C'est MON journal et je l'aime, sauf pour les éditorialistes que je respecte quand même malgré leur fédéralisme avoué. Mais là, MON journal est menacé de disparition à compter du 1er décembre. Les coupures exigées par les proprios ne passent pas et les syndiqués ont produit ce petit vidéo basé sur une éternelle chanson de Jo Dassin. Ça s'intitule "Si La Presse n'existait pas" et c'est drette ICI qu'on peut le visionner.
jeudi 19 novembre 2009
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3 commentaires:
Sais-tu ce qui arrive ici, en Abitibi-Témiscamingue, avec La Presse? Si tu veux l'avoir, il faut maintenant la réserver, les commerçants n'achètent que le nombre exact de copies qu'ils sont sûrs de vendre puisque La Presse ne crédite plus les copies invendues. C'est très récent, ça.
Ça regarde mal... Déjà qu'ils ne publient plus le dimanche...
Moi, remarque, ça me dérange pas trop personnellement, j'ai une vieille rancune contre Michèle Ouimet et comme plusieurs personnes ici, je boycotte La Presse depuis de nombreuses années.
Mais collectivement, c'est inquiétant quand un média si bien établi bat de l'aile à ce point-là.
Je suis peut être hors sujet là, mais y'a un point qui me titille depuis un certain temps.
A part le net (mais ça va bouger là aussi) existe-t-il encore des outils de communication indépendants (presse, télévision, radio) ?
Evidemment non ou presque puisque tout est contrôlé par ceux qui se sont donnés les moyens de s'en emparer.
Une certaine presse que je croyais l'être encore quelque peu ici s'essouffle et prend des demi-teintes.
Il lui est très difficile de résister et de subsister.
Mais bon, on peut encore ne se plaindre qu'à moitié.
Pour ne citer que la Tunisie où je me suis rendu une dizaine de fois ces dernières années, là c'est vraiment effroyable.
J'ai beaucoup discuté avec toutes sortes de gens mais à 98 %, ils ne s’épanchent pas : trop sensible, trop dangereux, pas d’échappatoire, résignation, « inch allah ».
J'admire le courage et l’héroïsme du journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik (ardent défenseur des droits de l'homme et de la liberté de presse) virulent démystificateur de Ben Ali, de son entourage, son argent, son palais, du culte de sa personnalité, de son entourage, de la corruption, et qui a publié des chroniques caustiques en pleine campagne présidentielle.
Complètement muselé dans son pays, constamment importuné, il envoie ses écrits en France à divers médias et dans certains pays européens.
Incarcéré en octobre pour une affaire qui semblerait montée de toute pièce par la police tunisienne, en représailles, juste après la 5ème réelection du président Ben Ali, il est passé en jugement hier : verdict le 26 novembre prochain, il risque trois années de prison.
http://www.google.fr/search?cf=all&hl=fr&q=taoufik+ben+brik
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nous-sommes-tous-des-taoufik-ben-64105
Cet homme là sait bien qu’il ne pèse rien, mais s’insurge quand même, envers et contre tout, et, vraiment, ça me bouleverse.
Me semble qu'on a intérêt dans les temps qui viennent à se tenir bien éveillés pour ne pas, petit à petit et inconsciemment, avaler des couleuvres : la désinformation, la diversion, et la formatation de ce qui nous sert à penser, n'ont jamais été aussi insidieuses je crois.
Wow. Lehcim, Merci! Très instructif, ton commentaire. Tu m'en apprends beaucoup et en même temps, je reconnais là de l'universel...
Reste-il ici des médias indépendants? Très très peu et tenus à bout de bras par des irréductibles qui ont encore des convictions au sujet de la liberté d'information et de la prise de parole.
Tiens, par exemple, je tenais une chronique mensuelle dans l'un de ceux-là. On annonce officiellement hier que l'aventure se termine faute de moyens financiers pour la soutenir. Je sais que s'il y avait eu moins d'indifférence de la part des lecteurs, tout aurait été différent. C'est l'histoire classique...
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