Hé oui, c’est revenu sur le tapis médiatique. Pas moyen de se faire servir en français dans certaines boutiques du centre-ville de Montréal. Employés unilingues anglais.
Mais faut préciser qu’on parle ici de petites entreprises. Moins de 50 employés (souvent moins de dix). Plusieurs propriétaires de ces petits commerces (pas tous, faut le répéter) continuent d’engager des personnes qui ne savent pas parler en français.
L’Office de la Langue Française ne peut pas amorcer une large enquête sur ce phénomène. Elle se concentre donc sur les commerces ou entreprises plus « grosses ». Mais, précise l’OLF, lorsqu’elle reçoit une plainte d’un citoyen touchant n’importe lequel de ces petits commerces, elle bouge, contacte le propriétaire et, la plupart du temps, cette intervention corrige la situation. Mais sans plainte, l’OLF ne peut rien faire. La réglementation est ainsi faite.
D’où le titre de ce billet. Prendre le temps d’écrire une plainte ou plus simplement de loger un appel téléphonique pour protester : c’est le prix (peu dispendieux) pour faire avancer les choses dans le contexte actuel.
C’est Claude Charon qui affirmait (je ne sais où ni quand mais je m’en souviens) que la victoire du PQ en 1976 était principalement attribuable au ressentiment populaire général face à l’envahissement de l’unilinguisme anglais à Montréal. C’était l’époque de la grosse madame chez Eaton qui lançait avec un large sourire : « Sorry, I don’t speak french ». Quand la coupe a débordé dans notre tête collective, le PQ a pris le pouvoir. Je crois fortement à cette analyse non-scientifique. C’est pas la souveraineté promise qui nous a fait bouger, mais le réflexe de défense de notre langue. Les non-souverainistes inquiets ont fait la différence.
Trente années plus tard, ce ressentiment réapparaît, à tout le moins dans les médias. Et ça n’est pas pour rien : le français est balayé sous le tapis par de nombreux montréalais dans l’ouest de l’Ile. Pas simplement dans les boutiques mais aussi dans les grandes compagnies. Pas au comptoir de service, mais dans les communications internes. Cette aisance à vivre et travailler uniquement en anglais se remarque chez les francos qui fréquentent ce milieu en devant utiliser leur deuxième langue pour performer.
Le mépris n’aura qu’un temps, disait ce film de Denys Arcand. Et quand ça deviendra suffoquant (quand ? I don’t know…), on retrouvera la flamme protectrice et le parti politique tenant ce flambeau retrouvera la ferveur populaire. C’est plate à dire, mais c’est comme ça. Menacés, on va réagir. Même si nous formons toujours plus de 75% des voteurs (moins de 50% dans la grande ville, dois-je ajouter), ça prendra une claque sur la gueule pour dire ensemble et majoritairement : « C’est assez ! ».
En attendant, si l’affront vous est fait dans la tite-boutique du centre-ville, prenez donc quelques instants pour dénoncer la chose à l’OLF. Par les temps qui courent, c’est plus efficace qu’un vote …
Mais faut préciser qu’on parle ici de petites entreprises. Moins de 50 employés (souvent moins de dix). Plusieurs propriétaires de ces petits commerces (pas tous, faut le répéter) continuent d’engager des personnes qui ne savent pas parler en français.
L’Office de la Langue Française ne peut pas amorcer une large enquête sur ce phénomène. Elle se concentre donc sur les commerces ou entreprises plus « grosses ». Mais, précise l’OLF, lorsqu’elle reçoit une plainte d’un citoyen touchant n’importe lequel de ces petits commerces, elle bouge, contacte le propriétaire et, la plupart du temps, cette intervention corrige la situation. Mais sans plainte, l’OLF ne peut rien faire. La réglementation est ainsi faite.
D’où le titre de ce billet. Prendre le temps d’écrire une plainte ou plus simplement de loger un appel téléphonique pour protester : c’est le prix (peu dispendieux) pour faire avancer les choses dans le contexte actuel.
C’est Claude Charon qui affirmait (je ne sais où ni quand mais je m’en souviens) que la victoire du PQ en 1976 était principalement attribuable au ressentiment populaire général face à l’envahissement de l’unilinguisme anglais à Montréal. C’était l’époque de la grosse madame chez Eaton qui lançait avec un large sourire : « Sorry, I don’t speak french ». Quand la coupe a débordé dans notre tête collective, le PQ a pris le pouvoir. Je crois fortement à cette analyse non-scientifique. C’est pas la souveraineté promise qui nous a fait bouger, mais le réflexe de défense de notre langue. Les non-souverainistes inquiets ont fait la différence.
Trente années plus tard, ce ressentiment réapparaît, à tout le moins dans les médias. Et ça n’est pas pour rien : le français est balayé sous le tapis par de nombreux montréalais dans l’ouest de l’Ile. Pas simplement dans les boutiques mais aussi dans les grandes compagnies. Pas au comptoir de service, mais dans les communications internes. Cette aisance à vivre et travailler uniquement en anglais se remarque chez les francos qui fréquentent ce milieu en devant utiliser leur deuxième langue pour performer.
Le mépris n’aura qu’un temps, disait ce film de Denys Arcand. Et quand ça deviendra suffoquant (quand ? I don’t know…), on retrouvera la flamme protectrice et le parti politique tenant ce flambeau retrouvera la ferveur populaire. C’est plate à dire, mais c’est comme ça. Menacés, on va réagir. Même si nous formons toujours plus de 75% des voteurs (moins de 50% dans la grande ville, dois-je ajouter), ça prendra une claque sur la gueule pour dire ensemble et majoritairement : « C’est assez ! ».
En attendant, si l’affront vous est fait dans la tite-boutique du centre-ville, prenez donc quelques instants pour dénoncer la chose à l’OLF. Par les temps qui courent, c’est plus efficace qu’un vote …
4 commentaires:
Quel billet pertinent! C'est ce qu'il faut faire. Il faudrait peut-être apprendre à se tenir debout et à traiter en français plutôt que de s'inquiéter continuellement de ce que l'autre pense.
Accent Grave
« Par les temps qui courent, c'est plus efficace qu'un vote » disais-tu? Voilà, c'est aussi ce que je crois. À un moment donné, il n'y a que les actions qui comptent, parler ne mène souvent à rien.
J'irais plus loin, il faudrait se plaindre par écrit à ces entreprises qui semblent ignorer dans quel pays ils vivent. N'oublions pas que les écrits restent, donc, ils ont plus d'impact que les coups de fil ou les petites crises au comptoir. Carrément, moi, je ne ferais plus affaire dans ces bureaux ou magasins, après leur avoir écrit mon insatisfaction, évidemment. Si acheter, c'est voter, ne plus acheter, c'est se positionner pour se faire entendre. Il faut parler leur langage, la langue du porte-feuille!
Mon expérience personnelle est absolument non scientifique, chaque fois que je suis allée à Montréal ces dernières années, on s'est d'abord adressé à moi en anglais. J'ai exigé d'être servie en français, on m'a toujours trouvé quelqu'un, parfois avec un grand soupir que j'interprétais comme « bon, en v'là une autre pas débrouillarde... »
Je n'ai vécu ça qu'à Montréal, par contre, ça me console.
Ouais j'approuve.
Moi aussi quand je monte à Montréal je remarque plus la présence de l'anglais mais comme touriste je m'y attends un peu comme je m'attends de continuer la conversation en français puisque j'aurai répondu en français.
C'est tout de même étonnant que dans le patelin anglo où j'habite, on y compte plus de francophones de souche québécoise que d'anglos et que la plupart du temps, les gens se plaignent qu'on parle trop français dans les restos, les magasins, etc... ....
Oui, c'est étonnant... :-o
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