mercredi 5 mars 2008

En travaillant ...

Photo Québécor
Tôt hier matin en écoutant les nouvelles du jour, j’apprends qu’on vient de découvrir un sapeur-pompier de Varennes sous les décombres d’une maison incendiée. Il est mort alors que deux de ses confrères avaient réussi à s’extirper du sous-sol lorsque l’ordre d’évacuation avait été lancé quelques heures plus tôt.

Les nouvelles touchant l’univers des pompiers me touchent davantage depuis quelques années puisque mon fils JF a officiellement été engagé par la ville de Montréal. Lorsqu’il me parle de ce monde dont on ne connaît finalement que l’écorce, je vois nettement ses yeux briller et son enthousiasme n’a rien de juvénile : il ADORE sa gang et son métier. Je l’ai même vu rager quand sa caserne a été confrontée à une conflagration majeure durant un week-end où il était … en congé.

Alors hier matin, je l’appelle pour l’informer de cette nouvelle encore … fumante, si vous me permettez cette courte pointe d’humour au milieu d‘un texte qui me saisit sincèrement. Il ne connaissait pas la nouvelle. J’ai cru calmer son inquiétude en lui disant que la tragédie ne s’était pas déroulée en ville mais en banlieue, à Varennes pour être plus précis.

« S’cuse moi, P’pa. Faut que j’raccroche. J’ai des chums qui travaillent là-bas ».

Clic …

Bon ! Ça n’était pas l’un d’eux qui y a laissé sa vie, m’a laissé savoir JF en soirée.

Oui, le métier de pompier est le préféré de tous les enfants du monde. Le costume, le clinquant, pin-pon-pin-pon, etc. Mais quand arrive le moment de choisir sa voie dans la vie, bien peu s’y engagent. De preux chevaliers aurait-on dit jadis. Des cracks du sauvetage pourrait-on dire de façon plus moderne.

Quand JF m’a dévoilé les tests physiques à passer pour être admissible (et le taux d’échec …), je sais que je n’aurais pas réussi l’examen à mon époque, même si j’avais la carrure requise et même si j’étais parmi les meilleurs dans les compétitions sportives.

Ce matin, j’ai lu ces mots laissés par Sarah Larochelle, la jeune veuve de Mathieu Émond (26 ans) : « Hier, c’était un gros feu et Mathieu était excité. Il sautait quand sa pagette a sonné. C’est extrêmement triste, mais il est mort en faisant ce qu’il aimait ».

Et je me suis dit que je préférerais mourir en mettant le point final à cette chronique plutôt qu’apprendre le décès de JF … en faisant ce qu’il aime …

3 commentaires:

TaLou a dit…

Ouf!

Zoreilles a dit…

Re-ouf...

Anonyme a dit…

Très touchant ce texte Croco! L'amour des parents vis-à-vis leurs enfants est inconditionnel et illimité. Il n'est pas naturel de les voir partir avant soi-même. Et ton dernier paragraphe veut TOUT dire !