilise et nous pousse à jouer les tapis d'entrée. mdr... Notez que cette chanson est une très belle comptine pour enfants.

La forme est superbe, j'aime beaucoup la poésie de Raoul Duguay, on nous prend tendrement par les aisselles pour nous transporter... On ne sait trop où! C'est là que ça cloche à mon humble avis. Un Hymne devrait refléter non seulment le cheminement, mais aussi les racines porteuses de valeurs. Quand un nouvel arrivant entend ça, il n'obtient aucun autre repère que le zouinzouin des hirondelles et les sourires béâts de gens n'ayant pas de passé (ce qui est faux), et donc aucun repère outre celui des autres pour forger quelque avenir ; rien dans cette chanson n'évoque la fierté d'une identité québécoise citoyenne, l'armour restant universel...

Un Hymne devrait OFFRIR ses piliers porteurs de civilisation. Or ici, on s'en échappe, on les évite du regard en flottant telle des hirondelles, on se renie... Cela offre peu de substance en tant que Nation au regard du monde.

crocomickey a dit…

Tout à fait d'accord et tellement bien dit ...

Zoreilles a dit…

C'est ça qu'aurait pu écrire Lagacé. Je l'aurais trouvé pertinent.

Fesser impunément sur un artiste et son oeuvre en méprisant, en ridiculisant, en le prenant de haut, en rigolant, ça ne mène nulle part.

Anonyme a dit…

Parenthèse:

Si vous pouvez mettre la main sur la biographie de Calixa Lavallée (par Eugène Lapierre), c'est à tomber s'ul cul!

Accent Grave

Zoreilles a dit…

Moi aussi, j'en prends bonne note, le sujet m'intéresse même si... je passe mon temps à tomber su'l'cul!