dimanche 1 juin 2008

Une envie majuscule

Un souvenir impérissable, vous en conviendrez après l’avoir lu.

Je venais de compléter une entrevue avec un guitariste de la relève au Verre Bouteille, un bistro cool du Plateau Mont-Royal. En plein hiver frette et blanc, je marchais sur la rue de Lorimier vers le Nord quand elle est arrivée.

Vous la connaissez cette envie de … incontrôlable, celle qui menace de souiller votre califourchon et votre honneur. Celle qui va si vite …

Premiers instants de panique. Réflexions requises. On fait quoi là, drette là ! On continue à marcher vers le Nord mais encore …

Pas de restos ou autres commerces en vue sur de Lorimier. Que des logements. Je ne suis quand même pas pour sonner et demander les toilettes. Marche, marche et panique, panique.

Soudain, j’entrevois le paradis (!) : au coin de la rue, l’église Saint-Pierre-Claver et le presbytère attenant. J’accélère le rythme et je sonne frénétiquement à la porte, espérant une réponse rapide.

Il ouvre. Un jeune prêtre ou curé (dans la quarantaine) à qui je lance presque un ultimatum qu’heureusement il comprend sur-le-champ.

« Les toilettes sont au deuxième » m’annonce-t-il pour me délivrer.

Je monte au deuxième ( que dis-je, j’y vole ! ), saisi la poignée … merde (oups !), il y a déjà quelqu’un. Je redescends et demande au prêtre s’il y a une autre « bolle » disponible. Fiou ! Il y en a une autre derrière l’autel dans l’église.

Description d’une scène surréaliste : l’église est vide (bien sûr) alors qu’un prêtre traverse la nef au pas de course, suivi d’un paroissien qui semble vouloir le dépasser.

Derrière l’autel, la porte du cabinet des toilettes était ouverte et je l’ai refermée juste avant de retirer mes pantalons et le reste dans un temps record. Juste à temps pour la grande délivrance. Vous savez comment on se sent dans ces grands moments intimes, alors je n’élaborerai pas davantage.

Mais j’y pense en terminant. J’étais dans une église. L’envie n’est-elle pas l’un des sept péchés capitaux ?

9 commentaires:

Drew a dit…

Me semble de te voir lâcher un Alleluyah en plein accomplissement!

Merci de l'idée, j'avais jamais pensé au presbytère ;)

crocomickey a dit…

C'est la voie de Dieu mon fils !

da Bitch a dit…

Penses-tu avoir réveillé le ti jesus avec ton soulagment d'envie???

Anonyme a dit…

Croco,

c'est dans une situation aussi...pressante, qu'il faut mettre en pratique le dicton " Ignore it, it'll go away !

:)

Malgré ton talent de conteur pour ce qui est des anecdotes, celle-là aurait peut-être dû rester dans la banque de tes souvenirs inoubliables. Certains trésors doivent demeurer cachés....

;-)

Anonyme a dit…

Tordant, et si y'avait pas eu de seconde toilette? Restait plus que la confession!

P.S.

Cette histoire a du exciter le curé! Je l'imagine adossé à la porte, les ongles enfoncés dans le bois.

Anonyme a dit…

Mais il est tout de même drôle ce texte scatologique, à défaut d'être liturgique. Les basses envies humaines l'ont emporté dans ce cas-ci...

crocomickey a dit…

@ Lise : désolé pour tes chastes oreilles. Me suis forcé côté vocabulaire pour ne pas être trop scato comme tu dis :-)

@ Accent : le curé n'était plus là à ma sortie. Disparu !

Zoreilles a dit…

Le guitariste de la relève que tu interviewais, il t'avait fait tout un effet!

crocomickey a dit…

@ Zoreilles : :-)

Au contraire, il était fort sympa...