C’est dans les alentours du grand village de Québec que François Poitras a traversé l’enfance et l’adolescence. Comme pour les vieux films sur les étagères de la Boîte Noire, il me rappelle, avec une fierté certaine, les entrepreneurs que furent ses ancêtres dans le voisinage de la Capitale.
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L’arrière-grand-père y dirigeait une scierie au début du vingtième siècle. Plus tard, le grand-père Poitras y tenait un atelier de réparation pour la machinerie agricole (1920), avant d’y démarrer une entreprise de machineries pour le bois meuble. Vite d’esprit (et d ‘affaires …), le père se consacra à la fabrication de meubles scolaires dans les années 60, une époque exponentielle dans l’ouverture des écoles.
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De son côté, François affichait une attitude … disons … plus … intello. Ce qui le fit émigrer à Montréal en 1980 pour entrer à l’UQAM en … littérature. Il faut bien dire que préalablement à cet exil, le jeune Poitras avait déjà une certaine piqûre pour le cinéma : le ciné-club du dimanche à Radio-Canada et sa manie d’encercler les films à voir dès la réception du télé-horaire, figurent parmi ses plus vieux péchés cinématographiques.
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L’arrière-grand-père y dirigeait une scierie au début du vingtième siècle. Plus tard, le grand-père Poitras y tenait un atelier de réparation pour la machinerie agricole (1920), avant d’y démarrer une entreprise de machineries pour le bois meuble. Vite d’esprit (et d ‘affaires …), le père se consacra à la fabrication de meubles scolaires dans les années 60, une époque exponentielle dans l’ouverture des écoles.
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De son côté, François affichait une attitude … disons … plus … intello. Ce qui le fit émigrer à Montréal en 1980 pour entrer à l’UQAM en … littérature. Il faut bien dire que préalablement à cet exil, le jeune Poitras avait déjà une certaine piqûre pour le cinéma : le ciné-club du dimanche à Radio-Canada et sa manie d’encercler les films à voir dès la réception du télé-horaire, figurent parmi ses plus vieux péchés cinématographiques.
En 1986, âgé d’à peine 27 ans, l’entrepreneur qui dort en François Poitras se lance en affaires en ouvrant la Boîte Noire au coin de Rivard et Marie-Anne. À peine 700 pieds carrés mais déjà l’originalité en classant les films … par réalisateurs ! Il me lance aussi une belle pensée pour les importations des USA : le premier film de Jarmush (Permanent Vacation) autant que le dernier de Spielberg …
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Un but en tête : améliorer l’offre aux cinéphiles. Il faut bien dire qu’au début des années 80, l’offre vidéo était embryonnaire et n’avait rien à voir avec la multitude de commerces dédiés à la chose aujourd’hui. François se rappelle très bien un article du jeune Richard Martineau, dans le VOIR, une nouvelle revue branchée née elle aussi en 1986, où le scribe décrivait la Boîte Noire comme « l’Autre club vidéo ». De bons souvenirs.
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Suivront un déménagement sur la rue Saint-Denis en 1989 (2000 pi. Ca.), l’acquisition du deuxième étage en 1992 (6000 pi. Ca.) et l’arrivée sur Mont-Royal en novembre 2007. On peut noter ici une fidélité certaine au Plateau Mont-Royal, ce dont convient François Poitras. Mais la renommée de la Boîte Noire lui donne le territoire montréalais comme clientèle de base, avec des percées certaines dans le 450. On parle ici d’une institution. Je mentionne également les succursales coin Laurier et Parc (1997) et McGill près du Vieux-Port (2003) qu’on décrirait plus fidèlement comme étant des Clubs de quartier. Voilà !
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Vous le savez, la Boîte Noire n’a pas son pareil pour les films du répertoire, les anciennetés et les raretés. Vous trouverez ici El Topo et la Montagne Sacrée de Alexandro Jodorowsky qui ont fait la gloire du Cinéma Outremont et de l’Élysée. Mais également et probablement tout ce qui meuble votre nostalgie cinématographique. Avec une belle part au cinéma français, devenu une rareté ailleurs. Des films à vendre aussi, comme ce coffret contenant 7 films (oui 7 !) de Claude Lelouch. J’ai également noté une très grande variété de séries-télé américaines (même la récente et folle Weeds) et d’ici (Minuit le Soir).
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Dès l’ouverture matinale de ce lundi frisquet de janvier, j’ai remarqué une dizaine de fouineurs dans les allées de la Boîte Noire. J’ai aussi remarqué ce guide de l’utilisateur au comptoir d’information : une véritable bible écrite en petits caractères et contenant pas moins de 957 pages. Et ces jolies cartes postales originales, dont l’une avec cette citation de Guitry : « Allons, faisons la paix, veux-tu, séparons nous ! ».
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Pour la projection dans le futur, François Poitras travaille à consolider les acquis et planche à son rythme sur un (gros) projet touchant l’internet, de façon à ouvrir dans la Boîte Noire, une nouvelle fenêtre « pas comme les autres », question de garder le rythme de l’innovation.