vendredi 6 avril 2007

Trois gros lards

La chasse à l'oie blanche approche à grands pas. Ce qui me rappelle ces images visionnées à la mi-avril l'an dernier sur les ondes de RDS. Une émission « sportive » : la chasse à l’oie blanche dans le coin de Berthier (je crois).


Le décor : un champ de culture pas encore en friche au printemps avec quelques spots de neige ici et là et...des centaines de fausses oies blanches qui semblent picosser dans le sol : ce sont les leurres !


Les acteurs : trois bonhommes dans la soixantaine (dont l'expert Jean Pagé), tous habillés de blanc (y compris la tite-tuque) qui s’allongent avec leurs grosses bédaines sur leur chaise de parterre et qui placotent en attendant...


Les oies (par groupe de deux, trois ou quatre) qui s’approchent pour venir prendre un lunch tranquillement avec la gang de «fausses» congénères. Boum! Deux, trois ou quatre coups de feu, et les volatiles tournoient dans le ciel avant de tomber lourdement au sol, à une cinquantaine de mètres de nos grands «sportifs» toujours allongés sur leurs chaises. Les boys sont crampés ben dur! C'est vraiment la grosse rigolade.


« Non, mais sont tu niaiseuses, hein Chose ? ».


Et l’exercice se répète à quatre ou cinq reprises sous l’œil de la caméra. On se croirait au Festival de l’Humour tellement les bonhommes se marrent. « Bon, ben là, on en a une quarantaine. On va s’arrêter. Moué j’veux pas brûler mon champ. J’aime ça m’amuser de même tous les jours. On r’viendra demain ».


Édifiant!

2 commentaires:

Doparano a dit…

Tu m'en apprends une bonne toi là! JE croyais que ce sport de moron ne se pratiquait qu'à l'automne mais v'là tu pas que tu me dis que y'a de la chasse à l'oie le printemps aussi!!!

J'habite pas tellement loins de là ou l'oie blanche se tue impunément et ça m'ennerve tout autant tellement c'est peu sportif comme chasse!

Tristan a dit…

La chasse printannière à l'oie blanche est permise depuis quelques années. La population d'oies blanches, qui était d'à peine 3000 il y a 60 ans, a énormément augmenté au cours des dernières décennies, grâce à une entente Canada-États-Unis-Mexique sur la protection des oiseaux migrateurs. Pour permettre la chasse printannière il a d'ailleurs fallu modifier cette entente. C'est que la population frôle maintenant le million d'individus. Les différents ministères considèrent à 150000 environ la population de maintien, en dessous de laquelle il faudrait resserrer les règles de chasse. En plus de la chasse printannière, les limites de prises ont été augmentées de 6 par jour, à 12 puis à 20. Cette surpopulation, causée à mon avis surtout par l'augmentation de champs de maïs dans lesquels elles se nourrissent maintenant au lieu des battures traditionnelles, est un gros problème sur leur fragile site de nidification dans les l'Arctique canadien. Même la chasse printannière n'arrive pas à freiner l'augmentation de population, au mieux elle la ralentit.

C'est sûr que pas tous les types de chasse sont vraiment sportives. Mais la chasse à l'oie est généralement très difficile. Je la pratique depuis plusieurs années et les gros chasseurs à bedaine ne me suivraient pas. Mais c'est tant mieux s'il existe des formes de chasses un peu moins physiques, comme ça quand je serai vieux et bedonnant je pourrai encore manger du gibier au lieu du boeuf aux hormones.